Le chien est un animal macrosmatique, il a un sens qui prédomine les autres largement. Mais quel est ce monde d'odeurs dans lequel il vit?
lL faut déterminer les préférences du chien, donc des canidés du genre Canis, et non des humains, ceci est important à dire car beaucoup de maîtres ont une vision anthropomorphique de l’odorat de leur chien. Prenons l’exemple d’un chiot qui découvre un sac d’ordures et qui le ramène au maître de manière enjouée, s’il réagit en humain, il va punir son chiot qui est « sale », s’il réagit selon l’éthologie canine, il le félicitera car pour un chien c’est le plus beau cadeau qu’il puisse faire selon ses critères. C’est comme si, lorsque un enfant de 5 ans venait offrir à son père un dessin qu’il fait avec tout son amour, il recevait une gifle en échange !
La muqueuse olfactive chez un chien de taille moyenne, comme un Berger Allemand ou un Labrador fait 20cm (chez l’homme 3cm). Ce qui donne 200 Millions de cellules olfactives. Le Fox-terrier en possède 150 millions, Le Teckel en a 125 millions, le Bouledogue 100 millions (nez écrasé).
Selon l’odeur son odorat est 10000 à 1000000 de fois plus performant que celui de son maître. C’est ce qu’on nomme un animal macrosmatique (avec un sens dominant largement). Chaque animal peut avoir un sens privilégié pou la survie : L’écholocation chez la chauve-souris ou le dauphin. La vue chez la pieuvre ou l’humain. L’audition chez la chouette. Chez le chien comme chez les serpents, c’est l’olfaction.
C’est le seul sens qu’il possède à la naissance, ce qui lui permet de retrouver le trajet de la mamelle, c’est également celui qu’il gardera jusqu’au bout avec la vieillesse alors qu’il perdra les autres sens de manière progressive.
Comme chez l’humain il peut y avoir perte de l’odorat, cette anosmie peut toucher les chiens albinos, elle peut être génétique et ne concerner qu’un seul type d’odeur, elle peut être due à un traitement comme l’atropine qui tarit les sécrétions, etc.
On peut classer les odeurs proposées de la manière suivante :
1er- Cadavre et viande avariée qui contiennent de la putrescine et de la cadavérine. Le système digestif du chien est conçu pour les digérer.
2ème- Fromage fort qui contient de la tyramine.
3ème- Le poisson s’il est pourri contient de la triméthylamine.
Il peut y avoir une préférence marquée pour les chiens qui vivent près des côtes, comme le loup crabier qui mange les cadavres rejetés par la mer. .
4ème- Excréments et urines. C’est surtout ceux de son espèce qui vont l’attirer car ils contiennent des phéromones, des substances secrétées pour communiquer entre les membres de l’espèce (par exemple la femelle en œstrus). Elles ne sont pas détectées par le nez comme les odeurs mais grâce à l’organe de Jacobson (voméronasal) Les phéromones peuvent être sexuelles, territoriales ou émotionnelles. On comprend mieux pourquoi les chiens se reniflent à certains endroits où il y a des glandes lorsqu’ils se rencontrent : front, œil, oreille, face, abdomen, base de la queue, organes génitaux et glandes anales. Les excréments des autres espèces peuvent l’intéresser car ils contiennent indole et scatol. Pour les capter il va renifler, ce que l’on nomme chez le cheval le flehmen.
5ème -La viande fraîche et la saucisse. Les préférences du chien permettent de classer dans l’ordre
1 – Foie
2 – Viandes cuites
a) d’abord le Bœuf
b) le porc
c) l’agneau
d) le poulet
e) le cheval
3 - Les abats rouges plutôt que les abats blancs
4 – Les graisses animales plutôt que végétales
- la viande fraiche et la saucisse.
6ème- Croquettes
Tout dépend de la marque, donc de leur composition, les sociétés de Pet Food jouant sur l’appétence du chien mais également sur la séduction des maîtres par l’emballage et l’odeur. Ils voudraient nous faire croire que le chien n’a pas de goût, ce qui est déjà impossible étant donné son appareil olfactif très développé. Il est vrai qu’il n’a que 1700 bourgeons gustatifs sur la langue alors que l’homme en a 9000. Il préfère une nourriture humidifiée et tiède. Attention, il est capable de se gaver car son estomac a un volume de 60% par rapport à sa taille, alors que chez l’homme il est de 10%. Un chien ne peut manger que s’il a flairé l’aliment qu’on lui présente, c’est une question de survie, si cela ne lui plait pas il détournera la tête. Pour les chiens anosmiques, le truc pour les faire manger, c’est de déposer un peu de nourriture sur la langue afin que les bourgeons gustatifs prennent le relais, vous avez remarqué que le chien ne déguste pas ce qu’il mange, il l’avale (question de survie, sinon il peut se faire prendre sa nourriture par un prédateur plus puissant ou par des congénères).
Aversion gustative :
C’est un mécanisme naturel chez les loups Un processus où l’animal apprend à éviter un aliment qu’il a associé à un trouble interne gastro-intestinal. Lorsqu’il est jeune et même à l’âge adulte, s’il trouve une nourriture inconnue, il flaire pour l’identifier et comparer avec les odeurs qu’il a en mémoire, puis il goute un petit peu, s’il n’est pas malade il en mange plus.
Les chiens sont capables de choisir ce qui est bon pour eux dans l’alimentation :
C’est hélas faux, le chien a perdu l’instinct qui permet d’éviter les produits toxiques. Surtout le chiot qui teste par la gueule tout ce qu’il trouve. Parmi les produits dangereux on peut trouver beaucoup de choses qui sont à sa portée et comme pour un enfant, il faut les lui éviter : piles, allumettes, antigel, aspirine et médicaments, cirage, cire à bois, colle, crayon de couleur, déboucheur d’évier, désherbant, eau de javel, engrais, huile de moteur, insecticides et antiparasitaires, lessive, mastic, pesticides, pétrole lampant, plâtre, plomb, poudre anti-cafard, produits WC, produits ménagers, shampooing, anti rongeurs, vernis à ongle, White-spirit, etc.
Certains chiens refusent la même nourriture que celle reçue lors d’une hospitalisation car elle est synonyme de désagrément ou de douleur.
Chez les rats, l’empoisonnement provoque des troubles digestifs, ainsi les survivants apprennent.
On a fait des tests chez les coyotes tueurs de brebis, en leur injectant un vomitif puissant avant de les lâcher sur le troupeau, dés qu’ils attaquent ils sont malades (60% de réussite).
On utilise cette technique pour corriger certains troubles du comportement chez le chien, par exemple la coprophagie qui consiste à manger ses propres crottes. Il suffit de mettre un vomitif puissant, dés qu’il mangera il éprouvera des douleurs importantes d’estomac.
Le manque d’appétit
Causes : modification conditions de vie, maladies (insuffisance rénale ou hépatique, piroplasmose, insuffisance cardiaque, affections nerveuses ou digestives), stress, changement de régime
Alimentaire, anosmie, ration inappétence, divorce, autre chien. A l’étape chiot il faut varier l’alimentation, sinon risque de refus
Il est sensible à plusieurs types de goûts :
- Salé (très peu)
- Sucré (c’est l’homme qui va lui donner le même penchant que lui pour les sucreries. Attention pour le chien, le chocolat est un poison)
- Amer
- Acide
- Goût de l’eau (pour sélectionner les eaux non polluées)
7ème- Le maître
Le chien reconnaît les humains surtout grâce à son odorat, l’odeur de son maître ne deviendra agréable que par association avec les choses agréables qu’il dispense. Ce n’est pas un renforcement primaire lié à la survie, comme le reste…Un chiot qui a quitté l’élevage à 2 mois, lorsqu’il rencontrera son éleveur plusieurs mois après ne le reconnaîtra pas en le voyant, par contre dés qu’il l’aura senti il lui fera la fête. Un chien est capable de se conformer à l’état intérieur du maître, il ressent l’angoisse, le stress (concours), l’état dépressif, car le corps, par le jeu des hormones de l’émotion va émettre des odeurs différentes. Si quelqu’un a peur, il le sentira également.
L’appareil olfactif des canidés :
1 – organe voméronasal ou organe de Jacobson (absent chez l’homme) pour les phéromones (du Grec « pherein » (porter) et « hormon » (stimuler), terme inventé par Karlson et Luscher en 1959 : des effluves sociaux où substances actives naturelles qui ont une influence sur le comportement. Exemple, la chienne en chaleur)
2 – organe septal de Maséra
3 – fibres motrices et sensorielles du nerf trijumeau
4 – nerf terminal de la muqueuse olfactive
5 – épithélium olfactif principal
C’est dans le bulbe olfactif qu’il va y avoir assemblage, combinaison, triage des informations olfactives venant de la muqueuse avant qu’elles ne soient dirigées vers le système nerveux central.
Il y a un traitement hédonique, affectif (plaisant ou déplaisant) et un traitement logique (discrimination et identification). L’odeur ou stimulus-signal est composée de molécules à l’état gazeux qu’il aspire par voix nasale ou rétro nasale (la gueule).
Il est apte à percevoir une odeur à un seuil très bas (dilution de 1 million de milliardième), avec un temps d’identification de 0,5 secondes.
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