En Provence c'est le dernier grand fauve qui survit, on le trouve dans les forêts, les collines du Lubéron ou la plaine de Crau. cela a donné lieu à nombre de croyances plus ou moins fondées...
Il était dangereux de le nommer, au risque de le faire venir, les bergers le nommait par des sobriquets, par exemple "lou pèdescaus" : le va-nu-pieds, car "quand parlas dou loup, sort de son trau": Quand on parle du loup, il sort de son trou.
Lorsque les troupeaux immenses traversent la plaine de Crau, les loups suivent et se servent lorsque les brebis agnèlent, les bergers sont accusés par la population locale "lis abeié davallon li loup": de descendre le loup des montagnes.
On disait que si le berger compte son troupeau, la dernière brebis était mangée "la darniero coumtade, lou loup l'a manjado", aussi employait-il une astuce en évitant de donner un chiffre "uni cent, uni cent cinquanto...": environ cent, environ cent cinquante... (le fond de vérité, c'est que la brebis qui traîne est souvent une éclopée qui a beaucoup de chance d'être choisie par le loup lorsque l'on sait que les troupeaux comptaient souvent autour de 20000 têtes, et que le "chin": le chien de garde ne pouvait être partout).
Le cri de ralliement pour les gens et les chiens en cas de présence du loup était "Azoup! Azoup!": Au loup!
Le premier loup tué était mangé par les bergers, mariné à l'huile d'olive et au vinaigre, assaisonné d'oignons, d'ail, de laurier et de clous de girofle. Les os étaient mis de côté "gardas ben lis os", ensuite ils étaient brisés et chaque berger repartaient avec un bout d'os ou un morceau de la peau du loup pour s'assurer la protection de leur troupeau.
En dehors des bergers, les loups pouvaient être tués par les gens fréquentant la campagne ou la forêt: agriculteurs, bûcherons, charbonniers... Certains capturaient un louveteau et l'élevaient, ce qui leur permettaient de gagner de l'argent et des présents on l'exhibant dans les fermes et les villages, on les a appelés les "montreurs de loups"(On sait combien il est simple d'enlever un louveteau à sa mère et de "l'imprégner" à l'homme, d'autant plus que les parents n'attaquent pas l'homme. J'ai pu le constater à chaque approche d'une nichée!).
La battue "la bufo", était déclenchée par les autorités, ce qui laissait peu de chance au loup poursuivi et permettait une chasse non autorisée: "elle ne servait le plus souvent, qu'à la chasse au lièvres et autres gibiers", selon un lieutenant de louveterie. Un exemple, dans le Ventoux en 1809 une battue regroupe 11 communes et 131 chasseurs...
Le 18 Juin 1805, François Trebousson et Nicolas Mayère capturent dans le Lubéron sur la Crau de saint-Phalez, dans le vallon de Laladet, quatre louveteaux.
Le 13 décembre 1775, daniel Perrotet va tuer un loup à coups de "lichet" à Puget de Lauris
Le 13 Juin 1806, Jean-Baptiste Berger abat une louve à Rustrel
Le 8 Juin 1805, Jacques Cotton capture 7 louveteaux dans la combe de Cabriolle, au-dessus du puy à Bédoin.
En 1890, Brunel Frédéric va tuer un loup à Brouzet lès Alès
En 1890, un loup est tué à Saint-Gilles dans le Gard (Il est naturalisé au muséum de Nîmes)
Le 4 mars 1785, un loup tué au quartier de l'augustine par jean Icard berger de ST saturnin d'apt
A Vitrolles, le 30 mars 1782, un loup tué par françois MOtte
En 1872 à Château-Gombert, près de Marseille, un loup est tué par Toussaint Pignol (On peut le voir au Muséum d'histoire Naturelle de Marseille, sa hauteur au garrot est de 70cm, ce qui est assez rare avec le loup d'Europe).
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