Technique de l’immersion pour le chien qui a peur

"Se promener avec son chien est un des plaisirs de la vie… C'est un lien, une façon d'être ensemble, en prolongement l'un de l'autre, une sensibilité partagée" Bruce Fogle
Un outil de rééducation qui consiste à mettre l’animal au milieu des stimuli déclencheurs d'angoisse ou de peur jusqu’à ce qu’il montre des signes d’apaisement, s'il n'y a aucune incidence sur son bien-être psychique ou physique.

En théorie, cela signifie que le chien est mis dans une situation dont il ne peut se soustraire. Il est exposé en permanence au stimulus ou stimuli qui provoque le mauvais comportement jusqu’à ce qu’il montre des signes de calme émotionnel. Le risque: la détresse acquise. Ne pouvant s'échapper il stresse fortement. L’immersion pure est une technique déconseillée car trop risquée pour l’animal. Elle peut le mettre dans une situation de détresse acquise et véritablement le traumatiser, le conduire à de véritables « attaques de panique » et à l’installation d’un état d’anxiété permanente. Lorsqu'il y a deux actions contradictoires, la fuite ou l'attaque, elles peuvent s'inhiber pour une troisième voie, l'aboiement face à la menace.
Attention, il ne doit pas être attaché ou enfermé, ce qui risque d'amplifier l'angoisse, dans la rue il sera obligatoirement relié au maître par la laisse par sécurité, nous allons voir comment atténuer cet effet.
On ne doit pas chercher à le rassurer ou à le punir ! La caresse peut lui indiquer par mimétisme que le maître est lui-même inquiet. La punition du comportement de crainte va augmenter la peur (traction brusque sur la laisse, coups).
L’idéal c'est que l'intensité des stimulations soit calculée pour être assez forte pour déclencher, sans le faire tomber dans la panique, pour cela on doit étudier la distance et la puissance du facteur déclenchant . On va tenter une habituation. Dans certains cas, les tentatives d’habituation aboutissent à l’effet inverse, soit à une augmentation de la réponse d’alerte. Ce phénomène est appelé sensibilisation. Ceci est fonction de l’intensité des stimuli et du caractère des individus. Elle vise à faire enregistrer les stimuli inconnus (donc anxiogènes pour l’animal) comme des stimuli neutres, en présentant le plus souvent possible ces stimuli sans conséquences néfastes pour lui.
L’immersion est une technique qui s’appuie sur le principe que les manifestations de peur d’un sujet sont d’abord maximales lors de la présentation du stimulus aversif, puis elles diminuent jusqu’à disparaître en l’absence de danger. Il s’agit alors de « bloquer » l’animal face à sa peur, en présence du stimulus phobogène à intensité maximale, et de le laisser exposé jusqu’à ce que ses craintes diminuent par elles-mêmes.
Il vaut mieux l'associer au principe de la désensibilisation systématique Le même principe que pour les allergies ! La sensibilisation, c’est la réponse émotionnelle à un stimulus. Présenter le stimulus déclenchant la réponse émotionnelle à une intensité d’abord faible, puis progressivement croissante, jusqu’à ce que la réponse disparaisse. En cas de problème, revenir en arrière. L’atténuation peut venir de la réduction de l’intensité ou de la distance entre le chien et le stimulus.

Quelques exemples d'application:

Phobie ou poursuite des voitures. Si le chien est né à la campagne chez un éleveur qui n'a pas fait de sortie en ville, si le maître lui-même n'habite pas en ville, le chien peut craindre les véhicules ou les poursuivre. On commence par des promenades dans des quartiers calmes, avec à la main un moyen de dévier l'attention (jouet ou friandise), puis on va entrer dans des zones où il y a de plus en plus de circulation. Le chien au début a un regard circulaire, une reconnaissance exploratoire de sécurisation pour ne pas que ce qu'il craint atteigne la distance critique, l'espace de survie. Le chien doit être sous contrôle pour éviter l'accident, surtout pas de collier étrangleur ou à pointes, on peut mettre un collier en cuir ou nylon correctement fermé ou mieux encore un harnais Easy Walk qui empêchent la fuite tout en respectant le chien. Au début, tentative de fuite ou d'attaque, puis progressivement de moins en moins d'action, jusqu'au moment où il y a désintérêt pour les véhicules.

Phobie des gens. En cas de défaut de socialisation chez l'éleveur ou chez le maître. Le chien est relié au maître par la laisse comme précédemment. On peut commencer également par des quartiers calmes pour finir par traverser un marché, toujours à un pas rapide avec dans la main le moyen de dévier l'attention. On ne fait pas de halte pendant la marche, on se contente de traverser les groupes de personnes en quelques secondes, on ressort du marché et on offre de l'agréable (friandise ou jouet). Il est possible également de se faire accompagner par un autre maître ayant un chien parfaitement à l'aise qui est un ami du chien à problème, on le suit de très près.

Phobie de l’orage ou coups de feu. On va mettre un CD en permanence où sont enregistrés les sons qui gênent le chien, d'abord à bas volume, puis de plus en plus fort. Ces bruits inquisiteurs sont donc mêlés à la vie du chien, depuis le réveil jusqu'au couché, donc associés à son existence: jeux avec le maître, offre de la gamelle, repos…

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