La chienne s’agite, recherche votre affection, manque d’appétit, a les mamelles gonflées, il peut s’agir d’une grossesse nerveuse ou pseudo-gestation ou lactation nerveuse.
Cette affection est-elle fréquente ?
Elle survient chez un tiers environ des femelles, entre la cinquième et la douzième semaine après la fin des chaleurs, sans pourtant que celles-ci aient été saillies.
Il est possible également, qu’après avoir été couverte par un mâle, elle ne soit pas fécondée mais présente tout le tableau d’une chienne qui attend un heureux événement. On s’inquiète, on fait faire les examens de contrôle comme la radiographie à partir de six semaines de grossesse. La date de l’accouchement est dépassée, de 10 jours, de 15 jours, et toujours rien.
Il faut savoir que cela est naturel chez l'ancêtre le loup, beaucoup de femelle n'ont pas d'œstrus complet, par contre elle elles ont du lait et peuvent nourrir, quelque chose prévu par la nature pour la survie des louveteaux si la mère qui est en général la dominante meure!
Pourquoi ?
Il faut savoir que ce n’est pas une maladie, c’est un événement naturel lié à la production d’hormones œstrogènes et progestérone qui a lieu deux fois par an, qu’il y ait eu ou non accouplement. Cela peut se produire chez toutes les chiennes, même celles qui n’ont jamais eu de portées. La progestérone va provoquer la production d’un hormone, la prolactine, qui a un rôle de stimulation pour la lactation.
En comparant avec le comportement des canidés sauvages, comme les loups où le même phénomène existe, on peut dire que c’est une manifestation naturelle, liée à la survie de l’espèce. Dans une meute de loups, seule la dominante a le droit de reproduire, car elle possède avec le mâle dominant, les meilleurs gènes, les autres femelles ont un pré œstrus qui va être bloqué psychologiquement. Néanmoins, comme pour les chiennes vivant en groupe, les chaleurs surviennent en même temps et, le fait qu’elles puissent produire du lait, est un avantage indéniable pour mener à bien l’élevage de la portée de louveteaux du chef de meute, en aidant à leur alimentation.
Si la mère vient à mourir, les petits orphelins seront sauvés.
Dans certains cas, la grossesse nerveuse peut être rangée dans la série des troubles du comportement, il s’agit alors d’une chienne présentant un hyperattachement au maître, souvent très craintive et angoissée.
L’origine de ce comportement anxieux est du aux mauvaises relations établies avec le maître, en général l’animal est surprotégé et considéré comme un substitut d’enfant. On l’empêche de rencontrer d’autres chiens, on le porte dans les bras, on lui donne à manger sur les genoux, on le laisse dormir dans le lit, on se plie à ses moindres désirs, on lui offre de nombreux jouets.
Comment se manifeste-t-elle ?
La chienne est agitée, nerveuse, elle tourne dans la maison, va d’une pièce à l’autre, s’empare d’un jouet ou d’un objet quelconque et tente de faire un nid en éparpillant les habits dans un placard ou en creusant à divers endroits dans le jardin. Elle peut devenir très collante, cherchant à monter sur les genoux du maître ou, tout au contraire, se cacher derrière un meuble la mine défaite. Son appétit peut être exagéré, cherchant à manger sans arrêt, ou bien elle se met à refuser la nourriture. Elle peut s’exprimer vocalement en hurlant à la mort ou aboyer après les personnes de la famille.
Les mamelles sont gonflées avec les veines dilatées, les tétines se durcissent et rosissent, elles sont chaudes et douloureuses au toucher.
Alors que faire ?
Autrefois, on se contentait de mettre ces chiennes à l’écart jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre, en particulier chez les chasseurs ou les bergers.
Il existe quelques traitements à faire et des mesures de rééducation comportementale.
Il faut éviter de toucher les mamelles qui sont très douloureuses, de même qu’on l’empêchera de se lécher en lui plaçant un col élisabéthain en plastique ( il peut être fabriqué en découpant le fond d’un seau et en faisant des trous pour fixer une lanière au collier). Eventuellement, on peut demander au vétérinaire une pommade calmante. Le vieux remède de bonne femme contre l’excès de lait, consiste à lui donner du persil en abondance.
Il faut diminuer les protéines dans la ration et augmenter les légumes verts. Pendant 24 à 48 heures on peut la mettre à la diète, si la montée laiteuse est importante.
L’homéopathie semble donner de bons résultats ainsi que l’acupuncture.
Le protocole comportemental visera à dévier l’attention de la chienne afin de diminuer l’angoisse :
1) En la sortant souvent, dans des lieux inconnus et riches en stimulations
2) En supprimant les jouets ou les objets qu’elle semble affectionner
3) En l’ignorant si elle chercher à requérir votre attention et à monter sur les genoux ou le lit.
4) En fermant les placards et les chambres
5) En émettant un bruit puissant (coup de sifflet, corne de brume, pistolet à amorces d’enfant) au moment où elle recommence son manège.
La solution définitive :
La grossesse nerveuse peut toucher les chiennes de grand gabarit comme celles de petit gabarit (les plus excitées en général), les chiennes avec ou sans pedigree. Si on ne désire pas faire reproduire et si on veut être tranquille de manière définitive, tout en préservant sa compagne à quatre pattes des problèmes de santé (en particulier les maladies de l’utérus), la solution la meilleure est la stérilisation.
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