LE CANE CORSO !

La 12ème race reconnue par la Société Canine Italienne "ENCI" (Ente Nazionale della Cinofilia Italiana) pour l'Italie à la FCI

"Corso" issu du latin "cohors" (protecteur), toujours utilisé au Vatican pour les gardes suisses "cohors helvétique". Dans le dialecte méridional italien "corso" est maintenant "robuste".
Connu au moyen-âge: en 1200 Teofilo Folengo le cite dans ses Maccheronnées.

Un descendant des Molosses romains issus du Matin du Tibet (le Dogue du Tibet apparu 3000 ans avant J.-C.), ensuite chez Assyriens, Babyloniens, puis Macédoine, Grèce et Rome, qui passèrent au Canis pugnaces (dans l'arène pour combattre contre gladiateurs ou animaux, une mode lancée par le consul Metellus, que les empereurs perpétueront.
Des massacres énormes, sous Trajan (11 000 bêtes), sous Titus (5000 bêtes, sous Caligula (800 bêtes). Un procurateur est chargé de leur sélection et de leur entraînement avec l'aide des dresseurs. "Panem e circences" Du pain et des jeux!

"Le chien qui garde la maison doit être noir ou sombre puisque pendant la journée son aspect inspire plus de peur au voleur qui l'aperçoit; et quant au voleur arrive la nuit, le chien se confond avec l'obscurité de sorte qu'il peut passer inaperçu et agresser sans être vu. La tête est si massive qu'elle se présente comme la partie la plus importante du corps" Columelle Ier siècle de notre ère.

Dans les fermes des mélanges où le type disparaît.

La noblesse préfère l'élégance du lévrier

Les rois d'Aragon, les Bourbons d'Espagne vont régner sur le royaume des deux Siciles (1415- 1712), attachés à ces molosses ils vont les croiser avec leurs "perros de presa" (chien de prise).
Ensuite en 1591 dans un poème d’Erasmo da Valvasone "la chasse": "grande puissance, il attaque le fauve hardiment et dès qu’il le tient, il ne le lâche plus".
Il va chasser le sanglier, on le trouve dans une peinture de F. Hackert pour la cour de Ferdinand IV de Bourbon (1751-1825).
On va le représenter dans une gravure de Bartolomeo Pinelli (1781-1835).

Ce qui va donner deux types:

- Le Mastino, surtout dans la région de Naples: Mastino Napoletano. Un chien très puissant qui garde les fermes

- Le Cane Corso, plus léger, qui est utilisé à la chasse, surtout sur le sanglier, selon Erasmo da Valvasone: "Il attaque hardiment et, dès qu'il est en prise, ne lâche plus". Son nom vient de "cohors", ce qui signifie "protecteur, gardien", au 1er siècle la "Cohors" est une armée romaine de 300 000 soldats qui protège l'empire. Ou bien du vieux dialecte italien ou corso signifie "robuste".

Selon Paolo Breber: ""Brut comme un Cane Corso". Un blason qui date de 1238, de la famille Corsi à Rome, figure un Cane Corso. Au XIIIème et XVème siècle on le retrouve sur les monnaies. La famille Gonzague inscrira "Infensus feris tantum" (seulement ennemi des fauves).

En 1551, l'ouvrage de Konrad Gessner, mentionne "Canum ex Corsica in Italia". En 1591, Erasmo Da Valvasone écrit un poème sur la chasse où il dit "Le Cane Corso a une grande puissance, il attaque le fauve hardiment, le garde dès qu'il est en prise et ne lâche plus…". En 1852, G. Ombroni, dit que le Cane Corso est tigré et sert à la chasse et à la garde. On l'utilise pour attaquer le gros gibier mais aussi pour le combat de chiens surtout chez les romains et au moyen-âge, d'où la coupe des oreilles pour éviter la prise.

Le naturaliste F. Minà Palumbo décrit les chiens de Sicile en 1868: Catamia, Petralia, Sottana, Castel Buono, Palermo.
En 1922, N. Lingarelli parle dans son dictionnaire du Corso, comme "Une espèce de chien énorme et féroce, au poil noir", il différencie ce type des Pouilles, en Italie du Sud, d'un autre type plus lèger dans le Nord. C'est un chien de garde dans les fermes où on l'utilise comme bouvier sur les vaches ou les porcs, il accompagne également les gardes-chasse contre les braconniers qui sont nombreux, on le verra aussi dans la protection des prostituées.
Des articles sur la race sont rédigés en 1956 par les professeurs Bonatti et Ballotte.

Pourtant la race va être considérée comme en voie de disparition dans les années 70, mis à part des éleveurs "Duca di Mantova" de bergers allemands, les frères Malavasi, qui continuent à avoir quelques sujets.

On doit au professeur Giovanni Bonatti sa renaissance, notamment en recherchant des sujets en 1970, ayant conservés les caractères de la race, par exemple en Puglia. Il va créer le S.A.C.C., la Société des Amateurs de Cane Corso (Societa Amatori Cane Corso): Messieurs Gandolfi, Casolino, Malavasi, Serini. Le premier élevage sera bien sûr en 79, à Mantova, celui des Malavasi.

En 1987, on considère que la race est sauvée, par la présentation de 76 sujets lors d'une exposition canine où 62 seront inscrits à titre initial. C'est en janvier 1989 que l'ENCI (Entente Nationale Cynophile Italienne) reconnaît la race. La FCI (Fédération Cynologique Internationale) va l'admettre à son tour le 27 novembre 1996 dans le 2ème groupe (type montagne, entre l'Aïdi et le berger d'Anatolie).

Le standard de race établi le 12 mars 99 va le nommer "Chien de cour italien". La SACC ne donne pas à tous l'habilitation pour élever la race, elle ne reconnaîtra que 4 élevages: Antico del Cerberus, Murgese, CasaLeone, La Porta Della Pina.

Un éleveur français pourra l'obtenir, c’est un éleveur des Vosges de Rottweilers "du Père Lorrain", Daniel Lorrain aura deux sujets (Igor et Goia) en 1988, dont les portées sont enregistrées en Italie car la race n'est pas encore reconnue en France.

En 1988 seulement 2 sujets, en 1999: 342, en 2012: 3566 inscrits au LOF. Une race en pleine expansion qui arrive en 19ème position parmi les races préférées des français!
Voir livres et stages Joseph ORTEGA dans le site!

Photo Cane Corso historique!

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