Le renard envahissait tout, alors l’homme créa un chien spécialisé dans sa chasse. Le Fox-Terrier était né !
Les îles Britanniques sont le berceau des Terriers, on peut même dire que c’est eux qui en ont crées le plus grand nombre.
La chasse à cheval a toujours été une distraction préférée de la noblesse, pour cela ils étaient aidés par les chiens courants, de vrais traqueurs, infatigables dans la poursuite. Pourtant il y avait un petit inconvénient, c’est que certaines bêtes poursuivies, comme le renard, étaient capables de se réfugier dans un trou. Fini alors la joie de la course, les aboiements, les cris, les sons des cors... Dans les années 1500, les Terriers étaient déjà utilisés, plutôt par les petits gens qui trouvaient là un moyen de destruction contre la vermine (rat, souris) ainsi qu’un moyen de se procurer quelques gibiers comme les lapins. Au XVIe siècle, les écrits de l’époque parlent déjà d’un Terrier “ Terrars ” ressemblant à notre Fox-Terrier.
En 1750 le docteur Caïus va décrire leur action “ pénétrant dans les terriers et, sans être le moins du monde effrayés, affrontant le renard ou le blaireau quelles que soit les conditions de combat. Ou bien, ils font en sorte de contraindre leur adversaire à sortir de sa tanière et se jettent sur lui au moment où il tombe dans l’embuscade qu’ils ont tendue ”.
Voilà qui était intéressant pour nos chasseurs à cheval, des chiens de petite taille, très courageux et mordeurs, la chose était entendue, il suffisait de prendre avec soi sur le cheval les petits diables et de les utiliser en cas de nécessité.
Mais porter sur le cheval ces Terriers, pourtant si utiles, était par trop encombrant et enlevait un peu de cette joie de la poursuite sportive, alors on croisa les Terriers avec des Foxhounds pour leur allonger un peu les pattes, le Fox-Terrier était né. Courant dans la meute avec leur cousins Foxhounds, les Fox-Terriers intervenaient dans les galeries dès que le renard s’y cachait. Celui-ci se sauvait souvent par une autre sortie, ce qui permettait à la chasse de repartir de plus belle.
Les premiers chiens connus, dont l’histoire a retenu le nom, sont : Old Jack, Old Trop qui était fils d’un Black and Tan, Tartar ressemblant à un Bull Terrier.
Il est probable que la sélection s’est affirmée dès 1820 et en 1839 on voit un Fox-Terrier représenté dans un tableau de Webb.
On trouvait évidemment des Smooth-haired (poils lisses) et des Wire-haired (poils durs), c’est le Fox à poil lisse qui constituait surtout l’ancien type, comme ceux présentés en exposition en 1863 à Birmingham.
En 1876 le Club de race est créé, on compte parmi ses fondateurs le père de Sherlock Holmès, le fameux Conan Doyle. De nombreux Clubs de la race vont s’établir, chacun tachant de sélectionner sur des particularités, cependant la gentry continue à utiliser la race pour le Foxhunting.
En fait, on pense que la race est issue de Terriers comme le Black an Tan, le Manchester, le vieux Terrier blanc anglais, mais qu’on y trouve également du Bulldog et du Beagle. Le premier standard établi par Harding Cox ou Burbridge, éleveur reputé de Terriers (dont le fameux hutton Tartar).
Le Fox fut l’un des héros du Rabbit-Cursing qui commença en 1861, puis qui se transforma en poursuite d’un leurre (chiffon). C’est alors qu’on créa le Whippet en croisant un Fox avec un petit Lévrier, en 1892. Le Fox à poil lisse allait tout doucement se voir ravir la première place de la popularité par le Fox à poil dur vers les années 20. Si l’on en croit les auteurs de l’époque le Fox était en train de devenir le chien à la mode “ Le Fox-Terrier est le quadrupède le plus en faveur qui ait jamais existé.
En France la race apparaît vers 1892, avec tout ce qui vient d’Angleterre, les cavaliers se détendaient en comparant les qualités de leurs chiens pour la chasse au lapin ou au rat dans les écuries.
Le premier Club Français, la Réunion des Amateurs de Terriers (R.A.F.) date de 1906, le but étant surtout la sélection des races pour le déterrage. Le Fox est très introduit dans les milieux chics et on peut citer des éleveurs comme André Bazin ou Jules Dormeuil. Après la Guerre l’élevage reprendra de plus belle et la popularité de notre énergique Fox sera entretenue par la silhouette de Ric, le Fox blanc et Rac, le Scottish noir dessinée par le caricaturiste Pol Rab ou, mieux encore dès 1929 par Milou, le compagnon de Tintin, imaginé par Hergé. C’est l’époque où la race est vraiment au fait de sa gloire dans les pays anglo-saxons ainsi qu’en France, en Belgique ou en Italie.
Le Fox-Terrier est un Terrier polyvalent, un fanatique du combat, un courageux petit bonhomme avec une expression bien décidée. Malgré sa petite taille il est “ grand dans sa tête ” selon une expression à la mode et il n’hésite pas à tenir au ferme un sanglier ou à saisir au col un renard ou un blaireau avec la force d’un étau. Lorsqu’il joue ou lorsqu’il poursuit dans les hautes herbes il semble monté sur des ressorts mettant beaucoup d’ardeur dans tout ce qu’il fait. Il est fait pour l’action et le grand air mais supporte assez bien la solitude en raison de son caractère plutôt indépendant. Bon gardien également il se déclenche à la moindre alerte et se porte au devant de l’intrus, bien décidé à s’imposer sans pour autant jouer des dents.
En famille, il est facétieux et participant pourvu que ce soit lui qui décide des jeux ou de la direction des promenades. Comme il est rustique, on peut le laisser vivre à l’extérieur sans problème, il acceptera de venir dans la maison se coucher dans son coin pourvu qu’on lui ait permis de dépenser son énergie.
Le Fox à poil dur demande à être épilé régulièrement (jamais tondu), les bons éleveurs pratiquent à la main ou au couteau à épiler en particulier pour la tête, le dos ou les membres.
Le Fox à poil lisse aura ses poils taillés aux ciseaux et brossés légèrement pour garder cette allure naturelle qui fait tout son charme.
La tête est caractéristique avec un crâne plat peu différencié en longueur avec le museau et les oreilles petites en forme de V pliées en avant sur les joues. Le dos est court, la poitrine profonde, les pieds sont ronds et compacts, la queue est de bonne longueur (pour être saisie à la main) et portée gaiement. Dans la couleur de la robe c’est le blanc qui domine et elle peut avoir des marques bringées, rouges ou feu.
Il fait partie du 3e groupe de la F.C.I. avec les Terriers.
Fernand Mery raconte les prouesses d’un Fox à poil lisse nommé “ zou ” “ le spectacle enfin commença... Tour à tour “ zou ” devina le prénom d’un monsieur, choisit des cubes de couleurs différentes au gré des spectateurs, donna la réponse juste à des multiplications de trois chiffres, prédit la date du prochain dîner, et refusa de répondre à ma propre question, parce que, expliqua le dresseur : “ le nombre que je lui avais soumis n’avait pas de racine carrée exacte ”. Pareil scrupule, on le devine, acheva de déchaîner l’enthousiasme et l’admiration des invités ”. En fait “ Zou ”, très attentif à son maître obéissant simplement aux signaux discrets qu’il lui adressait.
Clemenceau, surnommé le Tigre ou le père la victoire avait un Fox nommé Cantal qui aimait à se promener seul à Paris. Lorsqu’il était fatigué, il sautait dans un fiacre et le conducteur le ramenait chez lui après avoir lu l’adresse sur le collier, son maître était bien obligé de régler la course...
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