"Il a été à Saint- Malo, les chiens lui ont mangé les os" un dicton du moyen - âge qui a une réalité historique.
« Sur cette même grève rôdaient jadis les vingt-quatre dogues portiers de Saint-Malo, qui mangèrent un officier de marine en 1770. Cet excès de zèle les a fait supprimer. Aujourd'hui on n'entend plus d'aboiements nocturnes entre le petit Talard et le grand Talard. » Victor Hugo dans "les travailleurs de la mer"
Nous sommes en 1155, Saint-Malo est relié à la terre ferme par une mince langue de terre. Pour se protéger contre les incursions des pirates et des corsaires, le Bailli de la ville a l'idée de la protéger ainsi que les navires qui y séjournent, en lâchant des dogues anglais (sans doute des Mastiffs).
Il s'agit de 24 dogues, soignés et nourris par les 24 chanoines de la Cathédrale ( grâce à un impôt, le "droit de chiennage").
Les chenils seront d'abord prés de la porte St Thomas, puis sous le Bastion de la Hollande.
Les chiens de guet sont libérés le soir à l'extérieur au son d'une trompette qui annonce le "couvre-feu". Le matin ils sont rappelés et enfermés.
L'efficacité est incontestable et la ville va garder cette tradition durant 6 siècles. Jusqu'au jour où un officier de marine nommé Ansguer de Kerouartz, va tenter de pénétrer la nuit pour se rendre au château de Beauregard, et se faire dévorer. C'était le 7 mars 1770.
Ce drame va se terminer par l'empoisonnement des chiens et la fin de leur emploi.
La ville a conservé ce souvenir des chiens de guet sur son blason où est représenté un dogue (de gueule à un dogue d'argent) ainsi que la mention "Semper Fidelis" (toujours fidèle) qui sera celle entre autres, des chiens de l'armée aux États-Unis!
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