« La conquête du Chien fut autrement intéressante que ne l’est celle d’un empire, puisque sans elle, très probablement, il n’eût jamais existé d’empire.
Sans le Cheval et sans le Chien, avec le Cheval mais sans le Chien, qui sait si la fameuse évolution découverte par M. Darwin se fût accomplie ?
Nous serions certainement des Singes extrêmement distingués, mais nous n’en aurions peut-être, peut-être pas dépouillé la peau velue, si nous n’avions pas pensé à nous rallier cet inappréciable serviteur qui, en nous aidant à asservir les autres animaux, en se chargeant de garder les troupeaux, nous a créé les loisirs dont toutes nos découvertes scientifiques et économiques ont été les conséquences.
Rouage social moins actif qu’aux temps primitifs, le Chien reste néanmoins un animal indispensable.
Il défend la maison et son maître, non plus contre les Lions et les Panthères, mais contre les bêtes féroces de notre espèce, encore plus redoutables, il reste notre auxiliaire à la chasse et dans la surveillance des bestiaux, il nous étonne par sa fidélité, nous distrait par sa gentillesse, nous prodigue des leçons de reconnaissance et de désintéressement, dont nous ne profitons pas assez, et enfin, nous aime par-dessus le marché ; lui demander davantage ce serait se montrer trop exigeant ».
Marquis G. de Cherville - Le chien (1882)
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