Nous sommes actuellement confrontés à plusieurs cas de chiens mordeurs, des affaires dramatiques montées en épingle par les médias qui font naître une haine exacerbée contre l’ensemble des races, même si nous savons tous que tout vient d’une mauvaise éducation et non pas d’une dangerosité latente contre les humains. Voici quelques explications de ce comportement qui a largement été étudié et dont nous connaissons presque tous les mécanismes. Il n’y a pas qu’une seule sorte d’agression mais bien plusieurs qui prennent leur source dans la sélection génétique des reproducteurs, dans les conditions d’élevage, dans la manière de mettre en place les relations chez les maîtres, dans les accidents de parcours dans la vie du chien….
Si j’ai créé l’école des chiots c’est justement pour prévenir ce genre de problème.
La notion de respect de l’autre
Parmi les principaux domaines de prévention, s’il en est une qui est essentiel c’est bien celle de la morsure inhibée. Chez les canidés sauvages comme le loup, l’attaque réelle d’un congénère est exceptionnelle, cela se comprend facilement dans le contexte de la survie du groupe où si des individus sont atteints de manière invalidante ou meurent, le clan diminue d’autant ses possibilités pour la chasse ou pour se défendre contre les prédateurs.
Le chien considère l’humain comme un congénère, c’est-à-dire tous les membres de la famille, il doit donc respecter les mêmes règles.
Chez le chiot les jeux de combat existent à 5 semaines, l’excitation est plus ou moins forte selon les individus avec une intensité de la morsure qui n’est pas contrôlée. Cette autorégulation ou inhibition doivent absolument être mis en place sinon le chiot va se transformer en chien incontrôlable ( un des signes de l’hypersensibilité Hyperactivité ou syndrome HS – HA pour les spécialistes !)
Le chiot mordu crie – le chiot mordeur interrompt la morsure.
Le chiot de 3 – 4 mois doit avoir acquis la morsure inhibée, sinon on va à la catastrophe
Comment va-t-il l’apprendre ?
- Le contact dans les jeux de combat avec de nombreux chiots ( Ecole des chiots)
- La remise en place avec grognement et sil le faut punition (pincement) au niveau de la nuque de la tête ou du museau par un adulte (chien régulateur) ou la mère ( si elle est trop permissive, l’éleveur doit mettre des adultes régulateurs).
- Les mordillements ou morsures sur les personnes doivent être corrigés par l’éleveur ou les maîtres ( toujours avant 3-4 mois) par l’élévation de la voix, cri ou grognements, saisie du museau en serrant, prise de la nuque et secouer, pincement et pourquoi pas morsure de l’oreille. Dès qu’il se soumet on arrête.
- Le contrôle pendant le jeu en bloquant le jouet dans la main et en restant silencieux, le chiot étant assis, couché ou debout. Il ne doit pas s’énerver ou tenter de mordre la main, au début l’arrêt du jeu ne dure que une ou deux secondes, on le prolongera progressivement jusqu’à environ 1 minute.
Dans les écoles de chiots la hiérarchie au maître se travaille en parallèle de l’éducation à l’obéissance par la Méthode Naturelle qui ne comporte que des renforcements positifs, ces exercices comprennent : retourner le chiot sur le dos, mettre les mains dans sa gamelle lorsqu’il mange, fermer le museau de la main, etc.
Si le chiot réagit par une morsure, le maître doit le remettre immédiatement en place comme indiqué plus haut.
Il vaut mieux le faire avec un chiot qu’avec un chien adulte qui fait 60 kG !
L’AGRESSION DES HUMAINS
C’est quoi ?
Aboiement – Grondement – Morsure
- Elle est normalement précédée par la menace (peut disparaître par apprentissage : instrumentalisation)
- Le chien est un prédateur, l’agressivité c’est la survie
- Elle dépend de la génétique et des hormones
- Influence de l’environnement chez le chiot
- Le rôle de l’expérience
- Celui de l’engagement émotionnel anthropomorphique du maître
Quelle forme ?
- De dominance
- Par peur
- De prédation
- De distancement
- De protection territoriale
- De possession
- Redirigée
- Par la douleur
- Par la punition
- Conditionnée
- Idiopathique
Cinq d’entre elles sont « éthologiquement correctes » :
- Prédatrice
- Territoriale
- Hiérarchique
- Par peur
- Par irritation (douleur, frustration, faim, persistance d’un contact malgré les signaux d’arrêt)
Agression de dominance (hiérarchique)
La dominance, c’est obtenir des privilèges et les défendre.
Précautions et causes : Chien de race, mâle, environ 1 à 2 ans
- Sélection génétique : race, type de chien, mâle ou femelle, parents, mère, …
- Hiérarchisation (Ecole du Chiot, maison), puberté
- Méconnaissance du langage et des règles, réponses correctes
- Conflits familiaux (groupe instable)
- Anthropomorphisme, permissivité
- Mauvaise socialisation
- Privation sensorielle
Les signes (si répétés) :
- Grimpe sur les genoux
- Donne souvent la patte
- Mordille les mains
- Se couche dans le lit, sur le fauteuil
- Refuse le contact sur la tête
- Fait la « garde » de la gamelle, d’un jouet, d’un objet
- Empêche les personnes d’entrer ou de sortir
- Décide quand il veut jouer, à quoi il veut jouer, impose le jeu et son terme
- Menace et fait reculer (gamelle, lieu de couchage, objet)
- Le mâle empêche les personnes de s’approcher de sa maîtresse
- La femelle de son maître
- Marquage à l’urine dans la maison, sur une personne
- Attitude haute, poil hérissé, regard
- N’accepte pas les attitudes de dominance : retourner, soulever, brosser, toucher les dents
- Mord et revient lécher
- Attention, ce chien est souvent amical avec les autres, il peut être soumis à eux. Le problème se situe avec une personne en particulier. C’est à elle de régler le problème.
Rééducation (jamais par un étranger !) :
La réaction doit être adaptée à l’agression. Par exemple, dans les agressions par peur, la punition augmente le stress…
1- Faire perdre les repères
- C’est la personne en conflit qui s’occupe de lui
- Changer les horaires : repas, sorties, sommeil (lieu de couchage)
- Repas à la main, avec haltes, avec positions
- Pas de boisson (à la demande « différée »)
- Toujours attendre le retour au calme avant de donner ou de sortir
- Isolement social à l’extérieur ou ignorer à l’intérieur
- Regarder ailleurs, se lever si il désire la caresse
- Interdiction de certaines pièces
- Ne plus aller vers lui, ne plus le toucher
- Eviter les situations conflictuelles dans cette phase
- Empêcher l’accès aux fauteuils par des accessoires
2- Reprendre l’autorité
- Regarder le chien sur le dos, la croupe, la tête
- Tenir en longe lors de la promenade dirigée
- Exiger les positions avant de donner (boisson, gamelle) ou de sortir
- Prendre la position haute dans les déplacements
- Muselière
3- La punition
- La punition physique augmente le problème et mène à l’euthanasie
- Elle ne doit s’adresser qu’aux chiots en phase de hiérarchisation
- Elle ne pourra être utilisée chez le chien adulte qu’après la rééducation comportementale
Comment il mord ?
- Le chien dominant a une morsure brève, suivie de menaces
- Celui qui cherche à dominer maintient la prise
Pour en savoir plus, consulter le site de Jo ORTEGA
Voir tous les messages de: Joseph Ortega
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