« Tout défaut du corps est pour l’âme. Tout défaut de l’âme est pour le corps » Platon
Un terme inventé par Heinroth (1773-1843) pour signifier les symptômes sans la maladie, que Freud nommera symptômes de conversion. Psychosomatique vient du grec « psuché : esprit, et de « Sôma » : le corps.
Une maladie bien connue chez l'humain, quelquefois négligée et même niée par la médecine vétérinaire. Mes articles sur le sujet parus dans les années 80 dans la revue "le berger allemand" qui est devenu "Chiens sans laisse" m'avaient valu quelques critiques, d'autant plus que l'éthologie du chien était presque inconnue en France. Aujourd'hui la chose est mieux acceptée, surtout que les vétérinaire peuvent être formés au comportementalisme depuis 98...
Une maladie qui n’en est pas une, qui démontre que le corps et l’esprit sont en interconnexion. Tout le monde sait que les massages apaisent l’esprit et que la maîtrise de l’esprit détend le corps. Ce qui la caractérise, c’est que les soins apportés ont peu d’effet sur elle, ce qu’il faut traiter c’est la cause.
Chez les auteurs soviétiques elle est nommée "corticoviscérale", plutôt que "psychosomatique", ceci afin de marquer leur position matérialiste, mais c'est toujours les interactions du psychique avec le physique.
L'esprit et le corps font partie de la même réalité, lorsque la tête va mal le corps souffre... La douleur suit des circuits par la moelle épinière jusqu'au cerveau.
Un grand patron qui est apte, s'il le veut, à calmer en fabriquant des molécules très proches de la morphine que l'on nomme des "endorphines".
Le psychisme agit sur le corps et cette interconnexion est sans doute plus forte qu'on l'estime généralement.
L'anxiété peut se transformer en panique avec des symptômes comme les tremblements, qui peuvent aller jusqu'à la tétanie (paralysie), l'accélération du cœur, etc.
La dépression liée à des facteurs de milieu peut entraîner: asthme, eczéma, paralysie... La dépression est une maladie qui associe des symptômes psychiques et somatiques (le corps) d’où le nom de maladie psychosomatique.
Cette douleur voyage et peut aller n’importe où: dans la colonne vertébrale, une jambe, autour de la tête, sur la peau...
Il faut faire remarquer que cela survient souvent chez des sujets fragilisés qui ont un manque de contrôle de leurs réactions, un manque d’adaptation, une incapacité à faire face aux événements. Il peut y avoir une part héréditaire avec une prédisposition constitutionnelle au moment du développement prénatal et psychomoteur du chiot. Les états dépressifs du chien et plusieurs sociopathies associent souvent sans qu’on le sache les symptômes psychiques et somatiques.
On a pu découvrir en médecine humaine que les symptômes psychonévrotiques et les symptômes psychosomatiques avaient tendance à se manifester ensemble chez le même sujet. Il y a une possibilité de transmission au groupe, mettant en jeu l’équilibre collectif (chenils, zoos)
Depuis Pavlov, d’autres expérimentateurs ont pu mettre en évidence que la provocation de névroses expérimentales entraîne chez les animaux des ulcères, des vomissements, des avortements, et même la mort par épuisement des glandes corticosurrénales.
L'esprit et le corps font partie de la même réalité, lorsque la tête va mal le corps souffre... La douleur suit des circuits par la moelle épinière jusqu'au cerveau.
Un grand patron qui est apte, s'il le veut, à calmer en fabriquant des molécules très proches de la morphine que l'on nomme des "endorphines".
Emotions, stress et réactions cutanées peuvent être associés. Exemple le psoriasis, maladie auto-immune: l'organisme s'attaque à sa propre peau.
L'émotion, le maillon faible
L'individu est dépendant de différents facteurs en relations étroites:
- L'hérédité, qui est quelquefois lourde à porter dans des races où on s'est un peu trop préoccupé du côté esthétique au dépend du reste…
- De l'âge, le jeune chien et le chien âgé sont plus sensibles.
- De l'état physiologique
- Des causes environnementales
- Etc.
Sous l'effet du stress le cerveau va secréter de l'adrénaline, de la noradrénaline, des corticoïdes. Le cerveau prépare le corps pour affronter un danger réel ou supposé avec: dilatation des pupilles pour une meilleure vigilance-accélération du cœur et de la respiration pour une meilleure mise en action-blocage des besoins primaires (faim, sommeil, sensibilité à la douleur). Quelquefois les muscles sont tellement tendus qu'ils deviennent douloureux avec spasmes et contractures le long de la colonne vertébrale et dans la région lombaire surtout.
Le stress est un mot anglais utilisé par Hans Selye en 1936, pour définir le syndrome général d'adaptation qui fera d'autant plus de dégâts que le sujet est fragile ou affaibli avec une défense immunitaire très basse. dans certains cas on ne rejette pas l'influence du stress dans l'apparition de maladies comme le cancer. Le stress peut être permanent et se situer dans le milieu où vit l'individu ou bien survenir brusquement (accident), tout dépendra de son intensité, de sa répétitivité, de sa durée.
Les relations entre le psychisme et le corps passent par le contrôle du degré d'éveil cérébral, celui des systèmes neurovégétatifs et hormonaux. La persistance de la mise en éveil des fonctions d'alerte de l'organisme avec la production d'hormones comme la cortisone vont entraîner des troubles psychosomatiques.
Les données psychiques héréditaires et biologiques vont être modifiées tout au long de la vie par l'expérience des situations vécues, tout ce qui est mal assimilé peut entraîner des blocages psychologiques...
Comment définir une maladie psychosomatique ?
- Echec de la médecine classique à soigner la maladie
- L'individu présente un terrain favorable avec des problèmes comportementaux: phobies, anxiété généralisée, troubles de l'alimentation, trouble panique…
- Affections rebelles de différents ordres: Ulcères gastriques, colites spasmodiques, allergies, épilepsie essentielle anxiogène, toux chronique, diabète (glycosurie émotionnelle), troubles respiratoires, eczémas et autres affections cutanées, asthme, eczéma, psoriasis, douleurs en plusieurs points du corps, coliques que l’on qualifie d’idiopathiques (sans cause reconnue), ulcères , maladies cardiaques, troubles de l’équilibre, paralysies localisées, diarrhée, asthme, vomissements, bâillements, éructations, hypertension artérielle, cécité, surdité, manque de libido, anomalie à l’érection ou à l’éjaculation, chaleurs perturbées ou absentes …
Exemple concret
Rex, Berger Belge Tervueren souffre d'eczéma. Après consultation et soins par leur vétérinaire et plusieurs autres, les maîtres ne parvenant pas régler le problème (rougeur, œdème, vésicules, suintements, croûtes…), ils vont faire des tas d'examens dans deux grandes écoles vétérinaires. Hélas, toujours l'eczéma, malgré les soins qui soulagent (antihistaminiques, anti-inflammatoires) mais qui ne suppriment pas la cause, donc qui ne soignent pas!
Je donne un petit conseil au maître. Trouver une famille d'accueil pour laisser leur chien séjourner dans un autre milieu. Le chien se retrouve chez les parents du maître qui sont retraités et habitent une petite maison à la campagne. Le chien va être en permanence avec des gens très gentils qui ne lui demandent rien, n'exigent rien, qui le promène matin et soir dans les chemins de la forêt qui est à proximité.
Au bout de quinze jours le maître téléphone pour avoir des nouvelles de son chien, on lui répond que tout va bien et que le chien n'a plus rien sur son flanc où se trouvait une plaie suintante, cela sans aucun médicament…
Conclusion, le problème vient du milieu de vie chez le maître, analyse à effectuer!
Les causes
- Stress important ayant un effet de sidération (pétard jeté dans les pattes, feux d’artifice, collier électrique de dressage, etc.)
- Traumatisme physique ou psychique de la mère pendant sa grossesse
- Traumatisme majeur (attaque par un autre chien, accident de voiture, etc.)
- Stress environnemental qui va avoir un effet cumulatif (chien enfermé dans un chenil : un isolement social de 2 à 3 semaines chez un chien adulte correctement socialisé peut provoquer des modifications d'ordre neurochimique dans le cerveau, chien opéré en séjour dans une clinique vétérinaire, milieu de vie perturbant, décès du maître, angoisse du maître, abandon, déménagement, changement du milieu familial (divorce, arrivée d'un autre chien ou d'un enfant.
- On doit insister sur le fait que certains cas d'affections d'ordre psychosomatique sont dues à des décharges émotives en situation d'apprentissage lorsque le maître utilise des moyens coercitifs avec répétition de punitions physiques ou par l'usage immodéré du collier électrique. C'est la "centre de l'émotion" situé dans l'hypothalamus qui va enregistrer une rupture d'équilibre entre la prise d'information et son traitement correct. Le déséquilibre entraînant l'épuisement du système nerveux. Il s'installe dans tout le corps un éveil contre une menace potentielle sans que celle-ci puisse être réellement utilisée jusqu'à un état de détresse. Le système sympathico-surrénal qui ne devrait être mis en fonction que de manière exceptionnelle en cas de danger réel sera alors activé en permanence. L'organisme n'aura alors (si l'on veut schématiser), que deux solutions; soit envoyer cette énergie vers l'extérieur où elle apparaîtra sous forme de comportements stéréotypés (tourner en rond, se lécher en permanence, aboyer, etc.), soit à l'intérieur où les dégâts commis prendront l'apparence de maladies.
Les effets du stress sur l’individu
1) une phase d’alerte : hypervigilance pour anticiper l’action avec des réponses physiologiques immédiates (adrénaline par le système sympathique, noradrénaline par la médullo-surrénale). Préparation à l’action par l’accélération de la tension artérielle et du rythme cardiaque.
2) Une phase de lutte : avec désorganisation du système hypothalamo-cortico-surrénalien (néoglucogenèse (sucre) pour l’énergie).
3) Phase d’épuisement : dépasse les possibilités d’adaptation du sujet, avec épuisement des surrénales et apparition de pathologie (ex : ulcères) et possibilité de mort.
Conclusion
Le sujet va somatiser en maladies avec des symptômes physiques et des altérations organiques. Les problèmes psychiques peuvent se répercuter sur les organes vulnérables, c'est le cas de certains diabètes appelés "glycosurie émotionnelle".
Cette notion de médecine psychosomatique n'est pas nouvelle, déjà à l'école de Cos, sous le magistère d’Hippocrate, on parlait de l'interaction entre le psychique et l'organique.
Avant de dire qu'un chien somatise ses angoisses ou ses problèmes avec le milieu dans lequel il vit, il faut passer par la visite chez le vétérinaire qui est tout à fait capable, grâce aux progrès techniques et scientifiques de définir s'il s'agit d'une maladie réelle ou si c'est le cerveau qui rend le corps malade…
Copyright Joseph ORTEGA
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