COMMENT FAIRE VIVRE, SOIGNER, CHOISIR UN CHIEN DANS UN REFUGE?
Copyright Joseph ORTEGA offert aux sociétés de protection animale!
« Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » Albert Einstein
La complainte du chien abandonné
"Au fond du vieux refuge, dans une niche en bois,
Depuis deux ans je purge, d'avoir trop cru en toi.
Tous les jours je t'attends, certain que tu viendras,
Tous les soirs je m'endors, sans que tu ne sois là.
Pourtant je suis certain, je te reconnaîtrai,
Viens me tendre une main, je te la lécherai.
Tu te souviens très bien, quand je sautais sur toi,
Que tu me caressais, que je dansais de joie.
Que c'est il donc passé, pour que ce 16 juin,
Heureux que tu étais, je me rappelle bien,
Tu sifflais, tu chantais, en bouclant les valises,
Que tu m'aies attaché, là, devant cette église.
Je ne peux pas comprendre, et ne croirai jamais,
Que toi qui fus si tendre, tu sois aussi mauvais.
Peut-être es-tu très loin, dans un autre pays,
Mais quand tu reviendras, moi j'aurai trop vieilli.
Ton absence me pèse, et les jours sont si longs,
Mon corps s'épuise, et mon cœur se morfond.
Je n'ai plus goût à rien, et je deviens si laid,
Que personne, jamais, ne voudra m'adopter.
Mais moi je ne veux pas, que l'on me trouve un maître,
Je montre bien mes dents, et je prends un air traître,
Envers qui veut me prendre, ou bien me caresser,
Pour toutes illusions, enfin leur enlever."
Gilbert Dumas
En refuge, il s'agit de chiens qui souffrent physiquement et psychiquement, ils ont été sauvés mais doivent vivre dans un milieu stressant.
Lorsqu'on a eut un chien à nos côtés, il a été caressé, soigné, aimé, il nous a apporté énormément de bonheur, une expérience enrichissante, alors comment peut-on un jour l'abandonner? Si tous les chiens éprouvent une passion pour leurs maîtres, tous les maîtres ne ressentent pas celle-ci pour leurs chiens…
Un animal abandonné subit un stress important, particulièrement le chien qui est un animal de meute et qui s'attache fortement au groupe humain dans lequel il a été élevé. Cela même s'il souffre de mauvais traitements de sa part. Comme son ancêtre sauvage, le loup, il va apprendre le langage des espèces avec qui il cohabite: les interdictions, les différents rituels et, qu'il a été bien élevé, éduqué et sociabilisé, ce sera un Animal charmant, très facilement adaptable à toutes les situations. Le chien est comme un enfant qui apprend le langage et les bonnes manières pour se tenir en société. Il peut s'agir aussi de chiens qui ont été tenus à l'écart des humains et des autres chiens, de chiens trop choyés qui faisaient une fixation sur leur maître, de chiens battus en permanence… Dans la majorité des cas, les lâches qui abandonnent leur chien, doivent savoir, que presque toujours celui-ci est condamné à mort: par le poison, par les automobiles, par la faim et la soif, par la détresse morale, par l'euthanasie dans les refuges qui ne peuvent souvent placer qu'un chien sur quatre.
Si vous désirez sauvez l'un d'eux, sachez que dans la plupart des cas il aura du mal à s'adapter à sa nouvelle existence. Pour cela, il faut un peu d'amour et beaucoup de compréhension, il s'agit d'un "sauvetage"…
Dans tous les cas, le stress existera chez le chien abandonné, mais avec différentes intensités. Pour tous, le traumatisme est là et la perte des repères habituels engendre la frustration et un état dépressif bien naturel. Il faut espérer que l'identification obligatoire, en évoquant la peur du gendarme, permette de restreindre le nombre des abandonnés.
Les troubles psychosomatiques: le psychisme et le physique sont étroitement liés, comme chez l'homme, et on peut voir surgir des troubles quelquefois déconcertants même pour les vétérinaires (digestifs, dermatologiques, neurologiques, respiratoires…) qui ne peuvent en découvrir l'étiologie, tentant de soigner le corps alors que c'est "l'âme" qui est malade.
Selon la Société de protection des animaux on trouve par an, plus de 100 000 chiens abandonnés sur le territoire français.
Il peut s'agir de chien errant en divagation, il a pu fuguer ou être abandonné. Selon le code rural (Art 212; 213; 213-1 et 213-2) : "Est considéré comme en état de divagation, tout chien qui en dehors d'une action de chasse ou de la garde d'un troupeau, n'est plus sous la surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel, ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui en est responsable d'une distance dépassant cent mètres."
Résumé
La divagation du chien : un chien est considéré en état de divagation :
lorsqu’il n’est plus sous la surveillance effective de son maître,
se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel
ou qu'il est éloigné de son propriétaire d’une distance dépassant cent mètres
La divagation du chat : un chat est considéré en état de divagation :
Pour un animal identifié :
lorsqu’il est trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître
qu'il n’est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci.
Pour un animal non identifié :
lorsqu’il est trouvé à plus de deux cent mètres des habitations
ou dont le propriétaire n’est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d’autrui
La prise en charge de ces animaux
Lorsqu’un animal est trouvé en divagation sur la voie publique, il doit être conduit à la fourrière animale du lieu où il a été trouvé.
Chaque commune doit disposer d’une fourrière apte à l’accueil et à la garde des chiens et chats trouvés errants ou en état de divagation (article L. 211-24 du Code rural).
Le maire informe la population, par affichage en mairie ou par tout autre moyen, des modalités selon lesquelles les animaux trouvés errants ou en état de divagation sont pris en charge (article R. 211-12 du Code rural).
Lorsque l’animal est identifié, le gestionnaire de la fourrière recherche son propriétaire. A l’issue d’un délai franc de garde de huit jours ouvrés, si l’animal n’est pas réclamé par son propriétaire, il est considéré comme abandonné et devient la propriété du gestionnaire de la fourrière qui peut le céder à une Association de protection animale qui pourra le proposer à l’adoption (article L. 211-25 du Code rural).
Lorsque l’animal n’est pas identifié, il est garde pendant un délai franc de huit jours ouvrés. Si, à l’issue de ce délai, l’animal n’a pas été réclamé, il est considéré comme abandonné et devient la propriété du gestionnaire du refuge qui peut le céder à une Association de protection animale (article L. 211-26 du Code rural).
L’animal n’est restitué à son propriétaire qu’après paiement des frais de fourrière.
Problèmes des chiens errants
Les chiens errants peuvent commettre de nombreux problèmes, on les comprend car il s'agit de tout faire pour survivre en fonction de leurs possibilités physiques et psychiques, ils n'ont pas une garantie de sécurité, de confort, d'aliment…
Il y a aussi les chiens retournés à l’état sauvage "feraux" qui sont obligés de survivre (craintif et agressif). D'autres vivent en milieu de vie, urbain, suburbain, ou rural; ils portent le nom de vagabonds, ensauvagés, abandonnés, chiens marrons, chiens pariahs (petits et survivant en ville en Inde), etc.
- A la campagne ou en montagne ils vont détruire des poussées de plantations agricoles, du bétail (canards, poules, etc.), des animaux sauvages protégés, chiens de touristes. Un instinct de prédation qui n'est plus celui de son ancêtre le loup: un ou deux chiens vont foncer sur un troupeau de brebis et attaquer un maximum de bêtes ce qui va entraîner des morts nombreuses (arrachement des mamelles, pattes brisées, étranglement, chute dans un ravin, écrasement sur une clôture, stress important…); alors que s'il s'agissait d'une meute de 6 loups une seule brebis aurait été tuée avec le plus de discrétion possible, ensuite elle est évacuée pour la meute.
- La France est le pays où les crottes de chien sont le moins ramassées, y compris dans les expositions, alors chez les chiens errants…
- Risques importants car pas de salubrité ni vaccination souvent, d'autre part risque de défécation en tout lieu y compris les parcs pour enfants (bacs à sable):
- Transmission de maladies: toxoplasmose (Toxocara canis premier parasite rencontré chez le chien en France), échinococcose, larva migrans acaridiennes chez les enfants. Les zoonoses parasitaires touchent les enfants, les femmes enceintes, et les immunodéprimés
- Insalubrité: environnement, chaussures, objets posés au sol, …)
- Danger de glissade: pour personnes âgées, non-voyants, enfants
- Destruction de poubelles pour pouvoir se nourrir, agression de chats ou de bêtes dans les parcs (oiseaux, poissons, etc.)
- Accidents de la route par des véhicules tentant d'éviter les chiens errants, cela peut faire plusieurs humains morts en heurtant un panneau ou en tombant dans un fossé. On peut trouver également des cadavres de chiens sur la chaussée.
- Reproduction, car mûrs vers l’âge de 10 mois, avec saillie d'une femelle en chaleurs promenée par son maître dans la rue, ou bien d'une femelle en divagation. Ensuite possibilité d'errance de la femelle avec les chiots qui ont survécu…
Rôle des refuges
Début des refuges pour chiens
Fin du XIXe siècle la baronne d'Herpent, pour sauver du massacre les chiens vagabonds va louer une maison avec jardin à Levallois-Perret, les bêtes vont se multiplier… Elle va être aidée par le directeur du New York Herald Tribune qui récolta de l'argent auprès des américains de Paris, pour créer un grand refuge en 1903, à Gennevilliers, rue Moulin-de-la-tour.
Les refuges tentent de se mobiliser pour donner des conditions de vie correcte en fonction de leurs moyens et de leur connaissance de l'éthologie du chien, hélas le fait de développer un immense amour des bêtes n'implique pas une possibilité de satisfaire et de corriger les problèmes de comportement. En conclusion, la bête adoptée repart avec son problème de comportement et risque souvent d'être ramenée pour repartir chez d'autres personnes et revenir…
Il faut savoir que les animaux sont tous stérilisés ce qui peut améliorer un comportement et éviter de reproduire, l'inconvénient c'est souvent une méconnaissance de leur passé et donc de l'origine de son histoire de comportement. La stérilisation peut être mal vue par certains propriétaires qui considèrent cela comme une mutilation.
Lors des conférences que j'ai donné pour eux, j'ai insisté sur le fait qu'il ne suffit pas d'adorer les bêtes, mais surtout de connaître leurs besoins éthologiques pour ne les confier qu'après avoir régler leurs problèmes, ainsi ils seront heureux et ne reviendront plus. L'idéal, serait que ces personnes qui se vouent à sauver ces bêtes qui ont souffert, soient formées pour les corriger ou les améliorer, ainsi elles ne reviendront plus!
On doit veiller:
- Au mode de vie correctif au refuge
- A la connaissance correcte des problèmes comportementaux de chaque sujet
- A la rééducation de ces problèmes
- Où va le chien recherché, l'analyse du lieu de vie et du mode de vie du futur propriétaire, de ses connaissances du respect de l'autre espèce
1) Mode de vie correctif au refuge
Chien enfermé hors d'une vie naturelle, impossibilité d'exprimer ses comportements de détection de stimulations variées, d'exploration, de contacts et de partages avec congénères. Il est vrai que des fois, on a du mal à faire autrement: refuges surpeuplés avec manque de bénévoles pour les sortir et malgré un amour infini des chiens une méconnaissance de son éthologie…
* Echanges sociaux dans la meute, impossible il est souvent seul
* Exploration des territoires pour stimulations visuelles, olfactives, tactiles, impossible
* Marquage des territoires par crottes, urine, grattage, impossible c'est interdit
* En cas de stress possibilité de fuite à la distance de fuite (100m environ), impossible une vie en distance critique permanente (moins de 20m
- Le chien doit être testé d'un point de vue médical avant d'annoncer qu'il s'agit d'un trouble du comportement: n'entend pas (surdité), une baisse d'odorat (rhinite), un problème physique ou physiologique (arthrose), maladies endocriniennes: diabète, hypothyroïdie qui touchent le métabolisme basal, etc. D'autre part on sait que la plupart des chiens errants ne sont pas vaccinés, vermifugés, et non pas été entretenus…
- Les risques liés au chenil (toux de chenil, diarrhée due au régime alimentaire, parasites).
- Distribuer un aliment hautement digestible (afin de diminuer la quantité des selles),
- L'espace du chenil ne doit pas être trop étroit ou trop large. Les problèmes vont apparaître, mais ils seront plus nombreux si plus étroit. Pour les éleveurs l'arrêté officiel donne 5m2 (une information d'expert!), ce qui hors des besoins éthologiques de base, l'idéal serait 10m2 (après tout dépend de la taille du chien). En cas de possibilité d'un groupe de chiens de 5 ou plus, théoriquement on multiplie cet espace
- La forme du chenil doit avoir un box confortable pour le repos et un parc où les mouvements sont possibles. On peut déposer des tables basses, des tunnels, etc. pour qu'ils se mobilisent. Il vaut mieux qu'ils puissent rentrer la nuit.
- Ne pas oublier l'aspect sanitaire de la zone de vie de chaque chien avec nettoyage et désinfection de manière régulière. Il est évident qu'il doit exister au moins un chenil d'isolement à l'écart très protégé pour les chiens avec maladie contagieuse ou arrivée d'un nouveau chien qui n'a pas été encore expertisé par les vétérinaires.
- Après le test sur les rapports avec les autres chiens, on peut l'associer à des congénères pour son plaisir d'échanges sociaux
- Faire diffuser des odeurs d'huiles essentielles ou de plantes (camomille, tilleul, valériane, lavande, romarin, passiflore…) qui améliorent le bien-être, éventuellement collier DAP (phéromones qui calment)
- Stimulations variées, changées tous les 3 jours: visuel (attache en hauteur ou derrière clôture, vision d'autres chiens en face), auditif (sons multiples à environ 80 décibels) comme mon CD acoustique avec un haut-parleur par chenil ou musique douce), olfactif (odeurs variées non toxiques), tactile (couloir, tunnel, bâche…
- Offre de jouets qui vont varier tous les 3 jours environ, ils seront offerts, lancés, cachés. Attention lorsque le chien n'est pas seul, possibilité de conflit avec congénères pour l'avoir.
- Placer un miroir où il peut se regarder, surtout s'il est seul
- La distribution de nourriture peut varier en éléments, en horaire, en lieu de dépôt, de manière à mobiliser les sens et le goût. On peut cacher la gamelle sous une toile, derrière un obstacle, au-dessus de la niche...
- Sorties: en laisse si non contrôlable, mais mieux vaut en liberté en dehors du refuge dans un milieu sécurisé (pas de route) si possible avec un autre chien très stable, sociable et obéissant. L'idéal, milieu inconnu et naturel (pré, forêt) pour stimuler les instincts naturels. Si possible activités physiques (courir, sauter, nager).
- Manipulations par des humains en changeant souvent les personnes: offre de friandise et caresses ou massages naturels pour détendre et améliorer le bien-être (voir mon livre "Massages Naturels du Chien").
2) A la connaissance correcte des problèmes comportementaux de chaque sujet
Analyse du problème
- Quel est le problème?
- Circonstances d'apparition?
- Pourquoi le chien le fait-il?
- S'il le fait, qu'obtient-il?
- Depuis combien de temps le fait-il?
- Par quel comportement peut-on le remplacer?
Le chien a sa propre éthologie, c'est une espèce différente de son maître, il va en fonction des situations émettre des signaux variés qui lui sont propre. Le problème, c'est que les humains ont souvent du mal à les interpréter…
On parlera de trouble du comportement à chaque fois qu'il y a déviance du comportement normal du canidé domestique :
- Soit par apparition d'un comportement qui n'existe pas chez son ancêtre sauvage (manger ses crottes, après avoir éliminé les pathologies).
- Soit à chaque fois qu'il y a transgression des règles sociales, des normes établies par et dans le système humain où il est intégré (sauter sur les gens - Aboiements - ne pas supporter la solitude - marquage, etc.).
- Soit lorsque les réponses adaptatives au mode de vie humain sont exagérées (peurs et phobies, Agressivité, stéréotypes : courir en rond, se lécher, ronger du bois, etc.)
- Soit parce que le propriétaire renforce un comportement inadapté de manière inconsciente (caresser le chien qui a peur, faire rentrer celui qui aboie).
Chez le chien qui se retrouve en refuge par abandon, décès de leur maître sans famille, échappement de chez ses maîtres, etc., on va retrouver "la peur" en présence
d’un danger particulier qu'il connaît (brutalité d'humains, agression par autres chiens, etc.); et "l’anxiété" qui est un danger inconnu qu'il ne peut saisir.
Enfermé dans un milieu inconnu où il y a des signes de congénères: visuels de détresse, des signes auditifs (hurlements, gémissements), olfactifs (phéromones). Sans possibilité d'évitement en étant enfermé, donc pas de moyens d'y échapper, ce qui entraîne nombre d’émotions de peur, de stimuli stressants, d'inhibition (replié sur lui-même), de stéréotypies (mouvements répétitifs), de défense, de troubles neurovégétatifs (problèmes cardiaques et respiratoires, tremblements, halètement, hypersalivation, diarrhée, mictions émotionnelles…), de troubles dermatologiques (eczéma, séborrhée, acné, perte de poils, etc.) qui donnent léchage, grattage, morsure,
On trouve aussi chez certains la frustration car il ne peut réaliser un certain
comportement, retrouver des situations agréables qu'il avait vécu (milieu riche, promenades), vivre dans un environnement fait de restriction et de manque de stimulations.
Un chien stressé: tremblements, frissons, halètement, salivation, peau tirée sur la tête, pattes tendues et raides, coussinets transpirants, queue rentrée, oreilles en arrière, raideur, fermer sa gueule et serrer les mâchoires (si crocs découverts, signale intentions de défense)
Quelques problèmes possibles:
- Le comportement anormal se répète
- Le comportement n'a aucune raison d'apparaître dans cette situation (activité de substitution, stéréotypies (comparables aux T.O.C. des humains: troubles obsessionnels compulsifs comme se manger les ongles)
- Le comportement est fait de manière inconsciente (ne réagit pas à la voix des maîtres, est dans un "rêve")
- A chaque fois qu'il existe un comportement agressif envers les humains de tous types (hommes, femmes, enfants, nourrissons)
- Il a peur de tout, refuse de sortir (privation sensorielle)
- Urine, fait ses besoins partout dans la maison
- Dort souvent (plus de 10 heures)
- Troubles de l'appétit
- Ne joue pas, est apathique
- Aboie ou gémit sans raison apparente
- Se lèche souvent, tourne sur lui-même
( Trouble dépressif)
- Halètements, diarrhées, vomissements
- Ne supporte pas le contact, les caresses, évite (Anxiété)
- Il est brutal, ne se calme pas, ne tient pas en place, détruit
(Hypersensibilité Hyperactivité. HS-HA)
- Ne supporte pas d'être séparé du maître: vocalise, urine, détruit
(Anxiété de séparation)
- Il ne supporte pas la contrainte, ne se soumet pas, agresse si contrarié (Dyssocialisation primaire. Hiérarchie)
- Ne répond pas aux signaux déclencheurs instinctifs: nourriture, jouet (Syndrome de privation)
- Anxiété de déritualisation: Chien attaché à des repères environnementaux et sociaux!
Chien adulte en principe, récupéré, acheté, trouvé, etc.
Nouvel univers et groupe social: perte des repères, impossibilité de communication par de nouveaux maîtres n'ayant pas de connaissance de l'éthologie de l'espèce canine (Anxiété, Réactions de retrait, Refus de contact, Stéréotypies, Activités substitutives (tourner en rond, gratter, aboyer, dermatites de léchage, etc.), Agressivité par peur possible
3) A la rééducation de ces problèmes
- L'homéopathie: médecine douce adaptée à l'individu en question (Elle se caractérise par l'utilisation de ce qui provoque la maladie, pour la guérir. Par des doses diluées à l'extrême. Il s'agit de végétaux, de minéraux ou même de sécrétions)
- Fleurs de Bach
- ADAPTIL® = DAP Dog Appeasing Pheromon (collier diffuseur de phéromones qui calment) les phéromones, rôle dans la communication entre les animaux, capables de modifications comportementales et neuroendocriniennes.
- La désensibilisation, en cas de facteurs anxiogènes. Présentation du stimulus de peur de manière progressive, associé à quelque chose d'agréable
- Contact d'apaisement avec un congénère sélectionné pour son équilibre. Stimulations tactiles avec approche basse, tête déviée, pattes fléchies, queue qui remue, frottement contre l'autre en émettant des odeurs qui calment (phéromones).
- Contact d'apaisement avec l'humain: entrée avec calme, regard détourné, main tendue et retournée pour flairage et contact, offre de friandise ou d'un jouet en fonction du problème du chien
- Jeu qui permet d'exprimer des instincts naturels et de faire des exercices physiques. La plupart des chiens sont joueurs toute leur vie pour cela ils ont développés des mimiques très expressives comme courir, bondir, se tordre, sauter, étirer les pattes antérieures, caracoler dans tous les sens, jeter un objet en l’air ou l’apporter à son maître pour l’inviter à participer.
- Punition: La bonne punition permet de corriger le mauvais comportement que le maître ou l'éducateur soit présent ou absent, il est donc important qu’il ne soit pas impliqué dans le désagrément. La punition doit venir de l’objet attaqué ou de ses environs immédiats. Elle doit être proportionnelle à la sensibilité des chiens mais toujours suffisamment intense pour avoir une vertu corrective.
On peut utiliser un pistolet à eau ou la projection à côté de lui d’un objet qui fait du bruit (trousseau de clefs, chaînette, bouteille plastique vide avec des gravillons à l'intérieur, etc.)
On peut utiliser un collier à air qu’on déclenche à distance.
On peut mettre autour de l’objet ou sur lui des pièges à souris à l'envers qui sauteront s’il veut s’en emparer. On peut asperger les points “ sensibles ” avec des répulsifs pour chien comme la citronnelle ou la fleur de souffre, etc.
- Exemple du chien qui creuse: Il joue très peu avec les autres, ne recherche pas spécialement le contact avec les gens, par contre il cherche à se glisser derrière un des accessoires de stimulations ou dans un coin de la clôture pour se mettre à gratter le sol de manière frénétique oubliant le monde qui l'entoure.
Il s'agit en général de chiens inhibés qui ont de gros problème d'anxiété, de chiens frustrés de stimulations qui expriment leur énergie par un comportement qui n'a rien à voir avec la situation.
Rééducation
Ce comportement est souvent exprimé également à la maison, soit dans le jardin, soit sur les portes ou les meubles s'il est enfermé.
Dévier l'attention: on peut essayer de le faire passer dans un autre mode de pensée, il faudra adapter en fonction du chiot : jouet, coup de sifflet, bruit de gamelle, etc.
Stimuler par imitation. Il faut mettre avec lui des chiots très remuant qui sollicitent la participation des congénères pour jouer.
Mettre une balle dans le trou afin de le voir s'intéresser à quelque chose.
Mettre ses crottes dans le trou, s'il creuse toujours au même endroit (il a horreur de cela).
Pénaliser par une projection d'eau (pistolet) ou en lui mettant un collier à air que l'on peut déclencher à distance avec la télécommande.
On ne va pas, hélas, toujours pouvoir corriger les problèmes, néanmoins il faut un minimum de contrôle:
- Sociabilité humains
- Sociabilité chiens
- Résistance au stress
- Marche au pied
- Rappel
4) Où va le chien recherché, l'analyse du lieu de vie et du mode de vie du futur propriétaire, de ses connaissances du respect de l'autre espèce
Le refuge devrait admettre aux adoptants des contacts progressifs pour faire connaissance avec l’animal, à l'intérieur et en promenade accompagnée par un observateur, avant de pouvoir l'emmener. Ce n'est pas obligatoirement eux qui vont choisir l'animal, si celui qu'ils indiquent ne correspond pas à leur possibilités (chien hyperactif, pour personne âgée avec limitation de mouvements, par exemple).
L'accueil d'un chien récupéré dans un refuge doit être équivalent à celui d'un chiot, quel que soit son âge. Il faut faire preuve de patience, de douceur et le maître-mot doit être "familiariser". Il faut l'aider à intégrer les nouvelles données qui composent de milieu où il vient d'être transporté: pour le chien, tout ce qu'il ne connaît pas peut être synonyme de danger et il s'en méfie, surtout après les stress de l'abandon et du refuge.
La meilleure attitude à adopter pour les nouveaux maîtres est de laisser le chien venir à eux de sa propre initiative. Le temps de latence sera proportionnel au traumatisme ressenti au moment de l'abandon, ainsi qu'à la qualité de chaleur humaine, d'amour qu'on lui offrira. De tels chiens peuvent trouver une grande joie de vivre, un élan pour leur nouveau maître, qui n'a rien à voir avec les sentiments qu'ils éprouvaient pour leurs anciens bourreaux; comme s'ils désiraient s'acquitter d'une dette envers leurs sauveteurs. Il change de meute, quittant un chef despotique qui l'obligeait à un esclavage ponctué de coups. il trouve une meute où les stress n'existe pas, où l'harmonie règne, où ce qu'il fait il peut le faire avec plaisir et non par contrainte.
Il faudra analyser le futur cadre de vie du chien: appartement, jardin, maison de campagne sans clôture, disponibilité des adoptants ou absences, fréquences des promenades, enfants, chiens, autres animaux, etc.
On m'a cité le cas d'un chien battu et toujours à l'attache qui réussit à s'évader de son bagne. Il parvint à trouver un bon maître, et, lorsqu'un jour il aperçut son ancien tortionnaire, il lui tourna ostensiblement le dos! On retrouve une telle attitude chez quelques chiens de travail, quittant un dompteur féru de méthodes dures, pour un maître compagnon, calme et intelligent, qui connaît bien les exercices et qui sait les faire aimer avant de demander une exécution parfaite. Au cours d'éventuelles rencontres, le chien évite le regard de l'ancien dresseur, tourne la tête, fait un écart, et n'à qu'une hâte, s'éloigner de celui qui symbolise la douleur et l'angoisse.
Bien choisir le futur propriétaire, en théorie l'idéal serait de se rendre chez lui pour constater le lieu de vie qu'aura le chien, les contacts possibles (enfants, chien, chat, poules, etc.), la sécurité psychique (jardin et non appartement) et physique (absence de clôture. On doit le conseiller et l'interroger pour savoir à quelles responsabilités il s'engage vis-à-vis de l'animal.
Les personnes âgées chez qui le chien peut avoir un rôle de substitution (remplacement des enfants ou d'un époux disparu), difficulté pour sorties régulières à l'extérieur.
S'assurer que le futur propriétaire n'a pas une vision d’anthropomorphisme qui néglige les besoins éthologiques de l'espèce canine, entraînant stress et troubles du comportement. Des prérogatives de dominance au chien (alimentaire, espace, contact). Le risque principal se nomme hyper attachement, la personne est flattée de voir un chien si attaché, elle va le traiter comme un enfant gâté et le surprotéger, provoquant des troubles du comportement (agression, dégradation, malpropreté…).
Il serait conseillé également de faire quelques visites après l'adoption, afin d'être certain que le mode de vie correspond correctement au bien-être de l'animal.
Le chien abandonné, traité durement par la vie, aussi bien sur le plan physique que psychologique, sauf en cas de traumatisme grave, sont des chiens merveilleusement adaptables à la vie sociale des humains. En échange de la sécurité, d'une certaine stabilité, ils sont prêts à se plier à tous vos désirs en oubliant souvent ceux de leur propre espèce.
Pour en terminer, il faut rendre hommage à tous les bénévoles qui se vouent à tenter de sauver les chiens abandonnés (le premier refuge SPA a été ouvert le 1er janvier 1881, 36 rue des Partants, à Paris) , en souhaitant que, en plus d'avoir "un cœur gros comme ça", ils apprennent à connaître l'éthologie du chien et comment tenter de corriger les problèmes de comportement, car si le problème a disparu au moment où il quittent le refuge, ce chien ne sera pas ramené!
Pour savoir comment respecter et corriger les problèmes des chiens errants, voir les livres et stages de Joseph ORTEGA, dans son site:
www.ecole-de-chiot.fr/