Ethologie :
L’étude du comportement des êtres vivants dans leur milieu naturel.
Une bonne connaissance du comportement du loup permet de mieux connaître celui du chien.
On peut dire que c’est Lorenz et Timbergen qui ont posé les bases de cette science qui commence par le naturalisme, l’observation de terrain qui seule permet de voir le comportement naturel, contrairement au travail « en laboratoire » avec des animaux captifs.
Une curiosité envers le monde qui nous entoure qui nous pousse à vouloir en connaître davantage.
En France, Jean Henri Fabre (1823-1915) fut le premier à observer les animaux dans leur milieu naturel, durant 40 ans il étudia les abeilles et les guêpes de son jardin.
Konrad Lorenz en Autriche va également étudier les animaux comme les oies, les canards, les choucas, etc. en devenant l’un des leurs aussi bien sur la terre ferme que dans le lac près de chez lui.
Le mot éthologie vient du grec éthos (mœurs) et logos (discours), il a été utilisé par Geoffroy Saint Hilaire au 19e siècle pour la première fois, il ne réapparaîtra qu’en 1930 grâce à Lorenz et Timbergen.
Ceux qui pratiquent cette science sont appelés « éthologues » ou « éthologiste », comme on a appelés les « psychologues » des « psychologistes ».
Il est évident que l’appellation d’éthologue est plus élégante.
De nos jours la plupart des personnes formées en Université ont d’excellentes connaissances théoriques mais très peu se rendent sur le terrain, où les observations ont lieu,
quelquefois dans des conditions extrêmes (danger, froid, vent, chaleur, soif, faim..)
L’éthologie du chien passe obligatoirement par celle du loup, tout en ayant conscience que le milieu naturel du loup c’est l’état sauvage et que celui du chien domestique c’est celui des humains.
On va différencier l’inné et l’acquis et le mode de déclenchement des comportements par un stimulus (signal) endogène ( qui vient de l’intérieur du corps) ou un stimulus exogène (qui vient de l’environnement).
Les principaux comportements : sociaux, reproduction, communication, alimentation, territoriaux, déplacements.
Leur évolution selon la phylogénèse ( à travers les générations dans l’espèce) et selon l’ontogénèse (au cours de la vie de l’individu).
La méthodologie
1) Ethologie descriptive
– observer un comportement
– définir ce comportement (causes, fonction, valeur adaptative)
– le classer
– le quantifier
– étudier les séquences comportementales
Ce n’est qu’à la fin de ce travail que l’on peut établir un éthogramme ou répertoire d’un comportement
2) Ethologie expérimentale
- Des hypothèses sont tirées de ces observations, il faudra faire des expériences en milieu naturel pour tenter de les valider.
Exemple :
Chez le loup
Le comportement de chasse est suivi de la mise à mort du gibier, de son ingestion, ce qui reste est enterré toujours selon le même procédé : creuser, déposer dans le trou, recouvrir en poussant la terre du bout du museau en faisant des mouvements circulaires.
Chez le chien, même celui qui est très éloigné de son ancêtre, comme le Yorkshire, par exemple, qui va procéder de la même manière. Il est en appartement on lui jette un os, il va s’en emparer, le secouer, le grignoter autant que possible, lorsqu’il sera lassé il va aller dans le jardin pour l’enterrer ou s’il est en appartement, accomplir les mêmes mouvements que son ancêtre le loup sur la moquette ou sur un tapis, y compris le comportement de pousser avec le museau une terre fictive pour recouvrir.
Il s’agit d’actes spécifiques à une espèce, des unités comportementales innées, le même signal provoque la même réponse.
Lorsqu’il s’agit de comportements aberrants, par exemple manger ses propres crottes (coprophagie), on remarquera que le loup qui vit à l’état sauvage ne le fait pas. Par contre il ingère les bouses des bisons ou le crottin des chevaux, ce qui signifie que si le chien fait de même ce n’est pas un trouble du comportement, s’il mange ses crottes, oui. On remarquera que le loup en captivité (Z00 ou parc) est sujet à la coprophagie car il souffre de frustration dans un espace limité.
A savoir bien sûr que certaines causes de coprophagie sont d’ordre médical, comme le défaut d’ingestion d’un élément de la nourriture, qu'il doit aller rechercher. Par exemple dans l’insuffisance du pancréas.
Un empêchement d’ordre physique et social peut entraîner des ébauches de comportements (comportements inachevés), des activités de substitution ou activités de déplacement (unité de comportement dépourvue de signification).
Le développement de la vie sociale va de pair avec l’intelligence, plus l’espèce présente des comportements sociaux élaborés plus elle est capable de s’adapter en toute circonstance.
La domestication du chien a entraîné des modifications morphologiques et comportementales, la sélection artificielle permet de fixer des comportements ou des séquences de comportement (l’arrêt chez le chien de chasse, qui chez le loup se termine par l’attaque).
L’ennemi dans l’éthologie du chien est la tendance à comparer avec des sentiments et des comportements humains, un anthropomorphisme presque général chez les propriétaires de chiens qui projettent leurs motivations et leurs désirs.
Il ne faut pas oublier que les canidés voient les humains comme des congénères à qui ils attribuent une identification individuelle grâce à la cognition sociale qui permet de reconnaître le statut d’un individu dans un groupe afin de pouvoir communiquer, ce qui facilite les rapports. La hiérarchie doit être claire et continue, il n’est pas nécessaire qu’elle soit brutale, c’est une obligation entre les maîtres et leur chien, lorsqu’elle n’existe pas c’est souvent le chien qui va l’assurer avec des conséquences souvent désastreuses.
Enfin il faut avoir conscience des perturbations que peuvent subir les chiens que l’on fait vivre dans des conditions qui sont de moins en moins naturelles. On le promène en laisse (certains n’ont jamais été détachés), on l’oblige à faire dans des zones obligatoires en ville (un chien soumis ne fait pas où un dominant à uriné=phéromones), on le fait dormir dans des maisons surchauffées, on le transporte dans les bras ou dans un sac, on l’empêche d’avoir des contacts avec des congénères, on l’oblige à saillir ou à se faire saillir par tel individu, etc. Il ne faut pas oublier que son éthologie s’est peut être partiellement transformée au contact de l’homme mais qu’au niveau de ses instincts il reste un loup quelle que soit sa race !
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