Les chiens des samouraïs sont peu connus en France, rendant leur hommage...
Le Japon c’est 377801 Km2 ou 272 Km de large sur 3.000 Km de long, avec une multitude d’îles dont les principales sont Okkaido, Honshu, Shikoku, Kyushu. Son nom viendrait du mandarin Jypen Khoue ( pays du Japon) qui se transformera en zip-honou en Nip-hon, donnant Nippon ( soleil levant). Avec ses brumes, ses volcans, ses montagnes, le Japon a de nombreuses légendes qui ont trait aux chiens.
Les envahisseurs chinois avaient même surnommé le pays « l’île aux chiens » étant donné le grand nombre de ceux-ci et les soins que leur apportaient les habitants, on a retrouvé au cours de fouilles archéologiques dans des sépultures datant de 2.000 ans avant notre ère, des squelettes de chiens à queue enroulée, mêlés à des squelettes humains. Une légende qui date du VIIIe siècle nous raconte que l’empereur Yuryaku qui allait rendre visite à celle qu’il devait épouser, rencontra sur son trajet un palais similaire au sien, ne supportant pas cela il donna l’ordre qu’on le rase sur le champs, quand soudain, apparut la propriétaire des lieux portant dans ses bras un chiot tout blanc ( symbole de bonheur pour les japonais) qu’elle lui offrit. Ravit de ce présent inestimable, il pardonna le plagiat de son palais.
Un explorateur allemand écrivit : « Au Japon, celui qui tue un chien encourt la même peine que celui qui tue un homme » C’est dire à quel point le chien était considéré comme sacré, certains ne séjournaient que dans les temples, d’autres qu’auprès des nobles et de l’empereur.
On compte à l’heure actuelle dix races dans le pays du soleil levant, six d’entre elles sont montagnardes (relief habituel au Japon), elles ont en commun des oreilles dressées et un fouet enroulé, on les classe d’ailleurs pour leurs caractères généraux dans les chiens nordiques. Des chiens qui sont polyvalents, d’abord chasseur puis évidemment chien de garde, chien de police, chien de compagnie. On peut citer, en sachant que INU, signifie « chien » ; Hokkaidoh-Inu (Ainu-inu ou Doh-Ken) un chasseur pour le gros gibier comme le sanglier ou l’ours, mais également un pêcheur plongeur, spécialiste du saumon.
Kishuh-Inu ( Kishou-Ken)
Un chasseur originaire de Wakayama, souvent de couleur claire.
Kai-Inu ( Kohshu-Tora ou Kai-Ken)
Un chasseur de montagne, pour le poil ou, la plume comme le faisan ( Yamadori).
Shikoku-Inu (Shikoku-Ken ou Kohchi-Ken)
De l’île de Shikoku ou de Kohchi, souvent de couleur bringée c’est un chasseur de chevreuil.
Shiba-Inu
Une petite taille mais beaucoup de courage, il peut porter un nom différent selon la région où il vit :
Sanin-Shiba, Mino Shiba ou Schinshuh-Shiba, nous allons l’étudier plus loin.
L’Akita-Inu ( Akita-Ken)
C’est surtout un chien de compagnie très populaire même en dehors du Japon, son nom est tiré de la préfecture d’Akita. Il mérite que nous commencions par lui pour expliquer ces races japonaises.
En dehors de ces chasseurs à queue enroulée, il y a d’autres races :
Spitz japonais :
Un chien de compagnie au pelage d’un blanc pur
Terrier japonais
C’est un petit chien de compagnie qui peut être de plusieurs couleurs.
Japon Chin
Ce chien nain est vouée à la compagnie, on le trouve en noir et blanc ou en roux et blanc.
Le Tosa Inu
Il se distingue de tous les autres par sa taille imposante, son nom vient du fait qu’il a été le chien de combat de la préfecture de Kohchi et dans le Shikoku ( Tosa). Nous en connaîtrons plus loin beaucoup plus sur son histoire.
Des chiens « trésors nationaux »
Le premier d’entre eux, qui est devenu en quelque sorte le symbole du pays, c’est l’Akita qui est protégé depuis 1931, le Kai et le Kishuh depuis 1934, le Shiba depuis 1936, l’Hokkaidoh et le Shikoku depuis 1937.
La Cynophilie au Japon :
1949 : C’est la création de l’All Japan Guard dog association « présidée par Kijuro Shidehara.
1950 : La première exposition canine au Parc Ueno Ikenohata et publication de la première revue
1952 : L’association canine officielle devient « The Japan Kennel Club » (J.K.C.)
1961 : Création de la « Japan Dog Fédération » (J.D.F.)
1963 : La J.D.F. devient membre associée de la Fédération Cynologique Internationale ( F.C.I.)
1979 : La J.F.C. devient membre à part entière de la F.C.I.
1980 : La première exposition internationale ( F.C.I.) est organisée à Tokyo
1989 : Participation de l’équipe du Japon au Championnat du monde pour chiens d’utilité en Suisse
1996 : L’enregistrement des races dépasse le nombre de 400.000.
L’Akita Inu :
Un nordique oriental « trésor national » depuis 1931.
Son nom signifie, tout simplement « Chien d’Akita » une province du nord de la principale île japonaise, Honshu, c’est sans doute une des plus ancienne race au pays du soleil levant. On pense qu’il est le descendant du chien arctique et du Chow Chinois, le Dewa, l’Ichinoseki et sans doute le Matagi de la région d’ôdate ( province d’Akita). Certaines familles sélectionnaient les chiens, de génération en génération, sur la couleur : Blanc d’Adachi, noir d’izumi, bringé de Bensouzama, d’autres pour la garde et la dissuasion, d’autres enfin sur les qualités de chasseur.
Des écrits anciens le décrive comme un chien polyvalent, pour la chasse à l’ours ou au sanglier, pour rapporter le gibier tomber à l’eau, pour tirer un traîneau, pour la garde de la maison. Au moyen-âge, il était le favori de la noblesse japonaise et de l’empereur et portait des colliers très riche, on le trouvait mêlé à toutes les cérémonies familiales ou religieuses, dans des rituels très complexes, l’empereur l’avait même nommé « chien officiel du temple ».
On parle surtout de lui à l’époque de « l’ère Edo », de 1916 à 1868, sous l’hégémonie de la famille Tokugawa. L’Akita est considéré comme quelque chose de sacré, on invente même un langage particulier pour s’adresser à lui et on lui offre des domestiques pour prendre soin de lui. Le Shogun Tsunayoshi Tokugawa né pendant « l’année du chien », ira jusqu’à promulguer une loi afin de punir sévèrement, celui qui blesserait ou tuerait un Akita, ainsi les chiens se multiplièrent dans la capitale Edo ( Actuellement Tokyo). Un Shogun offrit à son chien un espace privé de 530.000 m2 sur sa propriété.
Dans la région d’ôdate certains sont employés pour le combat rituel on les nomme ôdata-inus, kazuno-inus selon leur lieu d’origine, on trouve également le Gou (croisement avec le chien chinois) ou le Matagi-inu ( chien de montagne). On doit prendre en compte l’arrivée des premiers voyageurs espagnols et portugais qui laissèrent sur place quelques spécimens venus de chez eux.
Avec le début de la cynophilie en Europe et dans le monde, les échanges vont se multiplier à l’ère Meiji (1868-1912), on importe au Japon des chiens de combats anglais, comme le Bull-dog ou le Mastiff. Les Samouraïs trouvent dans les combats de chiens un spectacle très agréable et, il est probable que les mélanges de races sont alors pratiqués, pour rendre plus performants ces guerriers à quatre pattes.
Les affrontements devinrent très populaires avec à la clef des paris avec de grosses sommes d’argent. Dès 1909 Masataka Mori, gouverneur de la préfecture d’Akita, inquiet de l’ampleur du phénomène va promulguer une loi interdisant les combats. Une épidémie de rage qui survient l’année suivante, va obliger les autorités à supprimer la plupart des chiens, véritables mélanges de races, très éloignés de leurs ancêtres Akitas.
Certains sujets destinés au travail sont pourtant préservés et sont très appréciés comme l’écrira Shirase, le premier explorateur de l’antarctique japonais : « Ces chiens étaient aussi bons que les meilleurs Huskies et autres races nordiques, ils ressemblent aux Huskies avec leurs oreilles dressées, leur queue roulée, leurs pattes de chat, leur double fourrure, mais ils sont différents par leur morphologie et leur caractère docile qui les rend beaucoup plus facile à dresser. L’impôt sur le chien ne calmera pas l’ardeur des amateurs de sang, et des combats vont être à nouveau organisés entre l’Akita d’Ôdate et le Tosa de la préfecture de Shikoku. Pour améliorer les performances, on croise les races entre elles ou avec des chiens anglais et notre Akita se voit affublé du nom de « Shin-Akita » ( nouvel Akita). Pour tenter de sauver la race le Dr Watase qui entreprit de rédiger une loi pour préserver les trésors nationaux englobant des monuments, la faune et la flore, mais également le chien national, tente de retrouver l’Akita dont la race semble avoir disparue.