Le Bulldog Anglais
Joseph ORTEGA
Certains le qualifie de monstre difforme, d’autres admirent son faciès de boxeur et sa mine renfrognée, dans tous les cas le Bulldog Anglais ne peut laisser indifférent.
Son nom désigne son origine, il a été utilisé comme chien de combat contre les taureaux lors des « Bull Baitings » pratiqués par les bouchers en Angleterre, dès 1204. A l’époque sa silhouette était plus proche de celle du Boxer et on le nommait Band-dog (band = chaîne) ou Bold-dog (Bold = audace) pour ses qualités de lutteur. Le premier Club de la race est créé à Londres en 1875, on trouve des sujets dans tous les pays y compris en France où il ne jouit pas d’une excellente réputation si l’on en croit Stendhal « c’est une belle idée que d’avoir fait venir ces affreux Bulldogs anglais ! Une fois qu’ils ont mordu, ces Anglais-là ne lâchent jamais prise ».
Une description plus récente sera faites plus tard par David Leawitt : « Le Bulldog Anglais moderne est un animal doux et sympathique, et bien qu’il ait conservé un physique impressionnant, il a malheureusement perdu l’endurance, la rapidité et l’agilité, qu’avec la ténacité sont les caractéristiques pures du Bulldog ».
Il sera très vite populaire et on le retrouve comme compagnon de Winston Churchill ou comme emblème des camions Mack aux Etats-Unis. Au fil des générations la sélection a exagérer les caractéristiques de la race et à l’heure actuelle, le Bulldog Anglais, c’est avant tout une tête énorme avec une mâchoire très prognathe et des rides partout. Le corps est fait d’un torse massif et va en diminuant, jusqu’à la queue courte souvent cassée. La démarche est lourde et maladroite avec un déhanchement particulier.
Malgré son apparence, c’est un chien très placide qui peut rester des heures à sommeiller dans son panier, en promenade il va de son petit pas tranquille sans s’affoler le moins du monde de la vie trépignant des humains. Il est très amoureux de ses maîtres qu’il ne quitte pas des yeux, et peut les suivre partout de manière discrète. Avec les enfants, même les plus jeunes il est doué d’une patience d’ange et supporte bien les contacts les plus brutaux. Il est rare qu’il aboie et ne sera jamais une gêne pour les voisins. Avec les autres chiens, il est d’un indifférence totale, acceptant poliment les tentatives de dialogues mais sans chercher à s’imposer, sûr de lui, en véritable dominant. Par contre s’il se fait agresser, il ne reculera jamais et il peut alors devenir redoutable.
Son éducation est une affaire de patience et de maîtrise de soi, on ne peut lui demander d’avoir des actions fulgurantes ni d’exécuter des sauts prodigieux. On se contentera d’un rappel correct, c’est à dire qu’il revienne calmement pour interroger le maître du regard. Il peut apprendre à marcher correctement à proximité du maître, sans laisse, si le conditionnement est obtenu très jeune avec la balle de jeu ou la friandise selon ses préférences.
Il conviendra très bien aux personnes flegmatiques ou âgées qui se contentent d’une ballade en douceur et qui ne sont pas trop exigeants en obéissance. Ce qu’il lui faut c’est de la compagnie car il ne supporte pas de rester seul, pour le reste il s’y accommodera à son rythme…
Le choix du chiot se fera chez un éleveur sérieux et non pas dans une animalerie, même si on vous vante le mérite des parents présumés. C’est malgré son apparence une race assez fragile.
Sa santé est le résultat de la sélection, trop axée sur l’esthétique, et beaucoup de sujets souffrent de divers maux comme l’infection des plis de la peau, l’impossibilité de saillir ou de mettre au monde des petits, des difficultés respiratoires, etc.
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Photo du Bulldog d'origine!