Histoire
A l’origine il y a le loup chinois « Canis lupus chanco », nous savons d’après les dernières recherches sur l’origine du chien à partir de l’ADN, que le début de la domestication du loup s’est passé quelque part en Asie. On retrouve des rites funéraires datant de plus de 7000 ans où le chien est associé aux ossements humains, il s’agit souvent d’un rôle psychopompe où l’animal est tué à la mort de l’humain et sert à conduire dans l’au-delà comme chez les Egyptiens ou les Aztèques. Progressivement ces sacrifices seront remplacés par des statuettes de chiens posées à côté de l’image des anciens, on pense que cette transformation débuta vers 300 avant notre ère et se perpétue aujourd‘hui dans le culte des ancêtres. Dans la tradition de Tai les hommes avaient pour ancêtre un chien nommé Houan-Teou. Les souverains comme Jing Di de la Dynastie Han, fit construire un tombeau avec aux quatre coins un chien sculpté.
Les petites races sont une spécialité chinoise, ils exportaient leurs marchandises par la route de la soie et en retour ramenaient des originalités des autres pays comme le petit chien mélitéen connu en Gréce. Le tibet fut également le pourvoyeur à partir du moment où il était tombé sous la coupe chinoise en 1720.
L’éleveuse avant la lettre qui a fait les sélections les plus raffinées n’est autre que l’impératrice Cixi, Tsu- Hsi qui possédait dans la cité impériale ses chiens-lions (Shih Tzu Kou), quelle choyait particulièrement. A sa mort le dernier empereur Pu-Yi va se désintéresser de tous ces chiens miniatures soignés par sa grand-mère et ils seront dispersés dans le palais et en dehors de celui-ci.
En Chine « l’heure du chien » se situe entre 19 et 20 heures, le « mois » du chien, dernier de l’Automne, précède la grande nuit de l’hiver. Le chien est le onzième signe astrologique chinois.
La sélection des races commença progressivement à partir de 200 avant notre ère, avec lors de l’époque impériale une sélection particulière des petits chiens. Les jésuites vont avoir des missions en Chine, avec le commerce c’est l’arrivée des races de chiens étrangères. En 1616, Sir John Roe accrédité à la cour du grand Mongol, déclara que les Mastiffs, les lévriers irlandais et les Water Spaniel qu’il amenait comme présents furent très prisés. Le cadeau d’un chien a toujours été un grand honneur. En 1600 en Chine, si on veut offrir un chien “ Le livre des rites ” dit ceci : “ quand on honore quelqu’un en lui faisant cadeau d’un chien, il faut mener celui-ci de la main gauche. La raison pour laquelle on le tient de la main gauche, c’est que la droite peut ainsi être prête à empêcher le chien de mordre. ». Après les guerres de l’Opium de 1840 et 1860, la révolution des Boxers en 1900, la présence des étrangers, surtout des Britanniques, les races vont être dispersées et mélangées…
Pourquoi manger du chien ?
A la préhistoire le chien est considéré comme du gibier, sauf dans les tribus où c’est un animal totémique. Lors de la période « des cinq dynasties » le pays est sujet à des querelles incessantes pas seulement dues aux Mongols envahisseurs (D’où la construction de la grande muraille), la disette pousse les basses classes à consommer le chien, alors que dans les grandes familles il reste un animal de compagnie. Lors de la révolution de 1912 contre le régime impérial, les chiens qui symbolisent le pouvoir sont massacrés. Plus tard, Mao Tse Tung encourage la consommation des chiens (des bouches inutiles !) pour vaincre la famine, dés 1949. Son successeur Deng Xiaoping va nouer des relations internationales, il veut donner une nouvelle image et possède lui-même des chiens. Lors de cas de rage survenus en 1992, le peuple très endoctriné recommence le massacre des chiens en ville. L’impôt sur le chien est de 600 dollars par an, on ne peut avoir que des chiens de moins de 35 cm au garrot (avez-vous remarqué qu’il n’y a aucune grande race en Chine ?), seuls les étrangers sont autorisé à avoir des grands chiens. Il n’a que dans les campagnes où les chiens sont admis, mais dans le Nord-est de la Chine il est encore au menu, l’horreur c’est ça :
« Un journal chinois “ L’orient Daily ” a déclaré que la République populaire de Chine a autorisé l’exportation de chiens St. Bernard à partir de la Suisse pour servir de nourriture.
D’après “ China Central télévision ” des St. Bernard (Big Doned Dogs, en Chine) sont choisis pour leur croissance rapide vers 3 ou 4 mois ils seraient parfaitement comestibles ! « . Pourtant un revirement est en train de se dessiner et il existe même des sociétés de protection animales comme la Small Pet Protection Association créée par le Professeur Lu Di. On peut également trouver l’équivalent de nos « Chiens visiteurs » sous forme d’une association de « Chiens docteurs » pour rendre visite aux enfants dans les hôpitaux.
Les races chinoises des fils du ciel :
Le Shih Tzu
C’est le Shih-Tzu signifiant “ chien-lion en chinois ”. Il a un certain degré de parenté avec le Pékinois et le Lhassa-apso, d’ailleurs le Dalaï-lama offrit aux empereurs de Chine chaque année, à partir de 1643, des petits chiens de ce type.
Par la sélection, on chercha à obtenir un physique qui ressemble au lion ou chien “ Fo ” en porcelaine qui portait bonheur dans les demeures à l’époque.
La grand-mère du dernier empereur, nommée Tzu-Hsi avait comme compagnon des chiens-lions que des eunuques étaient chargés de soigner. L’arrivée en Europe va s’effectuer par la femme de l’ambassadeur du Danemark qui exporte Aidzo et Schauder, un couple du palais impérial. Ensuite c’est lady Brownrigg qui ramène un sujet en Angleterre. La reine se voyant offrir en 1933 le fameux Choo-Choo très apprécié par George VI, qui allait contribuer au succès de la race. Le premier de ces spécimens fut exposé en 1930 (le China Kennel Club avait été créé en 1923). Au début la race est considérée comme une variété de Lhassa Apso, elle va avoir son club et son appellation au Kennel Club anglais en 1934. En 1934 le Tibetan breeds association fait la distinction entre le Shih-Tzu court de nez et des pattes, et le Lhassa-apso haut sur patte et à chanfrein long.
C’est à l’époque que le Shih-Tzu arrive en Angleterre, il allait bientôt conquérir le monde entier. La Fédération Cynologique Internationale reconnu le premier standard de race en 1957.
Le Lhassa Apso
En tibétain, abso seng kye, signifie « chien lion sentinelle qui rugit ». Il tire son nom de la capitale du Tibet où il serait né dans la vallée de Shangri Lah. Les premières descriptions datent du VII ème siècle avant notre ère, lorsque la Dynastie Mandchoue englobe le Tibet en 1643 (cela recommencera en 1937, et ca dure encore !), ce qui permet l’entrée de ces chiens en Chine. Encore un « chien-lion » pour son aspect ou « chien-sentinelle » pour son extrême vigilance qui en fait un excellent avertisseur et gardien. Il est reconnaissable à sa fourrure opulente, surtout sur la tête, avec moustache et barbe. Les premiers sujets arrivent en Angleterre en 1900, en France il faudra attendre 1949, avec le premier Club des chiens du Tibet fondé par Mlle Dupont en 1960.
Le Chow-chow
C’est un Spitz incontestablement, introduit par l’envahisseur mongol, peut-être un mélange de Samoyède et de Dogue du Tibet. On le reconnaît à sa stature compacte, son cou puissant, sa queue enroulée et surtout sa langue bleue. Il sera élevé par les nobles comme l’empereur Tang qui en aurait possédé 2500 couples. On le trouve également dans les temples Bouddhistes car il représente le lion, l’animal sacré. Le premier spécimen femelle « Chinese Puzzle » arrive en Angleterre en 1879 grâce à Mr Taunton, un club sera créé en 1895. En 1926 le premier club français est créé par Mme Maréchal.
Le Shar Pei
On le trouve dans les tombeaux de l’époque Han (206 avant notre ère). C’était un chien de chasse particulièrement combatif. On pense que l’origine de la race se situe dans la province de Kwin Tung. Un passé également de chien de combat avec un atout, sa peau très souple et plissée. Son nom vient de Shu (sable) et Pei (peau). Avec l’apparition du communisme il faillit disparaître, il doit sa survie à deux personnes, Malgo Law et Chung Ching Ming, qui en 1973 possédaient 12 chiens vivants en sécurité à la campagne. En 1981 la FCI reconnaît le standard de la race, il arrivera en France en 1981 grâce à Mr et Mme Mourlerat.
Le Carlin
On le nomme également Chien de Fo- Chien de Bouddha- Lio Chan- Lo Tze. Ses statuettes ornent toujours pour célébrer le culte des morts sous la forme d’une bête fantastique avec une tête de singe, des griffes d’aigle et une queue de serpent. Son nom viendrait d’un acteur nommé Carlino qui jouait Arlequin dans la Commedia dell’arte. Il sera appelé Pug en Angleterre et Mops en Allemagne.
En 1573 Guillaume d’Orange fut sauvé d’une attaque des espagnols par son carlin Pompée, pour son exploit la race devint celle de la maison d’Orange.
En 1796 le Duc d’Enghien, fils du Prince de Condé, reçoit comme présent un Carlin nommé Mohilof. Bonaparte qui le soupçonne de trahison le fait capturer en Allemagne, lorsque le jeune Duc embarque avec ses geôliers, Mohilof se jette à l’eau pour le rejoindre. Emprisonné au Château de Vincennes il put garder son chien, jusqu’au moment où il fut fusillé. Moholof pleura tant son maître que le gouverneur du château, Harel, le recueillit. Son corps sera naturalisé et exposé au musée de Rohan comme symbole de fidélité.
Dés 1873, lors de la création du Kennel Club Anglais, la race est admise. Le premier club français est fondé en 1952 par Mme Nespoulet.
Le chien nu chinois à crête
Le Chinese Crested Dog est sans doute issu du chien nu d’Amérique, peut-être un mélange de Xoloitzcuintle et de Chihuahua qui aurait été introduit par des marins chinois dans leur pays. Il était surtout apprécié comme met culinaire avec paraît-il, l’avantage de ne pas posséder de pelage à retirer ! Contrairement à ce que certains croient, sa température n’est pas plus élevée que chez les autres chiens. Il existe une autre variété à poil long nommée Houppette à poudre (Powder Puff).
Le Pékinois
Une très vieille race (18ème siècle avant notre ère) qui est l’archétype du fameux chien-lion, né selon la légende des amours d’un lion et d’une guenon, animal sacré et protégé qui n’a longtemps connu que le palais impérial. En Chine au XVIIIe et XIX siècle sous le règne de Tao Kouant on a recherché les Pékinois minuscules, pour cela on utilisa les techniques les plus poussées, y compris la drogue. C’est l’Impératrice Ts’en-Hi qui mit fin à de telles pratiques.
Le menu des chiens impériaux était composé par contre de “ nageoires de requin, foie de courlis et cervelle de caille ”.Il fut massacré lors du sac du palais d’été en 1860, les Anglais qui étaient présents récupérèrent quelques sujets rescapés pour les emmener en Angleterre. Les premiers sujets sont connus en France dés 1953. Un corps court, une tête massive et simiesque, une robe au poil long avec une queue formant panache sur le dos. Ce petit épagneul de Pékin est un adorable chien de compagnie.
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