Si l’on parvient à retrouver plus ou moins les ancêtres des terriers anglais, il n’en va pas de même pour les gallois ou les irlandais ; il faut dire qu’à l’époque on ne se préoccupait pas de fixer des types.
Un des ancêtres commun pourrait évidemment être le vieux terrier anglais noir et feu à poil brisé (Broken Coated Old English Black and tan terrier). Les terriers étaient surtout utilisés par le peuple, qui avait là un formidable instrument pour la chasse sous terre, afin d’obtenir un complément alimentaire ainsi qu’un moyen de se protéger contre la vermine (rats et souris qui pullulaient). Ce « dog of the dung heep » (dung heep : tas de fumier) était tout ce qu’ils possédaient, alors que les nobles se partageaient les chiens de grande taille comme le futur Irish Wolfhound.
L’Irlande est un pays farouche de « moors » (landes) et de collines où les vents se déchaînent et où bêtes et gens sont endurcis depuis toujours. Nous savons que l’île verte a été à maintes fois envahie, en particulier par les Celtes venus d’Europe Centrale entre le 8ème et le 2ème siècle avant notre ère, qui arrivèrent en compagnie de leurs chiens de chasse et de garde.
En Irlande le chien a toujours été le compagnon idéal et les légendes vont lui prêter des pouvoirs surnaturels, comme ce « Cu Chullain » ou chien de « Cullan », capable de force, de vitesse, d’intelligence, de sagesse, un intermédiaire entre le monde magique et celui des hommes.
En 1014, les Vikings sont rejetés à la mer par les irlandais à la bataille de Clontarf. Les récits qui décrivent celle-ci font état de chiens de taille moyenne possédés par le démon, leur caractéristique ; la couleur rouge (Madra Rua) et leur combativité qui leur fait attaquer les ennemis et les poursuivre jusqu’à leurs drakkars.
En 1872, l’auteur d’un traité sur les races de chiens, nommé Thomas Pearce, qui écrit sous le pseudonyme d’Ilstone, a du mal à décrire les types de terriers originaires de la verte Erin.
C’est en 1875 que des standards vont se dessiner avec une certaine homogénéité, assez floue pour encourir les moqueries et le mépris des anglais, ce qui n’empêche pas d’exposer des sujets. A Dublin, les Irish Terriers étaient divisés en deux classes ; ceux qui pèsent moins de 4 kg et les autres. Quant aux coloris des robes, ils allaient du blanc le plus pur en passant par le bringé ou le noir et feu.
L’Irish Terrier Club sera créé en 1879, grâce à des passionnés comme le Dr Richard Carey, le standard commençait à devenir plus strict et si on laissait une certaine marge par rapport à la taille, on exigeait déjà la couleur la plus rouge possible, et les oreilles non coupées. L’interdiction de l’otectomie, encouragée par des prix spéciaux en exposition pour les chiens à oreilles intactes, allait être soutenue par le Kennel Club Irlandais en 1890, et bientôt étendue à toutes les races du pays.
Dans un ouvrage paru en 1881, sous la plume de Vero Shaw « The illustrated book of the dog », le Terrier Irlandais sera décrit à son avantage avec d’innombrables qualités, tant pour la chasse que comme chien de compagnie. Sa caractéristique principale étant sa couleur rouge qui va lui valoir le nom de « Diable rouge » (Red Devil). Les sujets qui semblent avoir le mieux transmis cette couleur chez le Terrier Irlandais moderne, semble avoir été Killiney Boy uni à la championne Erin, qui donna leur fille Polly avec le poil dur d’un rouge uni très profond.
Sa situation
Le groupe des terriers forme le 3ème groupe de la nomenclature des races, divisé en quatre sous-groupes : de grande et moyenne taille, de petite taille, de type bull, d’agrément. L’Irish est dans le premier sous-groupe, il est classé par les anglais parmi les « sporting Breeds » (les races de chasse). L’Irlande compte 8 races de chiens, dont 3 de terriers.
Celui qui est connu depuis le plus longtemps est notre Irish Terrier.
On trouve également le Kerry Blue Terrier ; qui doit son nom au fait qu’une des premières éleveuses de la race vivait dans le Kerry, il apparaît en 1922, sa taille est plus importante et la couleur de sa robe est bleutée comme l’indique son nom.
Ensuite le Soft Coated Wheaten Terrier, dont le nom signifie : terrier à poil doux couleur des blés. Il sera reconnu en 1937. Son pelage est très abondant et soyeux, son caractère plus souple.
Enfin le Glen of Imaal Terrier qui sera reconnu en 1933, son caractère est affirmé, son poil mi-long peut avoir différentes teintes.
Sa silhouette
Il a de la fierté et il doit être « racy » (avoir du caractère) comme disent les anglais. Sa silhouette donne une idée immédiate de sa substance en puissance ; rapidité et endurance. Sa taille est d’environ 48 cm au garrot pour un poids moyen de 11 à 12 kg. La tête est longue avec des petites oreilles en « V », le stop est peu marqué, les sourcils et la barbiche lui donne une impression de sérieux. Le cou est de bonne longueur, le dos ferme et droit, les cuisses fortes et musclées, les pieds petits et ronds, la queue est attachée haut.
C’est surtout la couleur de la robe qui le singularise par rapport aux autres races. Elle est rouge très dense (chez le chiot la robe est foncée à la naissance, elle devient rouge après plusieurs semaines) et d’une texture en fil de fer, le « Broken » des anglais qui signifie brisé. Ce poil n’a ni ondulation ni boucle, celui de la tête est un peu plus foncé que celui du corps. On préfère d’une manière générale le roux vif, le roux blé ou l’orange.
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Son tempérament
En dehors du surnom de « diable rouge », il porte celui de « Daredevil » (casse-cou). On peut dire que cette appellation est bien proche de son caractère car l’Irish Terrier est taillé tout d’une pièce. S’il est fonceur et batailleur qui ne craint pas l’affrontement, que ce soit à l’encontre du sanglier que poursuit son maître chasseur, ou du chien étranger qui veut le défier quelque soit sa taille, avec son maître il est tout sucre et tout miel. Dur à l’extérieur, tendre à l’intérieur, avec des trésors de douceur pour les maîtres et une sensibilité très aiguë en particulier dans le cas de brutalité dans les méthodes d’éducation. Si on sait le comprendre et qu’on utilise ma Méthode Naturelle », on peut tout obtenir de lui, et il deviendra un bon petit diable, très bouillant mais à l’écoute.
Jack London dans deux livres à immortalisé l’Irish Terrier : Michaël chien de cirque (Michaël, Brother of Jerry) et Jerry dans l’île. ‘’ Il est une chose que l’on ne saurait nier, c’est que Michaël était capable d’aimer avec le même dévouement intégral, le même cœur et la même abnégation folle que n’importe quel être humain’’
Son éducation
Pendant la première guerre mondiale il fut utilisé comme chien de garde ou chien de liaison par l’armée. Les chasseurs trouvent en lui le chien à tout faire avec une énergie débordante prête à être employée ; ses emplois vont de ratier, de chasseur de loutres, de blaireaux et de renards, à celui de broussailleur et de retriever ou bien de rabatteur pour le gros gibier, en Afrique par exemple.
On le dit têtu et réfractaire à l’obéissance, certains vont même jusqu’à le traiter de rebelle. Ceux qui disent cela n’ont rien compris de sa personnalité.
Son éducation doit commencer tôt et avoir comme leitmotiv la motivation et la méthode douce basée sur la motivation volontaire. Ce chien est très équilibré et sûr de lui, il ne supportera pas la contrainte, ou à l’opposé, la négligence du maître qui le laisserait agir à sa guise. Si on ne s’occupe pas de lui et qu’on omet de lui fournir l’occasion de dépenser son énergie et sa soif de stimulations diverses, il risque de devenir frondeur et fugueur. Il faut le sortir souvent et longtemps au cours de marches ou de courses avec si possible, la pratique de sport canin comme l’agility ou l’obéissance.
On veillera particulièrement à le sociabiliser très tôt aux autres chiens en lui faisant fréquenter une école des chiots correcte, ainsi que des chiens adultes bien dans leur peau. Il ne faut pas oublier que c’est un extraverti avec des tendances aux jeux combatifs et à la domination