Le chien aboyeur à la maison

Ce n’est pas que vos voisins soient « méchants », non, mais ils supportent de plus en plus mal les aboiements de votre chien. Vous craignez, non sans raison, qu’ils vous mettent en demeure de vous séparer de lui.

Difficile car pour votre chien, aboyer c’est communiquer, donc vivre pour lui qui hait la solitude.

Pourtant qui veut la fin, veut les moyens : voici les moins traumatisants et les plus efficaces pour lui faire acquérir une seconde nature de chien (presque) silencieux….

Depuis que le chien n’a plus à chasser pour survivre, chose qu’il menait en faisant le moins de bruit possible pour surprendre le gibier, il est devenu aboyeur. Doit-on lui interdire toute manifestation vocale, alors que celle-ci a encore, quelle que soit la race, une fonction d’alarme, laquelle peut nous être utile pour prévenir un cambriolage ou une agression, par exemple ?

D’autre part, le hurlement, l’aboiement peuvent signer, pour le chien, une cohésion instinctive avec la meute humaine : il ne comprendra pas qu’on le pénalise pour un message naturel au sein de « sa » hiérarchie .

En fait il y a problème lorsque les aboiements surviennent la nuit, ou dans la journée, en l’absence du maître….

« Chien qui aboie, ne mord pas » : ce vieil adage n’est pas toujours vérifié, car l’aboiement peut encore être la manifestation d’un conflit entre deux réactions instinctives : la fuite et l’attaque.

Il est vrai qu’une attaque imminente n’est précédée que de grondements sourds à ne pas confondre avec les grognements ou les aboiements dus à une crainte latente.

Le sens des manifestations vocales :

Que ce soit pour ne pas signaler sa présence au gibier qu’il traque, ou à un éventuel prédateur, le chien sauvage n’aboie pas, ou alors très peu.

Chez nos chiens, les manifestations vocales peuvent varier en durée, en intensité, en fréquence. La chienne a une voix plus aiguë que le mâle. Le chiot subit une « mue » qui transforme sa voix au moment de la puberté. Les races de grand format ont une voix plus grave que les petits.

L’aboiement : selon la forme qu’il prend, peut signifier la joie, la peur ; ainsi que la provocation ou l’indécision, s’il est étouffé, il signale un danger jusqu’à ce que disparaisse l’élément qui l’a provoqué.

Le hurlement : c’est le langage le plus atavique, un cri prolongé. Il peut marquer la territorialité, la cohésion de la meute (on l’entend souvent chez les chiens vivant nombreux en chenil). Il peut signifier la volonté de rejoindre une femelle en chaleur, l’inquiétude, la solitude ; ou bien encore être généré par une sirène ou une fréquence musicale particulière.

Le glapissement ou le gémissement : sont suscités par la peur ou par l’envie et, par exemple, par celle de rejoindre le maître qui s’occupe d’un autre chien (la « jalousie » qui est en fait la crainte de perdre son rang hiérarchique).

En outre, dans la vie de tous les jours, on remarque que certains sons déclenchent systématiquement l’aboiement : il peut s’agir de la sonnerie du téléphone, de celle de la porte d’entrée, d’une sirène.

On sait aussi que la solitude dans l’appartement, que le fait d’être attaché, ou derrière un grillage, et, pour certains, le fait de monter dans la voiture du maître, font aboyer ou japper le chien. De même que la vue d’un animal : chat, poule, cheval, chien ; ou d’une personne car il « doit » préserver l’intégrité territoriale. Les enfants, si ceux-ci sont liés à un souvenir douloureux (mauvais traitements à travers la clôture, par exemple), poussent également le chien à se « déchaîner » en aboyant.

Enfin le facteur qui parvient à la frontière du territoire et qui, chaque jour « fuit », renforce l’instinct de garde et les aboiements.

L’arrivée et le départ du maître provoquent une excitation qui se manifeste bruyamment.

En définitive, la plupart des aboiements sont des cris d’alerte qui s’adressent à la meute pour mobiliser les forces, inciter les jeunes à se cacher, pousser le groupe à défendre le territoire.

La rééducation du chien aboyeur :

On ne peut pas parler de rééducation sans parler au préalable d’éducation.
Celle-ci doit avoir lieu dès l’arrivée du chiot à la maison. Choisissez des impératifs simples mais stricts, qui sont la base de la pédagogie canine.

Ainsi ne « laissez pas passer » un jour ce qui est généralement défendu. Ne maternez pas exagérément votre chiot : pour qu’il trouve sa « personnalité », il ne faut pas qu’il ressente l’absence de son maître comme un vide impossible à combler. Accoutumez-le à des situations diverses pour améliorer la maîtrise de ses réactions, etc.

Ceci dit, comment faire cesser l’aboiement engendré par la solitude, celui qui gêne le plus les voisins ? Dès que vous avez le dos tourné pour quitter la maison, pour vous rendre à votre travail, voici comment les choses se passent : le chien commence par gémir près de la porte ; puis il entreprend une exploration frénétique de la maison, allant ici et là, reniflant sous les portes fermées. Au bout de quelques temps, il va s’apercevoir que le maître ne revient pas et qu’il est seul, désespérément seul : c’est alors qu’il commence à manifester son inquiétude vocalement.

Ce comportement, s’il n’est pas corrigé, va se fixer en quelques jours et se transformer en une véritable phobie de la solitude dont le chien ne pourra échapper, sur le moment, que par des aboiements répétés.

A cela, plusieurs remèdes.

Vous laissez une « présence ». Si le chien est en chenil, ce sera un vieux vêtement que vous avez porté et qui est donc imprégné de votre odeur.

Vous pouvez également laisser la radio, ou un magnétophone allumé, ou bien relié à un prise spéciale qui mettra ces appareils en marche que lorsque le premier aboiement retentira (c’est une question de réglage de la sensibilité du capteur).Pourquoi? Car la plupart des personnes lorsqu'elles sont là laissent télé ou radio allumées, un indice qui calme.

Vous pouvez encore faire en sorte que votre chien partage la « solitude » avec un autre animal, soit un autre chien très calme, soit avec un chat qui s’entend bien avec lui.

Vous pouvez déviez, son attention. Pour éviter l’angoisse du départ, fournissez-lui une somme de plaisirs : sa gamelle, un os à ronger, la balle de jeux, etc. Et, bien entendu, vous procédez par étapes de plus en plus longues.

Le désagrément. C’est la technique du conditionnement négatif qui fait que le mauvais comportement est pénalisé dès qu’il se manifeste.

On peut faire preuve d’ingéniosité pour ne pas se faire voir lors de la punition, par exemple, en maintenant à l’aide d’un fil de nylon passé par le trou de la serrure, ou par un vasistas, un lot de boîtes de conserves vides qui s’écrouleront sur le chien au premier aboiement.

En somme, le mieux est d’arriver à « punir » votre chien par un artifice quelconque (jet de gravillons, giclée d’eau, émission d’ultrasons) sans qu’il soupçonne que ce désagrément lui vient de vous.

Si vous le frappez, ou si vous le pénalisez lorsqu’il aboie sans savoir pourquoi, vous lui ferez comprendre que sa manière d’attirer l’attention fonctionne.

Les colliers anti-aboiements ?

Ceux qui se déclenchent et émettent un jet de citronnelle lorsque le chien aboie. Ils ne semblent pas être très éducatifs car la plupart des chiens s’accoutument très vite à être ainsi « parfumés ». Ensuite le collier à air avec déclencheur à distance par le maître, il est plus efficace.

Quant au collier électrique qui permet d’envoyer une décharge à distance grâce à un émetteur, il risque de laisser des séquelles dans l’équilibre nerveux du chien.

L’aboiement sur ordre

Quant aux jappements précédemment évoqués en diverses circonstances, on peut les faire cesser par un autre conditionnement. Il faut alors inclure dans l’éducation de base, au même titre que le rappel ou la marche au pied, « l’aboiement sur ordre ».

Pour cela il faut d’une part observer le chien : dès qu’il aboie, pour une raison quelconque, on juxtapose l’ordre « aboie » à l’offre d’une friandise tout en lui disant « silence ».

D’autre part, à chaque fois qu’on lui présente sa gamelle, on lui demande d’aboyer, mais on ne la lui remet qu’en disant « silence ».

Bref, il faut arriver à ce qu’il aboie dès qu’il entend l’ordre « aboie » et qu’il cesse au commandement « silence ». Ainsi par la suite, vous pourrez ainsi bloquer un aboiement à n’importe quel moment, et ceci vous sera très utile pour « désamorcer » les êtres, les objets ou les situations qui déclenchent ses aboiements (un chat, le facteur, un enfant…). Là il faut parvenir à ce qu’il comprenne qu’il n’a rien à craindre d’eux. Pour cela pratiquez des approches

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