Dans l’antiquité le chien était considéré comme un être impur par les hébreux, on dit que cette haine viendrait du fait que lors de leur esclavage en Egypte ils durent supporter l’adulation des Egyptiens pour les animaux.
Il est dit dans la bible que le chien est un être impur car il dévore les cadavres “ celui qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens... ”. “ Le glaive pour tuer et le chien pour déchirer ”, dira Jérémie.
Les criminels étaient d’ailleurs enchaînés à des chiens avant d’être exécutés. Goliath fut appelé “ chien ” par David. Le chien est classé dans les impurs comme tous ceux qui ne sont pas ruminants et n’ont pas les pieds fourchus. On raconte que les souverains hebreux évitaient de pratiquer la chasse pour ne pas être en contact avec des chiens.
“ C’est que les chiens nombreux m’entourent ” (Psaumes XXII,14),
Qu’ils reviennent le soir, qu’ils aboient comme des chiens, qu’ils fassent le tour de la ville, qu’ils rôdent pour manger et qu’ils grognent, s’ils ne sont pas repus ! ” (Psaumes LIX, 15-16) ou encore “ vous serez pour moi des hommes de sainteté : vous ne mangerez pas de la chair d’une bête mise en pièces dans la campagne, vous la jeterez au chien (Exode XXII, 30). Les juifs donnaient le nom de chien à un païen, celui qui ne connaît pas la loi “ gardez-vous des chiens ”. Il demeure impur “ ceux des animaux à quatre pattes qui marchent sur la plante des pieds, vous les tiendrez pour impurs ; quiconque touchera leur cadavre sera impur jusqu’au soir ” (LVII, 27). Le Talmud insistant sur le fait que “ celui qui élève des chiens est comme celui qui élève des porcs ”, sauf s’il le fait dans une ville frontière pour la garde.
Les musulmans l’accusèrent d’avoir déterré et dévoré le corps de Mahomet, ce qui est plausible à une époque où les chiens avaient une fonction d’éboueur à la périphérie des villes. Ils l’ont appelé “ keleb ” devenu “ cleb ” en argot, de façon méprisante et, ils conseillent de laver sept fois le bol dans lequel le chien a bu, la première fois avec de la terre. Le chien étant impur, un ange refusera d’entrer dans la maison où il y en a un. Si un chien rode autour d’un croyant en prière, celle-ci n’est pas valide. Le Coran admet cependant que le chien aurait 52 caractéristiques dont la moitié seulement serait d’origine sataniques. Le prophète aurait même promis le salut à une vieille femme pour sa compassion envers un chien handicapé. Le Lévrier restant pur et protégeant du mauvais œil. Il était courant de trouver à l’entrée des villages des chiens pendus. Pourtant le Prophète défendait de tuer les chiens, sauf ceux de couleur noire avec deux taches blanches au-dessus des yeux, supposés être l’incarnation du diable.
Les Grecs également les tenaient à l’écart. Hippocrate leur reprocha d’empêcher toute guérison au mois d’Août, au moment où le soleil et la constellation du chien apparaissant dans le ciel (d’où le nom de canicule). Les statues de ce fondateur de la médecine le représente avec un chien et un serpent qui symbolisent la rage et le poison, deux terribles fléaux à cette époque. Il occupa le royaume des morts comme Cerbere, ce monstre qui gardait les portes de l’Hades, et Hecate le déesse des fantômes et entourée de spectres aux traits de chiens. En tant qu’animal impur les lieux sacrés comme l’Acropole ou l’île de Délos lui sont interdits.
A Rome des chiens étaient sacrifiés pour célébrer une naissance ou pour protéger contre les maladies. Le premier jour de l’année ils étaient battus pour leur apprendre à rester vigilants (on n’avait pas oublié le Capitole). Un chien roux était sacrifié pour Sirius l’étoile du triangle du chien, entre le 22 Juillet et le 23 Août, période pendant laquelle elle va se lever et se coucher avec le soleil.
Bouddha dira que ceux qui mènent une vie de débauche vivent comme des chiens. En Inde, dans le livre sacré Rigréda, on trouve : “ Ils possèdent quatre yeux, de vastes narines et une peau tachetée, les dents rougeâtres ont l’éclat des lances ”.
Au VIe siècle le concile de Mâcon va interdire aux prêtres de posséder des chiens “ animaux aux mœurs salaces ”.
De la fin du moyen-âge au XVIIe siècle le chien est admis dans les églises, quelquefois en grand nombre mais avec Descartes il va devenir dès 1670 un animal-machine qu’on rejettera et il faudra attendre 1830 pour qu’il soit réhabilité par l’église.
Un jour que Malebranche, prêtre et philosophe, disciple de Descartes, se promenait avec une autre personne, une chienne qui gambadait entre eux les importuna par ses aboiements. Il lui donna un coup de pied dans le ventre. La bête hurla de douleur car elle était pleine. Malebranche répondit aux protestations de la personne qui l’accompagnait “ ne vous mettez pas en peine ! ça crie, mais ça ne sent pas. ”
Si on a recouvert les tombes de pierres très lourdes ce n’est pas pour décourager les voleurs mais surtout pour défendre les cadavres contre les chiens qui, au moyen-âge et même avant, erraient souvent par bandes, affamés. D’où le nom de “ canaille ” qui vient de “ chiennaille ” et qui a désigné des brigands par la suite.
Pour les frustres paysans de l’époque le chien est l’incarnation de Satan, d’autant plus qu’il était souvent porteur du terrible virus de la rage.
Dans les années 1300 on trouve des légendes qui représentaient des cynocéphales, véritables monstres à l’allure canine.
“ Les chiens mangeront Jezabel dans le champ de Jizréëll et il n’y aura personne pour la mettre au tombeau (...) A l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton propre sang ” (Rois)
“ Ne donnez pas les choses saintes aux chiens (Païens) ” (Mathieu VII,6).
En Bretagne, c’est un chien noir venant des monts d’Arée qui représentait l’âme des damnés.
Garm qui appartient à Hel, déesse de la mort en Europe Germanique.
Chez les Perses, certains condamnés à mort étaient jetés en pâture à des molosses affamés, volontairement, pour les rendre féroces.
Dans certaines croyances ont dit que le chien était nu à l’origine et que c’est grâce à la trahison qu’il avait pu obtenir sa toison, pour qu’il le préservât du diable, mais il se laissa soudoyer par l’ennemi ”. Sa belle fourrure fit de lui un impur pouvant donner des maladies par son contact...
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