Selon d’Aubigné, « un grand épagneul nommé Citron, qui avait accoutumé de coucher sur les pieds du roi Henri IV (et souvent entre Frontenac et d’Aubigné). Il écrivit ce sonnet sur le collier du chien abandonné:
La fidèle Citron, qui couchait autrefois
Sur votre lit sacré, couche ores sur la dure ;
C’est le fidèle chien qui apprit de nature
De faire des amis et des traîtres le choix.
C’est lui qui les brigands effrayoit de sa voix,
Des dents qui meurtrissoit. D’où vient donc qu’il endure
La faim, le froid, les coups, les dédains et l’injure,
Payement coutumier du service des rois ?
Sa fierté, sa beauté, sa jeunesse agréable
Le fit chérir de tous, mais il fut redoutable
À vos haineux, aux siens pour sa dextérité.
Courtisans qui jetez vos dédaigneuses vues
Sur ce chien délaissé, mort de faim par les rues,
Attendez ce loyer de la fidélité ! »
Par bonheur pour le pauvre Citron, Henri passait le lendemain à Agen ; on le mena au roi, « qui pâlit, dit d’Aubigné, en lisant cet écrit. »
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