Chien porteur ou animal de trait

Depuis les premiers temps de cohabitation avec l'homme, le chien a été utilisé comme porteur ou comme animal de trait. Chez les indiens, il tirait comme les chevaux, un travois (deux perches attachées faisant brancard, sans roue, avec une charge adaptée). En Flandres et en Suisse ainsi que partout ailleurs, il sera employé seul ou avec des congénères à la traction des charrettes de lait ou de légumes, celle des boulangers et des marchands de vin, ou bien pour promener le maître d'un endroit à l'autre. Dans les champs on a vu des chiens attelés à une charrue, tirant jusqu'à épuisement, attachés en ligne. Pendant la guerre se fut le tour du transport des munitions, des mitrailleuses, des provisions en plaine ou en montagne.

Les races choisies étaient surtout des molossoïdes ou des bouviers, des bergers. Un chien pouvait tirer un fût de 100 litres et 3 chiens, 500 litres de lait sans problème. Avec 3 ou 4 chiens la charge pouvait aller jusqu'à 900 kg. Rappelons que le chien de trait fut interdit en 1824.

On ne peut oublier le chien de traîneau, loin des canapés et des chenils douillets qui, chez les esquimaux, était un gage de survie. Par exemple, les chiens des missions polaires françaises en Terre-Adélie dormaient dehors par des bourrasques de vent de plus de 120 km/h. Au matin, il fallait briser la gangue de glace formée pour les libérer. Le plus vieux d'entre eux, après douze ans de froid au pôle nord comme au pôle sud, nommé "Boss" finit en retraite en bord de Marne. Un jour il fut mouillé par une averse, il mourut d'une banale bronchite. Un de ces as de la traction, le Husky (dont le nom signifie enroué), est arrivé au Canada en 1909 en provenance de Sibérie; le premier éleveur était écossais, Fox Maule Ramsay, qui le répandit en Amérique du Nord comme chien de traîneau. Cette race du Sibérian Husky est devenue un chien de compagnie avant tout, très prisé pour ses magnifiques yeux bleus. Il participa pourtant à une fameuse course humanitaire: 11 000 km - 19 attelages - 63 chiens - température -30°! Cela se passait en 1925 en Alaska et le but étai de rapporter les médicaments pour sauver les habitants de la ville de Nome atteints par la diphtérie. Un de ces chiens a été statufié pour son exploit, il figure dans Central Park à New-York. Il existe en Alaska un concours de trait qu'on appelle le "Dog pulling". Le chien est harnaché et doit tirer un traîneau avec une charge (jusqu'à plus d'une tonne) sur une distance de 5 m, cela en 3 secondes. Le plus difficile reste à décoller les patins qui adhèrent à la neige gelée. Dans "L'appel de la forêt" de Jack London, Buck doit tirer un traîneau avec 20 sacs de farine de 50 livres chacun.

Le club américain de l'Alaskan Malamute organise également des concours de chiens de traction. Le chien doit tirer huit fois son poids sur surface naturelle, douze fois son poids sur surface artificielle, cela en 2 minutes!

Le chien porteur

Le chien de portage peut être une participation active à la balade pour les grandes randonnées, à condition d'adapter la charge à sa taille et à sa force. On se souviendra des chiens de guerre porteurs de messages à travers les lignes, de ceux qui bardés de cuir, portaient un vase enflammé pour affoler les chevaux ennemis au moyen-âge, ou bien de ces habiles chiens de contrebandiers passant d'une frontière à l'autre avec leur charge de tabac au nez et à la barbe des douaniers.

En balade, il pourra éventuellement être porteur de sa nourriture et de sa boisson, sans que cela constitue un gros handicap. On peut estimer qu'un chien de 40 kg en bonne santé est apte à transporter 10 kg environ sur un parcours d'une dizaine de kilomètres. Pour l'habituer, il suffit de quelques jours. On commence par lui placer une couverture munie de sangles, puis une couverture légère avec des poches vides, et un jour on pourra charger progressivement. L'essentiel est de pratiquer cette accoutumance au harnais de portage (que l'on trouve dans les accessoires pour chiens), au moment où il se passe quelque chose d'agréable, comme le jeu ou la gamelle. Au début on se contentera de quelques mètres puis on augmentera la distance.

Chien porteur durant la guerre
Les chiens porteurs équipés d’un harnais, reposant sur les épaules de l’animal avec des sacoches de chaque côté. Ils pouvaient transporter 15 à 20 kilogrammes de vivres ou de munitions dans les situations les plus difficiles (tranchées). Un seul conducteur menant six chiens de fort gabarit pouvait transporter 90 à 120 kilogrammes de matériel, sans eux il aurait fallu au moins quatre hommes.

Le harnais est composé d'un bât de toile matelassée et de trois sacoches. Le bât était maintenu sur le dos du chien au moyen de trois sangles. Le jeu de trois sacoches mobiles et interchangeables se fixait rapidement sur le bât et s’enlevait avec la même facilité. Ces sacoches se décomposaient en une paire de sacoches à vivres, pouvant contenir douze pains de deux kilogrammes chacun, en une paire de sacoches à « boutéhons », gamelle pour six hommes, portant le nom de son inventeur, M. Boutéhon, et en une paire de sacoches à munitions. Ces dernières étaient aménagées de façon à pouvoir contenir indifféremment des grenades, des bandes de mitrailleuses, 24 obus de 37 millimètres ou obus Stock pour crapouillots. Le vin et le café étaient transportés au moyen de bidons d’une contenance de deux litres chacun, que l’on arrimait dans une des sacoches susdites.

Aux Etats-Unis le club de l'Alaskan Malamute a mis en place des épreuves concernant le portage. On y décerne le titre de Working Pack Dog. Le chien est muni d'un sac à dos Back pack qui contient le lest, du sable en général, et les parcours se font sur terrain naturel. L'épreuve n° 1 se fait sur 30 miles (48 km) avec une distance minimale de 10 miles (16 km) par jour ou sur deux avec bivouac. Une distance minimale de 5 miles (8 km) aller et 5 miles retour. L'épreuve n° 2 se fait sur une distance de 40 miles.

Les concours d’attelage existent en France depuis 1990, ils comportent 3 épreuves :
les obstacles, la régularité et l’harmonie

- L’épreuve d’obstacles : elle représente de façon artificielle les différents types de difficultés que les chiens « auxiliaires de travail » devaient franchir. Dans cette épreuve, la rapidité n’a aucune importance, seules la précision et la maniabilité sont prises en compte, selon le principe essentiel qui était de ne pas perdre son chargement en chemin… Pour des chiens très expérimentés, les commandements se font à voix seule, les accompagnements gestuels sont habituellement des aides d’apprentissage (elles ne sont pas pénalisées en concours). En revanche, tout contact du conducteur avec le chien, l’attelage ou l’obstacle est sanctionné.

- L’épreuve de régularité se déroule en terrain ouvert naturel, le temps de parcours du chien est estimé par le conducteur. L’estimation faite par rapport au temps de référence établi par le juge, doit tenir compte des dénivelés, de la nature des sols, des accidents de terrain, de la météo… Cette épreuve nécessite une parfaite connaissance de son chien. Dans cette épreuve, tout contact est également proscrit.

- L’épreuve d’harmonie, c’est la référence historique de l’attelage, elle nous rappelle l’utilisation de travail, mais ne doit pas faire oublier les abus et les maltraitances à l’origine de l’interdiction. Le poids total de l’attelage et son chargement ne doivent pas dépasser le poids du chien.

L’attelage peut être pratiqué en couple c’est-à-dire avec deux chiens attelés de front. Cet exercice nécessite une extrême précision, avec deux chiens d’excellent niveau individuel. Il nécessite un entraînement particulier avec un attelage spécifique sur timon

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