"On confinait ces animaux dans un chenil grillé comme une cage. Jeunes, on les nourrissait du sang d’autres animaux, mais en petite quantité. Quand ils commençaient à grandir, on leur montrait de temps en temps, au-dessus de leur cage, la figure d’un Nègre, tressée en bambou. Le mannequin était bourré à l’intérieur de sang et d’entrailles. Les chiens s’irritaient contre les barrières qui les retenaient en captivité, et à mesure que s’accroissait leur impatience, on rapprochait de plus en plus des barreaux de leur prison l’effigie d’un Nègre.
Cependant leur nourriture subissait de jour en jour une réduction. Enfin, on leur jetait le mannequin, et tandis qu’ils le dévoraient avec une voracité extrême, cherchant à tirer les intestins, leurs maîtres les encourageaient par des caresses. De cette manière leur animosité à la vue des Noirs se développaient en proportion de leur attachement pour les Blancs. Quand on jugeait cette éducation complète, on les envoyait à la chasse… Le malheureux Nègre n’avait aucun moyen d’[y]échapper […]. Ces limiers retournaient ensuite au chenil, les mâchoires hideusement barbouillés par le sang." » Brehm, dans sa Vie des animaux illustres
« Plus tard, les Espagnols d’Amérique du Sud vont dresser spécialement des chiens à la poursuite des esclaves échappés des plantations. Ces chiens sont les descendants directs des "dogues de Cuba". Les Anglais, les Anglo-américains, et même les Français, se sont servis eux aussi de ces animaux jusqu’à la fin du XVIIIe siècle contre les esclaves révoltés. […]. Les Espagnols entretenaient la férocité naturelle des meutes en les excitant contre un esclave nègre ou indien qui, finalement, leur est donné en pâture » Martin Monestier, Les animaux-soldats
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