DES CHIENS DE TRAINEAU PENDANT LA GRANDE GUERRE

Le capitaine Moufflet du 22ème bataillon de chasseurs va proposer au ministre de la guerre, M. Millerand, l’utilisation de chiens de traineau dans les Vosges. Pour lui le chien est beaucoup plus efficace que les mulets utilisés jusqu’à lors, ils ne sont pas gênés par la neige car plus léger, ils n’ont pas peur de la mitraille, ils tirent été comme hiver et ne coûtent pas cher à nourrir, le prix de revient pour 400 chiens et inférieur à celui de 100 mulets…

En 1915 une mission composée d’officiers (capitaine Mouflet et sous-lieutenant Haas) est envoyée au Canada afin de trouver en Alaska ou au Labrador des chiens adaptés aux rigueurs de l’hiver afin de les utiliser dans les Vosges pour le transport. En Alaska ils prirent contact avec Scotty Allan, un spécialiste des courses de traineaux. Pour faire monter tous ces chiens dans le bateau, il eut l’idée de les attacher deux à deux le long d’une corde d’une centaine de mètres, avec de l’autre côté un lourd chariot et des chevaux qui tiraient dans le sens contraire. Pour les nourrir pendant le voyage 2 tonnes de saumon séché étaient prévues par Scotty qui les accompagna en France, d’abord jusqu’à Seattle en bateau, puis dans des wagons de chemin de fer jusqu’à Québec. On les exposa alors aux tirs et aux canonnades, pendant deux jours, au centre des expérimentations de l’armée canadienne pour les préparer à leur futur emploi. Le transport jusqu’au Havre se fit sur le pont du « Poméranien », un bateau adapté spécialement. Les chiens furent mis dans des caisses où on veilla à ce qu’ils restent silencieux pour éviter les sous-marins et leurs torpilles.

Ils vont revenir avec 436 chiens Alaskan Malamutes qui rejoignirent les brigades cynophiles de l’armée. Leur prise de fonction commença le 7 janvier 1916. Une unité de 50 hommes et 205 chiens, sous les ordres du lieutenant Mallet détaché du 120ème bataillon de chasseurs.
Des attelages de 9 chiens furent composés pour ravitailler le front en hiver, chacun pouvait tracter jusqu’à 400 kg à une vitesse de 8 km/h, sur une distance moyenne de 50 km par jour. Pour le retour c’était les blessés, installés sur les traineaux, qu’ils ramenaient à l’arrière.
L’été ils étaient utilisés pour tirer les wagonnets de chemin de fer contenant environ une tonne de matériel.

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.