Le chiot nouveau-né est-il immunisé contre les maladies ?

Le chiot va naître complétement stérile, il va être garanti des maladies en allaitant sa mère (5 paires de mamelles, les laver avant la mise-bas) qui produit le colostrum (du latin : premier lait): liquide visqueux, acide, salé, jaune, avec une odeur forte et un goût amer, il précède le lait maternel. Aussi est-il très important de s’assurer que tous les chiots tètent à tour de rôle. Il y a un risque d’infection néonatale pour ceux qui ne le pourrait pas.

On peut estimer à une tétée toutes les 2 heures environ.
Il est riche en protéines et anticorps (90 % des immunoglobulines). Ceci afin d’offrir aux chiots une immunité passive, qui avait déjà commencée par voie sanguine pendant la dernière semaine de vie utérine. Normalement les anticorps ne passent pas, sauf pendant cette période. Comme ils n’ont pas de système immunitaire fonctionnel avant 6 semaines, la mère transmet une protection contre les infections (95% des anticorps viennent du colostrum).

On peut dire que le colostrum a une propriété laxative, nutritive et anti-infectieuse. Il aide à la protection contre l’hypothermie (baisse de température et apporte des nutriments pour la croissance.
A partir de 8h après la naissance la capacité de l’intestin du chiot à absorber les immunoglobulines diminuent, elle va disparaître entre 48 et 72h après la naissance. Attention un arrêt de l’allaitement pendant quelques heures met le chiot en hypoglycémie et hypothermie.

Lors de la naissance, grâce à l’action laxative du colostrum, le chiot expulse le « méconium » qui est ce que contient le tube digestif dans sa vie utérine, un liquide brun verdâtre. Il va avoir besoin de bactéries anaérobies pour faire la flore intestinale, les premières, issues de l’environnement, qui parviennent, sont des Escherichia coli et des streptocoques, ensuite d’autres germes qui ont pour rôle de limiter les maladies infectieuses correspondantes. La flore intestinale changera lors de la transition de l’alimentation lactée à l’alimentation solide.

Après le colostrum, il y a production de lait : Tétées toutes les 2 h: 10 à 20 ml de lait (le lait est très riche, il contient 11,1% de protéines. Le lait de vache en a 3,5%). Le lait est produit par les cellules galactophores des mamelles, il est blanc, opaque, légèrement sucré, de densité supérieure à l’eau. La mère produira plus de deux fois son poids en lait pour nourrir ses chiots ! Le sevrage aura lieu vers 5 semaines avec le lait qui se tarit.

Réflexe de fouissement : Il est utile pour passer sous sa mère ou ses frères et sœurs afin de trouver la mamelle, il est associé au pétrissement par les pattes antérieures de la glande mammaire. Si on place la main en entonnoir autour de son museau, il avance (il peut le faire par des mouvements de reptation sur plusieurs mètres si on le pose sur une surface antidérapante).
Il est présent à la naissance et disparaît autour du 15ème jour, sa persistance peut signer un trouble de la vision. Il enfonce le museau dans toute surface souple et chaude car il recherche la chaleur (thermotactisme positif). A noter que les poils qui apparaissent chez le fœtus sont des poils tactiles ou vibrisses, le pelage commencera réellement par la tête puis jusqu’au bout de la queue avec des follicules complets vers 6 mois.

Réflexe de succion : s’il peut téter c’est grâce au réflexe de succion : Il est obligatoire pour se nourrir. Si on présente un doigt il va le téter. Il est présent dès la naissance, disparaît avec le sevrage. Persiste jusqu‘au 15ème jour environ. L’instinct de téter peut disparaître si la température interne du chiot descend à moins de 39°C, ils deviennent léthargiques, sont négligés par la mère et tombent en hypoglycémie.

Réflexe labial : la stimulation tactile de la bouche (lèvres, joues, langue) provoque la succion. Il disparaîtra vers 21 jours, à moins que les chiots soient sous-alimentés.

Réflexe de déglutition : la présence d’aliment ou de liquide près du voile du palais le déclenche.

La succion est rythmée, la langue du chiot incurvée en gouttière, comprime le mamelon contre sa voute palatine, les lèvres se
serrent, il a des mouvements du museau et des pattes antérieures (pétrissage de la glande mammaire), les plaintes et les cris de contentement, lors de la tétée, sont au maximum à 9 jours.
Lorsqu’il tète il pétrit la mamelle avec ses antérieurs de manière alternative. Les plus forts obtiennent les mamelles postérieures qui produisent le plus de lait.
Contrairement à ce que certains avancent, il a l’olfaction, même si ses compétences ne sont pas celles d’un adulte. Il est capable de différencier un téton artificiel (dépourvu d’odeurs) de celui de la mère.

Il peut déjà être conditionné à une odeur, ce que faisaient les anciens, sans pour autant connaître l’éthologie, en badigeonnant de lait de truffe les mamelles de la mère pour les futurs chiens de cavage. Fox à enduit les mamelles de la mère d’une crème à l’anis, plus tard les chiots auront une préférence pour ce type d’odeur. les mamelons sont entourés de glandes qui n’ont rien à voir avec les mamelles et qui produisent une odeur de l’espèce (phéromones) dont l’objectif est de calmer le chiot et l’aider à s’intégrer dans ce nouveau monde si différent du milieu utérin.

Son sens gustatif est lui aussi effectif dès la naissance, il réagira (réactions faciales) en fonction des substances qu’on lui fera goûter : sucrée, amère, acide, salée. Il balance la tête et rampe en cercle pour retrouver la mamelle, s’il touche un autre chiot il reste en contact. A l’état fœtal il était isolé des autres, les relations de contact avec les autres commencent. Au début la mère ne
représente rien d’autre que quelque chose d’agréable, une douce chaleur et qui nourrit de bon lait, l’attachement n’est pas fixé et on peut mettre les chiots avec une autre nourrice, ce qui n’est pas le cas pour la mère qui a enregistré les caractéristiques de ses petits.

Les chiots dorment les uns sur les autres la première semaine, puis parallèles ou en tête à queue la seconde semaine.
La période d’éveil pour la tétée est de 5 % du temps, la période de sommeil alterne, calme et activation, sur 95% du temps : tremblements des pattes et du corps, mouvements résiduels de la face, soubresauts, polypnée, apnées occasionnelles. Il peut émettre des vocalises pendant le sommeil. Qu’il dorme ou soit éveillé, jusqu’au 16ème jour environ, les tracés de l’électroencéphalogramme sont les mêmes.

La vaccination est possible à 7 semaines, sinon les anticorps détruisent les germes qu’il contient. La mère aide les chiots en se plaçant correctement pour qu’ils aient accès aux mamelles, elle peut les aider en les poussant du museau.
Certaines femelles qui ont pourtant du lait, et ne semblent pas avoir eu des problèmes à la mise-bas, refusent d’allaiter, elles écartent les chiots, grognent, peuvent les mordre, une indication pour une surveillance continue et le port de muselière ou trouver une chienne nourrice au même stade de lactation ou pourquoi pas, une chienne en lactation nerveuse comme chez les loups.

Il est conseillé de faire vacciner la mère contre la parvovirose (vaccin inactivé) un mois avant la mise-bas.

Le sevrage va se mettre en place tout naturellement, car les dents lactéales qui poussent font mal à la mère lors des tétés elle écarte alors ses petits. Ils vont solliciter de la nourriture en léchant ses babines, et la mère régurgitera de la nourriture prédigérée et tiède. Au début elle les laisse également manger dans sa gamelle, puis progressivement, comme les autres adultes de la meute elle va les repousser par des grognements et des menaces (exhibition des dents).

Ils apprennent ainsi à se soumettre aux adultes et à les respecter. Ce rituel de demande de nourriture à la mère par léchage des
babines va devenir un rituel de soumission active ou comportement d’apaisement, que les chiots exécutent avec les adultes. Plus tard, lorsqu’ils seront devenus adultes à leur tour, ils pourront l’utiliser pour calmer un congénère agressif en déclenchant chez lui l’inhibition.

Jusqu’à l’âge de 2 mois, le chiot est protégé par les anticorps de la mère contre virus, bactéries, champignons. Après l’âge de 2 mois, les anticorps de la mère diminuent. Il est nécessaire de vacciner contre : la maladie de Carré, la Parvovirose, l’Hépatite de Rubarth, la Leptospirose et la rage. La maladie de Carré, la parvovirose et la leptospirose sont des maladies fréquentes et contagieuses. On débute les vaccinations à partir de l’âge de 2 mois en général par le CHP (carré, hépatite et parvovirose). On fait un rappel 1 mois plus tard en ajoutant la leptospirose. La rage ne se fait en France qu’après 3 mois révolus. En général, un chiot reçoit 3 séries de vaccins à 1 mois d’intervalle. Puis les rappels se font tous les ans. Si l’on rate une vaccination, il faut alors recommencer 2 séries à 1 mois d’intervalle.

Voir mon livre " ÉLEVAGE ET COMPORTEMENT " , préface du Professeur Denis. Dans mon site!

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.