Complainte du chien en 1914

Le chien
....Sur la tombe du Maître il s'obstine à mourir

Il n'a pas oublié les soldats qui l'aimaient
Et dont il partagea la gamelle de soupe...
Il a toujours suivi docilement la troupe
De ceux qui ne sont plus et qui le caressaient.

Pauvre chien! il a vu succomber ses amis...
Il était là quand se déroulait la bataille...
Il les a vus,fauchés par la rude mitraille
Et sait que pour toujours ils se sont endormis.

Hélàs! jusqu'à la mort il leur sera fidèle...
Il ne veut pas quitter le glorieux tombeau
Et près de l'humble croix que voisine un drapeau
Il garde leur dépouille et parfois les appelle.

Il n'a pas oublié les soldats qui l'aimaient
Et dont il partagea la gamelle de soupe...
Il a toujours suivi docilement la troupe
De ceux qui ne sont plus et qui le caressaient.

Et quand le soir descend sur la plaine endeuillée,
Il a des aboiements lugubres qui font peur.
Pauvre chien,qui n'eût pas le suprême bonheur
De mourir avec eux,là-bas,dans la tranchée.

Louis Abric

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