« Mon chien se venge parce que nous le laissons seul à la maison depuis que j’ai repris le travail ; il dévore, détruit, déchiquète les rideaux, les meubles, les chaussures, le papier peint. C’est affreux !
Que faire ? ». Telle est la complainte de certains maîtres, et leur désespoir se comprend, comme se comprennent ( même si on peut les excuser) leurs ultimes recours : se débarrasser de leur chien ou encore s’abandonner à la colère et le frapper quand ils constatent les dégâts ! Hélas, tout cela ne corrige pas ce trouble du comportement et on perd ainsi l’amitié de son chien.
Mieux vaut essayer de comprendre ce qui motive cette énergie dévoyée et trouver à la canaliser à bon escient. En effet, des solutions existent….
Si vous voulez une comparaison avec les humains, cela équivaut à se ronger les ongles, sans motif très clair, simplement par anxiété. Une stratégie inventée par l’organisme afin d’échapper à la situation et réduire l’angoisse.
Il faut savoir que le chiot, âgé environ de 4 mois, à tendance à mordre tout ce qui se présente, car il change ses dents de lait contre ses dents d’adulte et ses gencives l’irritent comme chez le bébé humain.
Le mordillement naturel :
Cette phase orale peut durer presque jusqu’à 6 ou 7 mois s’il s’agit d’une grande race. On ne s’étonnera pas de voir le jeune chien mordiller les objets ou les pieds de table. En fait la mâchoire sert également, chez le chiot, à reconnaître les objets. C’est le seul organe préhensile à sa disposition, à défaut de mains, pour faire l’apprentissage du milieu et intégrer les informations, les stocker sous forme d’expériences qui serviront plus tard.
Ainsi le canidé sauvage, comme le loup, apprend à éviter les hérissons, quoique certains aient mis au point une technique particulière qui consiste à uriner sur leur proie pour la faire se détendre, ce qui permet de la retourner d’un coup de patte et de la saisir au ventre, avec les crocs.
En général ce comportement disparaît vers un an, ou plus, selon la race, à la période post-pubertaire. La solution, pour éviter ces déprédations, c’est d’offrir pendant ce laps de temps des nerfs de bœuf ou des os de buffle, vendus dans le commerce ; ils peuvent être « mâchouillés » pendant des heures et même être ingérés sans danger.
Dans le cas où il y a persistance de ce comportement chez le chien adulte, c’est qu’il est lié à un problème relationnel avec l’environnement. Chez le chien adulte, ce trouble du comportement peut apparaître en réaction à un conflit intérieur qui le déséquilibre. Il peut se sentir brusquement isolé de la meute (absence des maîtres, un autre animal ou un enfant survient dans le foyer et met en péril son rang hiérarchique, réaction qualifiée de « jalousie » par anthropomorphisme). Dans la maison des querelles de ménage éclatent entre les maîtres. On ne le sort pas assez souvent en liberté pour qu’il puisse satisfaire ses instincts naturels, etc….
Des promenades stimulantes
Un chien a besoin de prendre de l’exercice, en liberté. Il ne doit pas se contenter d’un promenade hygiénique d’une demi-heure par jour, en laisse.
Pour qu’il découvre des stimulations, on peut l’emmener en promenade à la campagne, en forêt, dans un parc ou sur un simple terrain vague. Il y découvrira de nombreuses odeurs, dont celles du marquage territorial d’autres chiens, le passage récent d’un lapin, une taupinière, etc.
D’autre part, on s’amusera à lui lancer la balle ; de cette façon, on met en jeu différents instincts naturels qui ont besoin d’être sollicités pour un bon équilibre psychique, à savoir l’instinct de poursuite du gibier, l’instinct de prédation lorsqu’il la saisit ( la balle), l’instinct de coopération dans la meute lorsqu’il la remet au maître, l’instinct de soumission au chef lorsqu’il attend le moment où le maître lui permet de partir la chercher et lorsqu’il ordonne de la donner….
Au cours des promenades il rencontre des congénères, ce qui lui permet d’échanger des signaux visuels, olfactifs, et de renouer avec le grand langage des canidés, se situant hiérarchiquement et conservant le contact avec son espèce, comme il le faisait avec ses frères et sœurs lorsqu’il était chiot.
Hiérarchie mal établie :
Il a besoin de connaître sa place dans la meute humaine. Il doit absolument avoir la preuve que son maître est un vrai chef qui sait se faire obéir par la patience, la douceur certes , mais surtout par la fermeté. Sinon, dans la logique canine, il doit revendiquer la place, et s’il ne le peut pas, ses instincts de soumission et de dominance ne peuvent se fixer et entreront en conflit, jusqu’à ce qu’une troisième voie permette la dérivation de l’énergie accumulée.
Ces perturbations intérieures vont « exploser ». Elles se manifestent par la destruction d’objets qui représentent le maître et qui en sont le prolongement logique….
La façon la plus simple d’établir cette hiérarchie demeure les exercices d’obéissance, quelle que soit la race, ainsi que la mise en place de zones autorisées et de zones prohibées, tels que, s’il est dans la maison, le fauteuil ou la chambre du maître, avec en plus quelques interdits clairs, précis, toujours les mêmes, dans les manifestations de son comportement (quémander à table, par exemple).
Ignorez les dégâts
Si le maître constate, en rentrant chez lui, que son chien s’est livré à des activités destructrices, il doit commencer par éloigner le fautif, ou fermer la porte, avant de réparer les dégâts afin qu’il ne puisse le voir. En effet, que vous « hurliez après lui », ou que vous vous contentiez de ranger ce qu’il a dérangé, il en tirera la conclusion que sa technique a réussi, puisqu’il est parvenu à attirer votre attention. Votre conduite renforcera son comportement destructeur.
Le punir là où il a pêché :
S’il y a punition, elle doit être provoquée par l’objet du délit. Cela consiste à placer, par exemple, des pièges à souris sur les chaussures qu’il a coutume de mordiller. Dans ce cas le maître ne doit pas être loin : afin d’intervenir dès le déclenchement de « la machine infernale » sans consoler son chien, et enchaîner sur une activité tout à fait différente du style exercices d’obéissance, ou jeu avec la balle. Bien entendu l’installation du système punitif doit se faire en dehors de la présence du chien.
On peut également utiliser le collier à air avec déclenchement à distance par le maître (Dynavet).
Le pistolet à eau, si on est à proximité.
En somme, on peut dire que le chien destructeur agit ainsi pour signaler sa détresse. Ce comportement signe un malaise : perturbation de la hiérarchie naturelle, sentiment d’abandon, maître qui ne lui permet pas assez souvent de laisser ses instincts s’exprimer par le biais du jeu et de la promenade.
Activité de substitution
L’énergie non exploitée se décharge dans une activité de substitution, très désagréable pour l’homme. La rééducation consiste à diriger convenablement son comportement, et, en dehors des bonnes règles de savoir-vivre à la maison, à fréquenter un club d’éducation canine où le chien retrouvera des congénères en outre une foule de stimulations, qui lui sont nécessaires.
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