"Z'avez pas vu Mirza, je le cherche partout, z'avez pas vu Mirza, il va me rendre fou"
Un chien fugueur est un chien en danger, mais c'est également un danger pour les autres, imaginez que pour l'éviter un chauffeur ait un accident mortel...
C'est vous qui en serez responsable.
Cela signifie qu'il ne faut pas prendre à la légère ce comportement, même si de prime abord il paraît bénin, une correction rapide et efficace s'impose!
Pourquoi partir ?
Notre jeune chien domestique enfermé entre des murs ou sur maître souvent absent et qui n’a pas le temps de jouer avec lui ou de le sortir à l’extérieur pour des ébats physiques, sans laisse, que d’énergie inemployée il a à dépenser ! N’oublions pas que dans la nature, la ronde de marquage territoriale journalière, du loup par exemple, se fait sur de nombreux kilomètres. Il doit explorer son territoire pour bien le connaître et recenser les éventuelles proies. S’il veut perpétuer l’espèce, il doit retrouver la femelle en chaleur en suivant les effluves odorantes. Dans le cas où il veut retrouver les siens, il lui faut également parcourir de grandes distances….
La fuite peut avoir comme origine la prédation, un instinct qui n’est pas exploité par le maître. Il coursera alors chats, chiens, facteurs, vélos, automobiles….
Il peut se transformer en véritable chasseur, s’il est mal nourri et a besoin de protéines : c’était le cas autrefois de presque tous les chiens de ferme ou de berger, grands chasseurs de lapins ou de faisans.
Un chien qui n’a pas un vrai maître avec une cohésion dans la meute, qui est rejeté et marginalisé par des brimades peut s’éloigner, partir.
Au moment des fêtes, en particulier du 14 juillet, nombreux sont les chiens qui fuguent pour tenter d’échapper au désagrément des détonations des feux d’artifices ou des pétards. Selon sa psychologie, le canidé qui reçoit de la douleur, pense qu’en se retirant du lieu où cela s’est passé, il l’apaisera.
Enfin, une cause essentielle des fugues pour toutes les races, dès la puberté, c’est le parfum de la femelle.
Il faut dire que l’instinct génésique que pousse à la perpétuation de l’espèce est très puissant, l’odeur de la femelle en oestrus parvenant sous forme de phérormones (substances chimiques volatiles) à des kilomètres de distance. Le chien se trouve contraint de rejoindre l’émettrice du signal pour satisfaire son instinct. Il est alors capable de véritables exploits, et celui qui refusait de sauter la haie de 70 cm au Club, va escalader le grillage de clôture de 2m sans problème ! Il est à remarquer que certaines femelles s’échappent pour retrouver les mâles et se faire couvrir.
Les risques :
Celui de se faire heurter par une voiture est multiplié par dix lorsque le chien a la tête ailleurs, dans le cas de la femelle en chaleur.
Il peut manger des appâts empoisonnés déposés pour les nuisibles.
Lorsqu’il s’attaque au gibier lâché par les chasseurs ou à une basse-cour dans une ferme, il peut se faire tirer dessus. La plupart des attaques de brebis imputées au loups sont dues aux chiens errants, mais évidemment il vaut mieux pour les éleveurs que ce soit le grand méchant loup qui permet, grâce à la convention de Berne, d’être généreusement indemnisé !
Il peut être à l’origine d’un accident de voiture mortel, lorsqu’un chauffeur tente de l’éviter et percute son véhicule sur un pylône ou tombe dans un ravin.
La Prévention :
Fournissez des stimulations en grand nombre et sous toutes les formes : promenades en liberté dans les lieux inconnus, courses auprès du maître en footing ou en vélo, jeux divers comme la poursuite de la balle.
Attention pendant ces promenades journalières qui durent au moins deux heures, on évitera si possible les abords immédiat de la maison, sinon cela ne fera qu’agrandir son territoire.
Des exercices d’obéissance quotidiens fixent des rapports hiérarchiques sains.
On peut préparer un isolement en deux à trois jours, de manière progressive : absence de plus en plus longue : 5mn, 15mn, 1h, etc….
Comment corriger ?
Il est important d’avoir un espace fermé, certains maîtres se plaignent que leur chien ne reste pas chez eux, alors qu’il n’y a pas de clôture ou que le portail du jardin est toujours ouvert.
On limite les points de sortie en installant une clôture hermétique, scellée au sol pour ceux qui creusent et, inclinée en haut vers l’intérieur, pour ceux qui grimpent ainsi qu’en maintenant le portail toujours clos.
Si l’on ne possède pas de clôture, la solution idéale est un chenil agréable et douillet qui deviendra son chez lui. Si l’on ne dispose pas de chenil et que l’on ait à l’attacher absolument, il faut choisir le système de câble avec un trolley qui coulisse.
La punition – il faut repérer le point de sortie, et installer un système punitif, qui se déclenche au moment de la fuite. La punition doit être assez intense pour lui ôter l’envie de recommencer (toujours proportionnelle à la sensibilité du chien) : fil électrique pour vaches non puissant, tuyau d’arrosage, gravillons projetés, collier à air avec déclenchement à distance….
Bien-entendu, le maître ne doit jamais être impliqué directement dans le désagrément, cela permet de corriger le défaut qu’il soit présent ou non, ainsi que de garder la confiance du chien. Si au moment désagréable le chien cherche à le retrouver pour se rassurer, il doit garder une attitude totalement neutre et faire semblant, par exemple, de s’intéresser à la pelouse ou aux arbres, comme si rien ne s’était passé. Pour remédier au plus vite à ce problème, on s’arrange pour déclencher le chien, autant de fois qu’il le faut, par exemple en faisant passer des vélos, si c’est cela qui l’incite à sortir.
Il existe des systèmes de fils enterrés que le chien ne peut franchir sans recevoir une décharge dans le collier qu’il porte, cela est efficace pour le fugueur très sensible et peu motivé, mais un Boxer ou un Rott qui foncerait à l’extérieur pour s’attaquer à la voiture qui passe ne sentirait presque rien au passage, par contre au retour, qui se fait en général avec circonspection, le désagrément pour franchir le territoire les obligerait à rester dehors.
Dans tous les cas il ne faut jamais punir au moment du retour, au moment où il se décide enfin à revenir, même si cela est difficile, on doit ignorer la faute et montrer des marques de contentement !
La castration a été indiquée par plusieurs auteurs comme étant la panacée en méthode corrective, en fait elle ne sera efficace que dans les cas de fugue à caractère sexuel ( et encore !) ou territorial.
Comment retrouver le chien ?
Se renseigner à la mairie, commissariat, fourrière, refuge de la région.
Diffuser des photocopies avec des photos du chien qui donnent sa description, son numéro de tatouage et vos coordonnées. Proposez toujours une récompense.
Récapitulatif des conseils :
Un chien qui est bien chez lui ne va pas chercher ailleurs, offrez des stimulations, des sorties en liberté, une hiérarchie saine et claire.
Ne pas provoquer. Il faut clôturer correctement et toujours maintenir la porte fermée.
On peut préparer l’isolement, cela se fait de manière progressive, en deux ou trois jours.
Pour corriger. On provoque la faute, on punit au moment du passage sans se faire voir, on reste indifférent s’il cherche à se faire consoler. Le système punitif doit toujours être proportionnel à la sensibilité de l’animal.
Attention, un chien errant peut être à l’origine d’un accident mortel qui engage la responsabilité de son maître.
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