Les problèmes du chien en ville

La ville n’est pas faite pour les chiens. L’homme a abandonné la campagne pour vivre dans les villes, son compagnon a quatre pattes l’a suivi, mais la vie citadine est-elle faite pour le chien, ceci est moins sûr.
L’homme a évolué en symbiose avec le monde animal, lorsqu’il a été obligé d’abandonner la vie rurale pour le milieu urbain, le chien toujours fidèle est resté un des seuls animaux à le suivre, il en résulte pour lui des problèmes d’adaptation.
Le psychisme :

Le chien est un animal de plein air on le retrouve confiné dans un appartement (quelquefois pendant des heures) en attendant que son maître rentre du travail. La plupart des maîtres se contentent de le sortir quelques minutes dans les rues, attaché à la laisse, pour qu’il fasse ses besoins. Certains chiens arrivent à un âge avancé sans avoir été une seule fois lâché en liberté…
Si son ancêtre berger parcourait journellement une moyenne de 50 à 100 km, lui n’aura le droit qu’à une centaine de mètres de promenade, et encore uniquement pour faire ses besoins. Et même pour lui, il n’est plus question d’obéir à l’instinct, en choisissant une zone de marquage hiérarchique et territoriale, il doit faire rapidement et où on l’oblige à s’exécuter.
La rencontre avec les femelles, il n’en est plus question. Pour la femelle c’est la même chose et on s’arrangera pour que les chaleurs soient interrompues au plus vite ou qu’elles n’apparaissent pas à l’aide de médication.
Les conséquences sont inéluctables, cet ensemble de contraintes qui va à contrario de la vie libre va engendrer chez notre chien citadin une série de troubles qui se manifestent de diverses façons.

Selon le vieil adage “ l’ennui est la mère de tous les vices ” et notre chien des villes va aboyer pendant des heures, gratter à la porte, détruire les chaussures ou d’autres objets à sa portée, manger jusqu’à devenir obèse, avoir des problèmes sexuels (léchage, monte sur un meuble ou sur le genou du maître, nervosité, grossesse nerveuse à répétition pour la femelle, etc.), quelquefois de l’agressivité…

Rencontre avec les autres chiens et marquage.

Deux problèmes qui peuvent être améliorés par la castration des mâles ou la stérilisation des femelles (le fait de sortir dans la rue avec tous les chiens du quartier qui la harcèle lorsqu'elle est en chaleur). Si dans les pays Anglo-Saxons 80 % d'entre eux le sont, en Europe on en a que 30%, comme si les maîtres en étaient affectés.

Si l'on a pas socialisé correctement son chien aux autres chiens (en ville, les maîtres prennent immédiatement leur chiot dans les bras dès qu'un chien apparait), en fréquentant une vraie école du chiot , on organisant des promenades collectives en liberté dans des lieux autorisés et sécurisés, il y a un risque de perte de la sociabilité et donc d'agressivité. Avec les petites races ce n'est pas un gros problème mais avec un chien qui fait 30 ou 50 kg c'est un gros risque. Le rituel d'approche va être particulièrement riche au moment de la prise de contact afin d’envoyer des signaux nets et précis qui annoncent la puissance hiérarchique qu’ils s’attribuent. Le regard, la position des oreilles, de la queue, les mimiques, les attitudes corporelles, le redressement du poil, les sons émis, les odeurs dégagées par les glandes anales, tout contribuera à étaler leur personnalité pour tenter d’en imposer à l’autre. Cette expression de parade va se maintenir jusqu’au contact qui sert à se renseigner plus complètement sur le congénère. S’agit-il d’une femelle ? Quel âge a-t-elle ? Est-elle susceptible d’être en chaleurs ? Ou bien s’agit-il d’un mâle ? Est-il encore impubère ? S’il est adulte, consent-il à faire acte de soumission ? Faut-il, au contraire, se soumettre à lui ? Dans le cas, où il est de force égale, faut-il aller jusqu’au combat ? Dans cette alternative, préparons-nous en choisissant la meilleure position pour vaincre, etc.

En général, ces rencontres se terminent par un marquage par jets d’urine sur le premier accident de terrain venu (cet acte est probablement issu de la miction de peur du chiot), avant de s’éloigner l’un de l’autre d’un air honteux, conscients d’avoir “ sauvé la face ”, mais bien contents de “ se défiler ” d’un combat dont l’issue reste toujours incertaine
Le marquage en levant la patte (Il a été établi qu’un chien adulte normal placé dans un environnement normal produit environ 20 à 40 ml d’urine par kilogramme de poids vif et par 24 heures) ou en déposant des crottes est une nécessité pour le chien, par contre pour les humains c'est une source de saleté. Alors, les villes ont mis en place des petits espaces souvent étroits avec un plot au milieu, seulement il faut savoir que si un vrai dominant a uriné avant, le chien soumis prendra peur en rentrant comme s'il l'avait devant les yeux et refusera de faire. Le caniveau n'est pas non plus toujours accessible, vu le nombre de voitures.

L’état de santé
Les poumons:

Chez les humains, une étude récente montre que pour les visites de SOS Médecins opérant principalement dans les villes au domicile des patients, on a une recrudescence de 10 % pour l'asthme, 8 % pour les maux de tête et 6 % pour les affections respiratoires.
N'oublions pas que les chiens vivent au niveau des pots d'échappements et que la pollution les atteint également, ils souffrent donc ; souvent des mêmes maladies que leurs maîtres (problèmes respiratoires et anémies chroniques.)
Dans l'air, il y a du Dioxyde de Soufre venant du chauffage domestique, de l'ozone qui se forme à partir des gaz d'échappements et des rayons de soleil, du Benzène présent dans l'essence, des oxydes d'azote rejetés en particulier par les usines, des poussières et particules produites, par exemple, par les moteurs qui fonctionnent au diesel. Sans compter que dans les maisons elles-mêmes, la fumée de cigarette est aussi toxique. Le résultat est une irritation des muqueuses. Nous ne voyons que les yeux rougir, mais il y a également une atteinte des bronches et donc, de la capacité respiratoire qui va gêner le chien considérablement pour courir ou récupérer après effort. Le Benzène issu du tabac, produits de bricolage, de construction et de décoration est cancérogène et peut donner une leucémie. Le Styrène des matières plastiques, du tabac, des produits isolants peut entrainer des problèmes neurologiques et des cancers pulmonaires. Le Formaldéhyde des peintures, du tabac, du bois aggloméré pour les cancers naso-pharyngés. Le Trichloréthylène des peintures, colles, vernis pour les cancers du foie ou des testicules

La peau et le pelage :
Le plomb et les acides issus des tuyaux d’échappement vont se coller au poil et être à l’origine de démangeaisons et de dermatoses.
Les maladies
Le nez du chien est à la hauteur des poussières du sol et de tout ce qu’elles contiennent, les rares endroits qu’il a le droit de fréquenter sont les points de rencontre de tous les chiens et les chats de la ville. Un peu d’eau croupie que le chien lèche et qui contient l’urine des rats et peut-être la leptospirose. Le brin d’herbe qu’il mâchouille en rêvant de nature a peut-être été contaminé par un crachat de tuberculeux, le virus de la maladie de carré ou celui de l’hépatite de Rubarth a peut-être été déposé par un autre chien, le sable qu’il avale en jouant avec sa balle contiennent peut-être les larves de l’ascaridiose.

Les intoxications :

Une flaque d’huile de vidange, un peu d’antigel, un cadavre de rat mort par un empoisonnement aux anticoagulants. Selon le centre National Antipoison Vétérinaire 45% des demandes pour toutes catégories de toxiques concernent les chiens. Les raticides, certaines plantes d’appartement ou d’ornement, les polluants comme les hydrocarbures, les produits ménagers qui ne se rincent pas, les pesticides, les médicaments qu’on laisse traîner ou qu’on essaye sur son chien.

L’appareil digestif :

Le chien vit dans la cuisine de l’homme, il est devenu omnivore comme lui, même si on ne le nourrit pas exclusivement des restes de table, on lui en donne pas mal. Une nourriture la plupart du temps inadaptée qui engendre des désordres osseux, des diarrhées, des dermatoses, de l’obésité. Il n’y a même pas de l’herbe pour se purger en cas de besoin.
Les dents de ce puissant prédateur ne sont plus utilisées car les aliments sont mous, elles vont s’entartrer et se déchausser.

Les odeurs:
Le chien a un odorat très développé, il peut capter des odeurs que nous ne percevons pas, la ville est un monde d'odeurs qui peuvent être repoussantes pour lui. Il y a un traitement hédonique, affectif (plaisant ou déplaisant) et un traitement logique (discrimination et identification). L’odeur ou stimulus-signal est composée de molécules à l’état gazeux qu’il aspire par voix nasale ou rétro nasale (la gueule).
Il est apte à percevoir une odeur à un seuil très bas (dilution de 1 million de milliardième), avec un temps d’identification de 0,5 secondes. Il est capable de se conformer à l’état intérieur du maître, il ressent l’angoisse, le stress, l’état dépressif, car le corps, par le jeu des hormones de l’émotion va émettre des odeurs différentes. Si quelqu’un a peur, il le sentira également.

Comment améliorer l'état d’existence du chien citadin ? :

° Il faut essayer de le sortir souvent et le plus longtemps possible en essayant de trouver un endroit pas trop pollué où il est permis de le lâcher en liberté. Les caniveaux qui lui sont autorisés ne sont pas des endroits très propres et pas toujours accessibles étant donné le nombre de véhicules garés pare-choc contre pare-choc. Les sorties sont bonnes pour sa condition physique ainsi que pour son équilibre psychique, un chien qui peut faire le plein de stimulations sans contrainte se sentira mieux dans sa peau.

° Veiller à ce qu’il soit vermifugé correctement et que ses vaccinations soient à jour.

° Donner une alimentation saine et équilibré (les aliments pour chiens répondent à tous les critères). Pas de restes de table, pas de suralimentation, pas de compléments pour le squelette ou le poil sans avis vétérinaire. Un os de veau ou en peau de buffle exercera et nettoie ses dents.
° Tenez hors de sa portée les plantes qui peuvent être toxiques, les produits dangereux, les médicaments.

° Brossez-le souvent pour éliminer les agents polluants, d’autre part la maîtresse de maison vous en sera gré.
° Choisissez son lieu de repos dans la maison à l’écart des passages pour qu’il puisse avoir un moment de tranquillité et dans un endroit sans radiateur (la chaleur n’est pas bonne pour son poil et provoque des coryzas et des rhumatismes).

° Les villes aussi ont des devoirs envers les animaux de compagnie:
Les municipalités décident bon nombre d’interdictions pour nos chiens : la muselière, la laisse, le collier, le tatouage, le caniveau… Il faudrait en parallèle offrir un peu d’agrément aux 8 millions de chiens français en créant des espaces de détente, des lieux d’aisance, etc. Le chien est devenu un peu plus qu’un chien, il fait partie intégrante de notre société. Il a un rôle fondamental pour la famille, pour l’enfant, pour la personne seule, sans parler des bienfaits qu’il apporte en tant que chien-visiteur©, chien pour handicapé ou comme sauveteur dans les décombres ou à la recherche d'enfant perdu.

Si vous ne pouvez aller vivre à la campagne avec votre chien, vous devez au moins essayer de préserver votre animal de tous ces risques inhérents à la vie moderne.
En évitant de faire des promenades dans les rues trop fréquentées par les véhicules à moteur (pensez au nez de votre chien). Emmenez- le dans un bois, un parc autorisé aux chiens, à la campagne, pour qu'il puisse respirer et s'ébattre en liberté
. Ne le faites pas courir en ville, dans les lieux où la pollution sévit. Les efforts vont multiplier les risques.
Enfin, essayez pour votre chien, vos enfants, vos voisins ou vous - même de ne pas rejoindre la meute des pollueurs...

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