Quelques idées reçues sur le chien reproducteur !

On peut parler d’affirmations gratuites, d’idées préconçues, de croyances populaires, etc. certaines ont la vie dure, d’autres n’ont pour ainsi dire plus cours. Nous allons peut-être détruire une certaine forme d’imaginaire qu’on trouve chez les maîtres, même chez certains « spécialistes » attachés à des conceptions anciennes (qu’ils finissent par croire réelles), pour la race ou le chien qu’ils affectionnent.

1- La télégonie ou imprégnation maternelle :

Une femelle en chaleur ayant été saillie et fécondée par un mâle d’une autre race ou par un bâtard, de manière accidentelle, aurait tendance à produire des chiots ressemblant à celui-ci lors des gestations ultérieures, même si elle est saillie par un mâle de sa race.

Cette accusation de mésalliance a été appelée « télégonie » ou « imprégnation maternelle », il ne s’agit que d’un mythe qui ne repose sur rien de scientifique.

Pourtant on retrouve dans l’histoire et même au début du siècle certains éleveurs qui supprimaient leur chienne de race pure qui avait fauté, croyant qu’elle était souillée à jamais dans sa descendance.

En 1655, Robert de Salnovre insiste sur le fait que, lorsqu’on avait une chienne saillie, il fallait l’empêcher de regarder les autres mâles, surtout s’ils avaient une autre couleur de poil : « si elle voyait un chien d’un autre poil, ses chiens en tiendraient et seraient bigarrés par la force de l’imprégnation ».

Du Fouilloux, en 1573, dira : « De quelque chien qu’une lice sera couverte, la première fois qu’elle sera en chaleur, et de sa première portée, soit de Mastin, Lévrier ou chien Courant, en toutes les autres portées qu’elle aura après, il s’en trouvera toujours quelqu’un qui ressemblera le premier chien qui l’aura couverte ».

Gayot, en 1867 : « La première fécondation a-t-elle une influence quelconque sur les suivantes ? Oui, sans doute, répondent les grands éleveurs, les plus experts et les autres (...). Veillez à ce que le succès de toutes les portées à venir de la lice ne soit pas compromis par une fécondation préalable et mauvaise ».

En 1900, Megnin parlant du Braque de Bourbonnais : « Chaque fois que les taches, au lieu d’être disséminées sur tout le corps, sont en plaques très étendues, on peut être certain qu’il y a eu mésalliance ».

Cornevin en 1891 : « Une chienne d’Artois, fécondée une première fois par un Mâtin dont les yeux étaient vairons, se lia plus tard à un mâle de sa race et eut, dans sa portée, un petit ayant les yeux vairons ».

En fait si des chiots naissent différents du père, c’est qu’il s’agit, soit d’une manifestation d’atavisme qui fait apparaître des caractères qui existaient dans le potentiel héréditaire de celui-ci ou de la femelle (mais qui n’étaient pas visible), soit d’une superfécondation, si la mère a été saillie par des mâles différents avec fécondation de plusieurs ovules au cours des mêmes chaleurs (c’est pourquoi on recommande d’isoler la femelle saillie, des autres mâles).

2-Dans la reproduction, le mâle est plus important que la femelle :

Il faudrait pour cela avoir un mâle homozygote, c’est à dire qui posséderait en double les gènes correspondants aux caractères désirés. S’il n’a que des caractères dominants il devient un raceur absolu, ce qui est impossible à trouver.

Un reproducteur ne peut transmettre, quelle que soit sa partenaire que ceux de ses caractères qui sont dominants.

En définitif, la responsabilité de la génétique sur la descendance est identique chez le mâle et chez la femelle.

Dans l’élaboration des races canines, c’est la consanguinité qui a permis de fixer les qualités des individus à l’état homozygote. Rappelons que l’influence du milieu, de l’alimentation, de l’exercice peut jouer un rôle non négligeable et que la mère doit être considérée comme plus importante que le mâle car, en plus de ses caractères génétiques, elle est un modèle à imiter pour ses chiots pendant qu’elle les élève : mère équilibrée = chiots équilibrés (alors que le père est rarement présent).

3-Une chienne qui n’a jamais été saillie et n’a jamais mis bas sera plus facilement atteinte du cancer de la mamelle.

C’est faux, car les risques sont identiques, on peut même avancer grâce à des statistiques récentes que la femelle qui a été castrée tôt et n’a jamais reproduit a moins de risque d’avoir un cancer des mamelles.

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