TRANSMISSION DU CARACTERE EN ELEVAGE

Le chien c'est un ensemble de capacités physiques, physiologiques et émotionnelles qui vont déterminer un tempérament, l’aptitude à réagir face à une situation donnée. Le comportement combine l’instinct inné et héréditaire, avec l’acquis, ils sont indissociables . Une réaction de l’individu aux variations du milieu. On défini le génotype comme la totalité des informations héréditaires contenues dans le génome. Le phénotype comme un ensemble des caractères héréditaires visibles d'un individu. Il résulte de l'expression du génotype dans un environnement donné. La couleur des yeux est un exemple de phénotype. Il y a la transmission génétique des parents, une partie minime par le père, une partie importante par la mère qui va les élever et servir de modèle (d'où l'importance de bien choisir une reproductrice), un ensemble que j'avais défini à 20% début 80, lors de mes premiers écrits sur la psychologie du chien (à l'époque l'éthologie du chien était presque inconnue en France!). La transmission d'un caractère génétique suit les lois de Mendel. Il peut être présent dès la naissance de l’individu ou apparaître plus tardivement dans la vie de l’animal. L’inné dépend du patrimoine héréditaire de l’espèce (en éthologie, on parle d’instincts). Les comportements instinctifs sont donc des comportements innés, c'est à dire déterminés génétiquement et qui ne nécessite pas d'apprentissage préalables. Le caractère inné d’un comportement c'est lorsqu'on trouve les mêmes séquences chez tous les individus de l’espèce (le loup comme le chien lève la patte pour le marquage territorial. Le loup qui a abattu une proie enterre les restes, le Yorkshire qui vit en appartement va faire comme s'il creusait le tapis ou le parquet pour enterrer une friandise ou un jouet)

Ensuite il y a l’environnement et les expériences précoces qui commencent à l'état fœtal dans le ventre de la mère puis par le nombre de stimulations offertes par l'éleveur, ensuite celles qu'il va recevoir chez son maître et les éventuels expériences positives ou négatives du milieu, un ensemble que je considère à 80%. Le mode le plus courant d'apprentissage en milieu naturel se fait selon la méthode dite de "essai-erreur". L'individu teste ce qu'il découvre et en retire des enseignements, est-ce que c'est positif pour lui donc renouvelable, ou négatif donc à éviter. Ce qui veut dire tout simplement, que le chiot deviendra le chien que l'on aura fait, en commençant par la période de socialisation primaire qui est la plus importante entre 3 semaines et 3 mois en fonction des expériences qu'il va subir. On peut aller plus loin en disant que le modelage du futur caractère peut s'établir déjà chez l'éleveur selon l'orientation future, on peut en faire un futur chien rapide et spontané s'il doit faire du travail énergique, ou bien un chien calme et réfléchi s'il doit être chien de compagnie dans une famille avec beaucoup d'enfants en bas âge ou chez des personnes âgées ou handicapées. Le départ de l'élevage est très important pour les acquisitions. Selon une expérience de Fox et Stelzner, les chiots soumis a diverses stimulations entre la troisième et la douzième semaine, vont avoir un électroencéphalogramme plus mature, ils sont moins émotifs et sont capables de résoudre des problèmes simples sans aucune difficulté. Ils maîtrisent mieux les situations que leurs congénères. Lors de cette période le jeune doit faire l’apprentissage d’autocontrôles importants, notamment la morsure inhibée, qui doit être acquise avant l’âge de deux mois. La mère va intervenir en cas de combats entre chiots en corrigeant le mordeur s’il ne s’arrête pas quand le mordu manifeste sa douleur (dans les écoles de chiots ont met des chiens adultes régulateurs). Vers cinq à sept semaines, l’homéostasie sensorielle se met en place, elle permet de sélectionner les stimuli, de les analyser, de les trier afin de réagir correctement.

Il ne faut pas hésiter à parler d'intelligence dans les comportements canins, elle signifie une faculté de relier des éléments entre eux, du latin "intellegere". Chez le chien on peut parler de mémoire conditionnée par apprentissage si le comportement est associé par exemple avec une friandise ou le jouet. On a aussi une mémoire affective liée à une caresse du maître ou à l'association avec quelque chose de positif comme la promenade. Une fois l'éducation mise en place on peut parler de mémoire associée, un signal de la voix ou un geste (ordre). En cas de stress certains comportements apparaissent: bâillements, toilettage, se secouer, courir, renifler le sol, manger de l'herbe…

Il faut dire que certains éleveurs et beaucoup de propriétaires de chiens partent d'à priori concernant la race de leurs chiens en leur attribuant des particularités caractérielles qui ne sont pas toujours fondées.

Il m'arrivait d'accompagner le Professeur Queinnec, par exemple lors d'une réunion des lévriers. Les éleveurs et propriétaires affirmaient qu'il s'agissait de races que l'on ne pouvait mettre en obéissance, qu'elles étaient indépendantes de nature, etc. J'ai donc demandé à un éleveur d'Azawakh (lévrier du Mali, cousin du Sloughi) si je pouvais essayer l'éducation Méthode Naturelle avec un de ses chiots, à titre d'expérience. Une femelle d'un peu plus de 2 mois, au bout d'environ 3 mois, elle avait la même obéissance qu'un chiot Berger Allemand: rappel, marche au pied sans laisse, positions, rapport d'objet… Comme d'habitude, c'est l'expérience de terrain qui prime et non les théories théoriciennes!

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