Les troubles du comportement sexuel chez les chiens

L'homme fait vivre le chien dans des conditions artificielles qui mènent quelquefois à un comportement social perturbé.

Dans certains cas il s'agit d'une manifestation pathologique que votre vétérinaire devra découvrir, car elle peut mener à un hypo sexualisme ou à un hyper sexualisme.
Beaucoup de maîtres possédant des chiens ayant des qualités extérieures très proches du standard, se désespèrent de ne pouvoir faire reproduire. On comprend que pour les éleveurs cela puisse devenir catastrophique.

L'accouplement normal
Lorsque l’on met en présence un mâle et une femelle en chaleurs, il va se dérouler un rituel qui mène à l'accouplement.
Le mâle flaire, claque des dents, salive, lèche l'urine de la femelle, fait des approches timides, qui vont rapidement se concrétiser par une tentative de monte en posant le museau sur le dos de la femelle. Les marques de tendresse se manifestent par des petits coups de museau mutuels, des coups de patte, des jeux poursuites. Si la belle n'est pas vraiment prête, elle va s'arranger pour toujours faire face ou s'asseoir dès que le prétendant se rapproche trop près. Ces esquisses de fuite peuvent également servir à stimuler son partenaire et si elle est dans la bonne période elle s'immobilisera, signifiant qu'elle accepte l'accouplement.
Si le couple vit dans un même lieu, la bonne période sera vite découverte et les accouplements vont se succéder plusieurs fois par jour. Hélas la plupart du temps, la chienne est amenée chez l'étalon, qui vit parfois à des centaines de kilomètres. Au moment choisi par le maître. Les rencontres trop brèves, le stress du voyage et l’appréhension du maître, engendrent des blocages psychologiques.

Les problèmes

Refus de la femelle
- Certains mâles peuvent refuser une chienne en particulier et accepter une autre. Cette préférence est difficile à expliquer, mais elle existe.
- Un mâle inexpérimenté, mis en contact avec une femelle n'ayant jamais été saillie ou agressive, peut avoir un blocage de la libido.
- Un mâle trop dominé par son maître et écrasé en permanence par son autorité, aura du mal à exprimer ses besoins sexuels en présence de celui-ci. Il faut qu’il sorte de l'enclos où se trouve le couple et laisse faire la nature pour qu'il y ait une chance de succès.
Un chien hypersocialisé à l'humain, par exemple s'il est partit trop tôt de l'élevage (autour de 5 semaines) ou s'il a été élevé par l’homme depuis sa naissance (orphelin), n'a pas appris la référence de l'objet sexuel normal, il ne sait pas faire la saillie ou refuse la femelle.
-Un chien âgé ayant des problèmes lombaires ou des hanches refusera car l'acte est associé à une douleur intense.
- Il peut s'agir d'une cause hormonale qui fait chuter la libido, comme l'hypotestoteronisme ou l'hypothyroïdie.
- L'usage abusif des anabolisants va diminuer le taux de testostérone.
- On peut trouver des cas d'insuffisance du développement testiculaire. On estime que 10% environ des mâles en sont sujets (chez le chiot normal, la migration testiculaire dans les bourses est finie entre 6 et 10 semaines).
Des cas assez rares d’hermaphrodisme avec coexistence de formations ovariennes et testiculaires (les attributs génitaux des deux sexes).
- Chez certaines races, il peut exister un pénis insuffisant (Dogue Allemand) ou trop important (Chihuahua, Pékinois).
- D'autres anomalies peuvent générer l'impuissance, comme une mauvaise ouverture de l'urètre sur la face inférieure ou supérieure du pénis.

Refus du mâle
- Le lieu des ébats peut être stressant ; soit il est trop grand, soit il y a trop de chiens ou d’humains à proximité.
- On peut trouver, comme chez le mâle, des cas de préférence sexuels pour tel mâle plutôt que pour tel autre. D'après les expériences qui ont été faites pour accoupler des louves avec des chiens, notamment pour créer la race du chien-loup Tchèque, on s'est aperçu que la femelle ne peut accepter un mâle que si celui-ci est suffisamment dominant par rapport à elle.
- Il existe aussi des cas de femelles trop socialisées, trop couvées ou trop dominées par les maîtres, qui ne peuvent établir des rapports normaux avec les mâles.
- La femelle peut être jeune ou inexpérimentée, ce qui entraîne un stress devant l'empressement quelquefois brutal de l’étalon, surtout si elle a été élevée en dehors de la présence de mâles. Chez la souris, par exemple, on note que des jeunes femelles élevées avec des mâles sont pubères plus tôt et n'ont pas de problèmes pour l'accouplement.
- D’ordinaire les premières chaleurs surviennent entre 7 et 12 mois et réapparaissent tous les 6 mois. Certaines chiennes n'ont jamais présenté de chaleurs ou ont des chaleurs séparées par plusieurs années ; il peut s'agir de causes psychologiques (par exemple cohabitation avec une chienne très dominante) ou pathologiques comme un manque de développement des ovaires, d’une lésion des ovaires ou des glandes qui les font fonctionner.
- Un déséquilibre alimentaire peut être en cause, engendrant une absence de chaleurs, des chaleurs sans ovulation ou de la frigidité ; de même que l'excès d'aliments énergétiques avec graisses et viandes, l'obésité, l'insuffisance de phosphore ou d'iode, des carences en vitamine A.

Conseils pour la reproduction
L’âge: pas avant les 3èmes chaleurs pour la femelle, et 2 ans pour le mâle. L'âge des partenaires doit être à peu près identique.
Proportions: on évite les disproportions importantes, surtout dans les races où le standard est très souple.
Lieu: calme et pas trop étendu.
Stress: on laisse les partenaires seuls, afin que le rituel d'accouplement se déroule. Eviter la présence de trop d'humains ou d'autres chiens (chenils) à proximité. En cas de problème, toujours prendre conseil chez votre vétérinaire.

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