Les classes pour chiots®
Copyright Joseph ORTEGA
« Les chiens... Ce qu’il y a d’agréable en eux, c’est qu’on peut faire l’idiot avec eux et que non seulement, ils ne nous font aucun reproche, mais qu’ils font aussi les idiots avec nous. » S. Butler
Imaginez un enfant qui n’irait en classe qu’à l’âge de 18 ou 20 ans, n’ayant jamais appris à lire ou à écrire... C’est exactement ce qui se passe avec les chiens que les Clubs n’acceptent dans leur grande majorité encore à l’heure actuelle, qu’à l’âge de 1 an ou rarement, de 6 mois.
Pourquoi l’éducation si jeune chez le chien ?
Voici des années que je me bats, pour faire comprendre aux éducateurs, que le futur chien se fait à l’étape chiot, d'où mon invention de "l'école des chiots®". La période la plus importante, pour la mémorisation des bases d’apprentissage et pour la constitution d’un « tempérament », étant comprise d’une moyenne générale, entre 3 semaines et 6 mois d’âge. Par contre la socialisation primaire se termine à 3 mois, donc inscription pour débuter dans les écoles de chiots®, dès l'âge de 2 mois, ainsi on peut améliorer un comportement négatif qui vient des élevages où il manque stimulations et socialisations, d'autre part conseiller les maîtres qui ont un chiot pour la première fois et peuvent commettre des erreurs pour la vie de leur chien.
Les moniteurs et éducateurs canins sont souvent désarmés face à des chiots, surtout ceux qui sont fidèles à la méthode très classique de la contrainte.
Il faut reconnaître que dans son jeune âge le caractère du chiot est souvent fragile comme du verre et on peut le briser, en employant certains moyens pédagogiques, qu’un adulte supportera mieux.
Pourtant, le chien est sans doute l’animal de compagnie le plus facile à éduquer. Le maître qui prend un chiot devient pour lui, à la fois sa mère, son père, son chef de meute, le clan. Celui-ci comme tous les mammifères élevés par un groupe, va apprendre comment vivre dans un biotope et comment correspondre avec les membres de ce groupe ou ceux d’autres groupes. Certains diront que le chiot veut naturellement faire plaisir à son maître, en fait il est comme le petit enfant qui teste son environnement, le maître est là pour encourager ou rectifier tel ou tel comportement. On peut en faire un futur chien bien éduqué, sociable et aimant, participant, discret et nécessaire. On peut également le transformer en monstre : destructeur, aboyeur, mordeur, asocial, etc.
La plupart du temps les maîtres ne savent pas s’y prendre, surtout s’il s’agit de leur premier chien et ils vont le considérer comme un jouet ou un substitut d’enfant...
Le rôle des clubs d’éducation canine est de donner au chiot un départ dans la vie correcte et, des informations au maître, pour pouvoir le comprendre et le diriger. Nous savons que plus de 90% des chiens sont voués au rôle de chien de compagnie, ils doivent être des chiens de ville bien adaptés.
La dénomination de ces classes
Dans plusieurs pays maintenant, ont commencés ces cours pour chiots et on peut dire, que les résultats sont surprenants. Avec un chien adulte il faut souvent un an de club avant d’obtenir des exercices de base, avec le chiot l’acquisition a lieu en quelques semaines.
Les dénominations de ces classes sont variées, mais l’esprit reste le même, il m'a été nécessare de déposer la marque à l'INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) pour éviter que ceux qui font n'importe quoi nomment leur "savoir" sous le même nom, ceci afin que cela ne porte pas préjudice à mon invention originale (avant les chien n'étaient acceptés en club qu'à 1 an!):
Milieu d’éveil
L’éducation naturelle
Classes de jeu pour chiots
Classe maternelle pour chiots
Classe pour chiots®
Classe d’éveil pour chiots
L’éducation sans laisse
Etc.
Les tranches d’âge
Nous ne parlons pas de races car toutes les races sont sur un pied d’égalité à cet âge là, néanmoins il est souhaitable de diviser en deux catégories pour éviter les bousculades trop viriles. Un chiot de 6 mois, qui fait une invitation au jeu, en donnant un coup de patte à un chiot de 2 mois, peut faire mal.
On divisera donc :
1er classe : jusqu’à 4 mois
2e classe : de 4 mois à 6 mois.
Ensuite Classe Ado: 6 à 8 et 8 à 12 mois
Les exigences du club
Pour l’inscription au club il faudra demander un minimum d’informations :
première vaccination obligatoire (contrôle du carnet de vaccination)
vermifugé
bonne santé, un certificat vétérinaire doit l’attester.
Assurance responsabilité civile
Le matériel du maître :
Il s’agit de la maternelle ce qui fait que le matériel scolaire est réduit, d’autre part n’oublions pas que l’éducation sera essentiellement basée sur le jeu.
Un sac-banane qui contient :
l’objet de jeu
les friandises du chiot
une cordelette fine en Nylon avec mousqueton de 10 mètres
une laisse légère
un petit collier non étrangleur en cuir ou en Nylon
un petit apportable (objet réservé au rapport)
Le choix d’un sac-banane que le maître porte devant lui n’est pas uniquement pratique (afin d’avoir le matériel avec lui), il sert surtout à focaliser l’attention du chiot sur une seule personne, le maître.
Le matériel du Club
Une aire d’ébats clôturée de 30 à 50 m2.
Il ne faut pas un espace trop grand qui engendre le stress, d’autre part ce lieu doit inciter aux rapprochements et aux échanges, sans permettre de s’isoler du groupe. La clôture s’avère nécessaire pour éviter les fugues qui pourraient se terminer par un accident, elle permet également de contrôler les ébats des chiots. Dans cet espace ludique on doit pouvoir trouver tout ce qu’il faut pour mobiliser, stimuler, éduquer.
Des obstacles à la taille des chiots :
On fabriquera des petites haies, des passerelles avec garde-feu de chaque côté pour éviter les chutes, un tunnel souple assez large de diamètre et court, etc.
Un couloir clôturé avec portique
Dans ce couloir de 10 m sur 1 m de large seront suspendu divers objets, les plus hétéroclites ; colorés, bruyantes, mouvants, mais jamais dangereux. Par exemple des banderoles, des bouteilles de plastique vide, des boîtes de bière vides en aluminium, des tubes caoutchouc, des tubes de mousse, des toiles, des bidons, etc.
Une ou deux cachettes. Derrière lesquelles le maître pourra se dissimuler pour appeler son chiot, par exemple.
Une table de type agility, réglable en hauteur et avec une surface antidérapante pour les manipulations en hauteur.
Des gamelles de plusieurs types : plastique, métal pour les exercices de hiérarchisation.
Des jouets variés sous forme de gros ballons, de pneus, de tonneaux de plastique, des balles, des boudins, des cordes tressées, etc.
Du matériel pour les stimulations :
° Acoustique : comme des sifflets, des pistolets à amorce, des sirènes d’alarme, une radio puissante, des bidons avec des gravillons à l’intérieurs...
° Visuel : c’est tout ce que nous avons déjà vu mais on peut faire preuve d’imagination en fabriquant par exemple, des tiges de bois souples au bout desquelles on fixe plusieurs banderoles ou des drapeaux, qui seront agités pendant le jeu des chiots.
Les exercices qui seront pratiqués
Comme il s’agit de bien préparer le chiot pour vivre avec son maître et dans notre société humaine, on retiendra essentiellement quelques exercices :
1 – La sociabilité
Les chiots seront alternativement lâchés. Soit tous ensemble sans les maîtres, soit tous ensembles avec les maîtres, soit un seul chiot seul, soit un seul chiot avec tous les maîtres. Il ne s’agit pas seulement de rendre les autres chiots agréables, mais également les humains.
En jouant en liberté les chiots continuent à « travailler » leur langage canin, qu’ils avaient commencés à apprendre avec leur mère, leur frère et leurs sœurs. L’avantage dans ces classes c’est qu’il continue son imprégnation à l’espèce et les notions importantes comme l’inhibition naturelle, pas seulement avec sa race, mais avec plusieurs races différentes (nous savons que des chiots qui ne voient qu’une seule race peuvent avoir une imprégnation sélective et considérer les autres comme des étrangers à son espèce.
La sociabilité aux étrangers et encore plus importante et il est intéressant d’introduire parmi les chiots des catégories d’humains différentes : Adultes (hommes et femmes), enfants adolescents, enfant en bas – âge (attention aux excès de zèle avec griffes et léchages).
On peut également s’amuser à déguiser certains d’entre eux avec uniforme, casque, blouse, masque de carnaval, etc. En aucun cas le futur chien ne doit craindre tel ou tel humain, recevant d’eux caresses et friandises, il les aimera tous, sans considération de la couleur de peau ou de la manière de s’habiller...
Cette sociabilité va se poursuivre dans les manipulations que nous allons voir plus loin.
2 – La hiérarchisation
Elle va consister à préparer le chiot à considérer son maître comme le chef de meute et non comme un égal. Il suffit de se livrer à ces quelques exercices en douceur pour régler le problème une bonne fois pour toute. D’autre part il ne faut pas oublier que souvent le maître, malgré les conseils donnés par le moniteur, ne fait rien à la maison pour mettre en place la hiérarchie et qu’il est important pour les rapports entre lui et son chien que cela soit réalisé au club:
° Les manipulations douces
Elles contribuent à la hiérarchisation et à la sociabilisation et en même temps prépare des chiens qui supportent les contacts et les manipulations sans rechigner ou être dangereux, de la part : d’un vétérinaire (plus besoin de muselière), d’un juge d’exposition ou de travail, d’une toiletteuse, d’un enfant dans la rue, etc. On prendra les chiots un par un pour éviter les distractions.
On le soulève dans les bras, par les antérieurs, par les postérieurs. On le passe à un autre maître qui le passe au suivant.
On examine les dents, les oreilles, on soulève la queue comme pour prendre la température.
On le place sur la table pour le manipuler, pour le brosser.
° La soumission
La gamelle
C’est un des tests les plus fiables pour contrôler la hiérarchisation au maître. Un chiot de caractère aura tendance à réagir comme il le faisait avec ses frères et sœurs, en interdisant l’approche à quiconque, humain ou animal, lorsqu’il mange. C’est un moyen radical pour éradiquer toute velléité en imposant une autorité, prérogative du chef de meute, qui est l’accès à la nourriture des subalternes chez les canidés.
On dépose quelques croquettes ou la nourriture habituelle que le maître aura soin d’apporter dans la gamelle. On laisse le chiot entamer son repas et on demande au maître de mettre les mains à l’intérieur. S’il grogne ou tente de mordre, le maître doit le saisir par la peau du cou et le plaquer au sol avec un « non » énergique. Pour le chiot qui réagit ainsi il faudra conseiller au maître de renouveler l’expérience à plusieurs reprises à la maison, y compris avec tous les membres de la famille car le chien doit demeurer le dernier numéro de la meute (même vis – à – vis des enfants). C’est un des moyens assez simple pour s’assurer rapidement et définitivement un chien hiérarchisé durant toute sa vie, d’autre part il n’y a pas à cet âge de risque car c’est ce que font les parents dans la nature pour apprendre aux petits « les bonnes manières ».
Maintenir sur le dos
Les chiots à tendances agressives doivent être retournés sur le dos et maintenus ainsi quelques secondes, acceptant même que le maître les chevauche. Cet exercice sera répétés deux ou trois fois par jour à la maison, pendant la période nécessaire à l’apprentissage de la notion de hiérarchie.
L’obéissance
En aucun cas elle ne doit être contraignante, on doit surtout se baser sur le jeu et le plaisir qu’il ressent à l’exécution. Un chien joueur c’est une véritable mine d’or pour le maître qui veut inculquer une éducation, à condition de procéder avec méthode. C’est la distraction, mais de la distraction organisée. Dans la Méthode Naturelle, la balle de jeu, le jouet ou la friandise sont un aimant puissants qui servent à orienter correctement les comportements.
Le rappel
Il faudra faire des progressions avec des difficultés qui vont grandissantes, par exemple :
° Le chiot est tenu par le moniteur, le maître l’appelle à vue en montrant ce qu’il a dans la main.
° Le chiot est tenu par le moniteur, le maître l’appelle en courant et en montrant ce qu’il a dans la main.
° Le chiot est tenu, le maître l’appelle et disparaît à sa vue (cachette).
Dans cet exercice il faut varier les situations et on peut demander au maître : de se coucher au sol, d’être assis sur une chaise, de se placer dans le couloir clôturé où pendent toute une série d’objets colorés et bruyants, etc. A chaque arrivée bien – entendu, le chiot reçoit la friandise ou l’objet de jeu ainsi que les félicitations de son maître. Un fois que le rappel sera correct, c’est à dire que même si on offre une gamelle remplie, le chiot l’abandonnera au premier rappel de son maître, on pourra commencer le rappel alors qu’il est en train de jouer avec des compagnons de son âge.
° La marche au pied
On commence toujours par un travail individuel, le maître et son chiot. On utilise pas de laisse, elles est superflue puisque le maître tient dans sa main de quoi attirer son élève. Au début il récompense souvent, tous les quelques pas, puis de moins en moins.
Par la suite, on passe à la marche au pied avec distractions, au milieu de plusieurs personnes qui se -déplacent sur le terrain, avec des coups de sifflet ou des sons divers, alors que plusieurs chiots travaillent cette marche de concert avec leur maîtres.
° Les positions
On lui apprendra les positions Assis, Couché, Debout à l’ordre, en s’aidant de l’objet de jeu ou de la friandise qu’on tient dans la main. En l’air pour le Assis, vers le sol pour le couché, sur le côté pour le debout.
Ainsi les signaux qu’il retiendra seront aussi bien acoustiques que visuels, ce qui permettra plus tard de le commander à distance.
Les positions seront exécutées à l’arrêt, le maître devant le chiot ou à son côté, mais également en mouvement pendant la marche ou, sur la table, ceci avec ou sans distraction.
° La ville
N’oublions pas qu’il s’agit de préparer des chiens bien éduqués pour la ville, hors beaucoup de maître négligent ce point important, ce qui donne des chiens craintifs ou désagréables lorsqu’ils se trouvent en milieu urbain. Les moniteurs du club auront donc à cœur d’organiser de temps en temps des sorties en petit groupe en ville (cette fois les chiots seront tenus en laisse souple), les maîtres étant munis de leur jouet ou de la friandise pour apprendre à dévier l’attention en cas de stress ou bien de pouvoir se faire obéir malgré les distractions.
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