La résistance au stress à l’école du chiot

Selon Jung, le fondement de la nature humaine est l’instinct, l’animal est naturel car il obéit à l’instinct au lieu de le réprimer. Lorsque l’on observe une meute de loups, on s’aperçoit combien l’apprentissage est facile pour les jeunes car les règles sont simples, claires et immuables, il n’en va pas de même chez le chiot élevé au milieu des humains.

L’irritabilité des anti-chiens va grandissante, on charge les chiens de tous les vices : agressifs, bagarreurs, aboyeurs, malpropres, désobéissants… Il est vrai que certains propriétaires ne font rien pour éduquer leur animal et limiter les nuisances. L’objectif de l’Ecole du chiot, c’est de leur apprendre à mieux les comprendre, à mieux les connaître pour mieux les aimer, les éduquer et les protéger.

Il faut savoir que plus le chien est jeune, plus il est malléable et mieux il apprend, c’est avant l’âge de mois qu’il doit mémoriser les références du milieu de vie où se déroulera son existence d’adulte.

L’apprentissage précoce a des effets plus durables que ceux qu’il aura par la suite car il détermine une première organisation du système nerveux, difficilement modifiable ultérieurement.

Contrairement à ce que certains croient, le chiot a déjà une personnalité, c’est à la 7e semaine que son caractère se révélera le mieux et faire des erreurs avant la 12e semaine sera très grave. A la 8e semaines, il sera le plus vulnérable car, en animal néo-phobique, il découvre la peur de tout ce qu’il ne connaît pas, ce n’est pas pour autant que l’on doit le materner et l’isoler du monde (ce n’est pas vraiment un bébé, son âge correspond à celui d’un enfant de 5 ans).

Comme n’importe quel enfant qui doit s’intégrer dans la société, il lui faudra une maternelle pour satisfaire ses besoins physiques et émotionnels, pour s’éveiller au monde, pour développer à travers le jeu la psychomotricité, la coordination, l’anticipation, l’interaction avec les autres et avec l’environnement. J’ai conçu l’Ecole du chiot et la Méthode Naturelle sur un mode dynamique et interactif, afin de permettre aux jeunes chiens de s’épanouir en sécurité et en confiance et de devenir des partenaires à toutes épreuve. Le chiot de demain sera joyeux et obéissant, il doit se comporter amicalement avec les humains ainsi qu’avec les autres chiens, il ne doit pas être craintif ni être une source de nuisance pour ne pas faire mauvaise impression.
La 8e semaine, le chiot découvre la peur :
N.W. FOX va faire une expérience sur plusieurs lots de chiots de la même race et dans des conditions similaires.

On place le chiot à une extrémité d’un couloir, à l’autre bout un homme l’appelle. Sur son parcours le chiot devra passer sur une plaque métallique électrique qui engendre une petite secousse désagréable.

Résultats :
- Les chiots ayant subi l’expérience à la 5e semaine, ont continué à se précipiter sur l’homme comme si rien ne s’était passé

- Les chiots de 8 semaines (période sensible) ne peuvent plus et ne pourrons plus s’approcher des humains, même s’ils sont affamés ou entraînés par un groupe d’autres chiots.

- Les chiots de 12 semaines, ne semblent pas gênés par le choc et accourent immédiatement.

Chez le bébé humain, la peur de l’étranger apparaît vers 8 mois.

Comment l’Ecole des chiots peut-elle pallier à ces problèmes
L’idéal c’est que l’éleveur puisse fournir un taux de stimulations suffisant pour que le chiot puisse avoir une bonne homéostasie sensorielle, c’est-à-dire qu’il supporte les stimuli visuels, olfactif, tactiles, etc. même si ceux-ci sont inhabituels ou très élevés.

Pour les chiots qui arrivent à l’Ecole on trouvera différentes réactions qui dépendent de ce bon départ dans la vie, l’objectif c’est de les amener à considérer l’univers de façon sereine en banalisant ce qui pourrait être perçu instinctivement comme potentiellement dangereux.

Pour mettre en place cet apprentissage, j’ai utilisé mon expérience pour la formation des futurs chiens guides d’aveugle qui ne doivent avoir peur de rien dans la rue, même si ce ne sont pas des foudres de guerre ainsi que celle des chiens de décombres à qui on doit apprendre à déambuler sur des gravats dans les pires conditions sans que leur travail de détection en soit affecté.

Les grands principes de base
« Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire). En aucun cas les stimulations mises en place ne doivent provoquer de la douleur, même si en apparence elles semblent spectaculaires.

- L’effet pygmalion. Le chiot peut réagir à l’angoisse du maître, à ses états émotionnels, à ses blocages psychologiques. Le moniteur doit préparer un jeu de rôle où le maître va se déguiser, se mettre à quatre pattes, monter sur une chaise, etc. Ceci afin de dédramatiser la situation et même de rendre agréable la séance de travail. Dès que les maîtres rient et s’amusent, les chiots sont prêts à franchir les difficultés.

- Utiliser les approximations successives. Il faut graduer les difficultés afin de ne pas choquer le jeune chien par un abord trop rébarbatif. Par exemple si on utilise le couloir à stimulations avec le passage dans l’eau, on commence par mettre quelques bassines alignées où les chiots devront patauger, on finira par des petites piscines pour enfant où ils auront de l’eau jusqu’au poitrail.

- Varier les stimulations. Il est toujours amusant de voir des éleveurs ou des moniteurs dirigeants une Ecole du chiot être de bonne foi en montrant les stimulations qu’ils donnent aux chiots : en fait toujours les mêmes au fil des séances.

Il faut absolument sortir du conditionnement à un type de stimulation, ce qui est bon pour les chiens de concours qui seront encadrés par un règlement, pour leur apprendre la vie réelle il faut faire preuve d’imagination. Le but c’est de les amener par la variété de situations, à généraliser plus tard cet apprentissage devant une situation inconnue mais ayant au moins un ou plusieurs points communs.

Les stimulations :
Visuelles :
Banderoles suspendues, ballons, moulin à vent pour enfant, personnes déguisées, personnes dans un fauteuil pour handicapé, personne avec des béquilles, personne à plat ventre servant d’obstacles pour le saut, etc.

Tactiles :
Les différents types de sol que l’on peut matérialiser par : un caillebotis, un vieux sommier, des bouteilles plastiques. Des objets suspendus dans le couloir à stimulations : chiffons, tuyau mousse, cannettes vides métalliques, banderoles, tubes plastique.

Des obstacles sur ce parcours comme le tunnel où il aura à ramper dans un tuyau ou dans une gaine en tissu.

Les différentes choses que l’on place sur son corps : banderole enroulée ou pendue au collier, bande Velpeau, tee-shirt pour enfant, ficelle avec une bouteille plastique attachée à son collier.

Auditives
Une radio où l’on peut mettre également des Cd avec des enregistrements de bruits d’animaux, différents instruments de musique que les maîtres apportent à tour de rôle, sirène d’alarme, sifflet, pistolet à amorces d’enfant.

Olfactives
Des boîtes métalliques ou en bois percées dans lesquelles on peut enfermer des choses odorantes : herbes de Provence, tissu avec parfum, os de veau, poisson. L’objectif c’est de parvenir au bout de quelques séances à banaliser le problème, car évidemment au début les chiots seront attirés mais comme ils ne peuvent y accéder et qu’ils sont attirés par les maîtres sur ce qu’ils ont dans la main et qui est très agréable le choix est vite fait.

Conclusion :
Apprendre au chiot la maîtrise de ses comportements est essentiel pour s’intégrer dans sa famille et dans la ville. Le moniteur de l’Ecole des chiots est un médiateur qui apprend au maître à lire son chiot et à le préparer à affronter les situations de la vie. Surtout, que vous utilisez un matériel élaboré ou que vous vous serviez d’objets de récupération, faites preuve d’imagination et ayez en stock assez de gadgets pour varier les situations à chaque séance.

Voir mon livre « L’ECOLE DES CHIOTS ET LA METHODE NATURELLE » dans le site ! Préface du Docteur Vétérinaire Jean-Claude PROY

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