Courrier adressé par joseph ORTEGA à la SCC pour améliorer les problèmes canins!

Le comportement en question dans la cynophilie, courrier adressé aux membres du comité de la SCC, pour tenter d'éviter les problèmes... Jamais de réponses!

J’ai adressé un courrier électronique à chacun des membres du comité de la SCC, il y a quelques années, afin d’évoquer les problèmes comportementaux que l’on rencontre dans la cynophilie et fournir des pistes pour y remédier. Je n’ai toujours pas reçu de réponses…

Chez nous on s’intéresse de près aux détails des standards ou aux querelles intestines à l’intérieur des clubs de race, mais lorsqu’on parle de comportement, c’est le vide sidéral…

Il faut peut-être attendre que les accidents dramatiques se multiplient pour espérer une sortie de l’immobilisme !

Les propositions :

1- Il est temps de créer une commission sur le comportement à la SCC, comme il en existe dans la plupart des pays.

Il est important de former les éleveurs et les maîtres.

Il existe certes des formations pour éleveurs conduites par la SCC et les écoles vétérinaires où on apprend des choses très intéressantes sur la génétique, l’hygiène, l’alimentation, mais sur le comportement et comment préparer les futurs chiens à notre société, il n’y a pas grand-chose. Si l’on se tourne vers les formations officielles en lycée agricole ou dans les MFR, on verra les jeunes apprendre le métier d’éleveur on faisant des stages chez des éleveurs qui eux-mêmes n’ont jamais été formés. Ce qui nous amène à des aberrations comme de refuser l’approche des chiots de la part des étrangers pour des questions d’hygiène (comme si les éleveurs revenant de l’extérieur passaient dans un sas de décontamination avant de toucher leurs chiots) ou de ne laisser partir les chiots qu’après le 3éme mois (fin de la socialisation primaire) sans les sortir de l’élevage.

Il serait important également que les élèves des écoles vétérinaires qui ont une des meilleures formation qui soit en ce qui concerne les pathologies et les soins aient des cours de pratique pour savoir comment fonctionnent dan la réalité les maîtres et leurs chiens, non pas avec des gens qui se targuent de connaître les chiens à travers des ersatz de pédagogie douce comme le « clicker » ( mais qui sont incapables d’avoir un simple rappel correct avec leurs propres chiens),mais plutôt avec des gens de terrain…

2- Il faudrait supprimer les tests avec mordant ou ceux qui exigent une défense sur civil à l’intérieur des clubs de race.

A l’heure actuelle pour préserver certaines races il faut faire passer au second plan l’agressivité, le mordant, ce que l’on nomme le courage. Je me suis battu il y a une vingtaine d’années pour qu’ils existent, aujourd’hui ils ne doivent plus apparaître lors des réunions des clubs de race. Ce qui doit être mis en exergue c’est : l’équilibre caractériel, la sociabilité avec les gens et les chiens, la résistance au stress. Cela ne signifie absolument pas que le mordant doit être supprimé, seulement que celui-ci ne devrait avoir lieu que dans le cadre sportif et réglementé de la compétition devant un juge de travail qui est un expert. Aux clubs de races soumises au travail d’encourager l’utilisation et le maintien des qualités en intégrant dans la cotation des étalons et lices les résultats de concours. Par exemple : Brevet : 1 point, Classe1 : 2 points, classe 2 : 3 points, Classe 3 : 4 points.

Que se passe-t-il lors des tests de mordant d’un club de race ?

- Nous donnons au grand public et aux médias une image qui est devenue de nos jours négative

- Sachant que leurs chiens vont avoir à effectuer des attaques mordantes, certains propriétaires qui ne fréquentent pas les clubs préparent celles-ci sur le mode agressif, dans les caves ou les jardins de leur Cité (le Rott « royal »). Ils considèrent que les clubs de race encouragent le chien mordeur.

- Certains éleveurs payent les hommes assistants du test pour préparer leur chien afin de masquer les carences en conditionnant, ce que l’on nomme dans notre jargon d’utilisateur « fabriquer un chien ». Des sujets qui réussiront le test, mais qui sont incapables de passer dans un concours officiel, avec un juge impartial et un homme assistant inconnu.

- Enfin, la grande majorité des propriétaires de chiens qui ont simplement un chien de famille, compagnon de jeu des enfants, qui ne comprennent pas pourquoi leur chien qui s’est bien classé en standard est obligé de se livrer dans le ring d’à côté à des attaques sur des personnes.

- Dans les races où le test comprend une réaction à la menace d’un civil, c’est pire encore car cela signifie que dans la rue le chien doit réagir si une personne arrive de manière un peu vive ou porte un paquet ou un parapluie en se dirigeant vers le maître (agression instrumentalisée).

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3- Il est urgent de mettre en place un test de comportement, adapté à toutes les races :

- Les clubs ont dénommés leurs tests « d’aptitudes naturelles », or nous savons bien que chez les chiens adultes il n’y a plus de naturel mais un acquis qu’il faut estimer.

- Les clubs de race sont particulièrement prolixes en ce qui concerne le respect du standard, l’orientation de l’élevage pour améliorer les défauts de construction, mais peu diserts sur l’importance énorme d’avoir des chiens avec un comportement irréprochable, agréables à vivre. Ce n’est pas avec des titres de champion que l’on vit mais avec un ami à quatre pattes que l’on peut emmener partout avec soi, sans peur et sans reproche !

- Beaucoup de clubs de race qui ont des chiens craintifs (donc potentiellement dangereux : agression par peur, par irritation) évoquent pudiquement le standard de race qui dit « sensibilité bergère » ou « méfiant avec l’étranger », ce qui est inadmissible aujourd’hui où toutes les races doivent être équilibrées et sociables.

- Que pensez-vous d’un chien parfaitement dans le standard, bien dans sa tête, ayant des résultats probants en compétition (donc ayant prouvé ses qualités indéniables pour améliorer la race), qui se voit refuser à la confirmation car il lui manque un os dans le double ergot. Alors que d’autres sujets, l’œil affolé, la queue entre les jambes, ne se laissant pas approchés, seront confirmés et pourront reproduire ? On est loin des directives de la FCI qui veut que de tels chiens ne soient pas admis en exposition canine.

- Ce test devrait être réalisé par des « testeurs » ayant une excellente connaissance des chiens et parfaitement formés pour que l’estimation soit homogène, quelle que soit la région où il est fait.

- Il est important que ces « testeurs » ne soient pas du club de la race qu’ils testent, cela évitera de connaître l’origine des chiens ainsi que les pressions des gens du club (expérience que j’ai connu en pratiquant les tests du club de la race la plus nombreuse en France).

- Le test doit être simple mais évident pour tous, au point que même l’éleveur ou le maître dont le chien est refusé comprenne le bien-fondé du résultat.

- Le contenu doit porter de manière évidente sur la sociabilité aux gens et aux chiens, la résistance au stress, l’équilibre caractériel (homéostasie), jamais sur une réaction d’agressivité. C’est le type de test que je fais pour la N.E. du Colley depuis quelques années et je pense que son président, jean-paul Kerihuel peut attester que les progrès dans la préparation du caractère de la part des éleveurs et des maîtres qui ont pris conscience de son importance est spectaculaire.

- Nous avons déjà le CSAU, inspiré de celui des Etats-Unis (Good Citizen dog), qui est très efficace pour une estimation globale mais qui demanderait à être développé en ce qui concerne les critères évoqués plus haut.

Le permis de posséder un chien

Cela nous faisait bien rire il y a quelques années, comme si après 100 000 ans de vie commune on avait besoin d’apprendre ce qu’est un chien et comment communiquer avec lui en respectant son bien-être ! Pourtant aujourd’hui cela apparaît comme une nécessité lorsqu’on voit les accidents survenus dernièrement, il est facile de prendre une race qui nous plaît pour sa carrure, son faciès, l’imaginaire qui s’y rattache mais si on ne lui donne pas le mode de vie et l’éducation nécessaires, on peut l’amener à des réponses incorrectes qui signent son arrêt de mort ou la mise en fourrière. Il faut être conscient que le chien n’y est pour rien, c’est le maître qui la rendu ainsi car au départ il avait la possibilité d’en faire un ange ou un démon. Les gens qui sont dans les clubs ne sont qu’une infime partie des propriétaires, il ne représentent qu’environ 1%, c’est pour les maîtres néophytes que cette formation de base serait nécessaire.

Il faudrait établir cette formation sur une journée avec théorie et pratique, sans tomber dans l’excès de pratique ou les théories théoriciennes des étho-psycho-cognitivo-comportementalistes qui se gargarisent de mots complexes issus du vocabulaire psychiatrique mais qui ne veulent pas voir le chien au nom de la « systémique », se contentant d’un entretien avec les maîtres !

Multiplier les écoles pour chiots
Je suis parvenu tardivement à intégrer mon concept de l’école des chiots (la maternelle) en France, hélas on se heurte encore à de vieux mécanismes de clubs qui ont du mal à être dépassés. Certains ont ouvert une école mais n’applique pas sa méthodologie, d’autres suivent les principes à l’école mais dés que le chiot parvient dans la classe des grands, il se retrouve confronté à la contrainte et à la brutalité avec l’accessoire ad hoc (collier étrangleur, à pointes, électrique, etc.).

Pourtant la maternelle des chiots est la meilleure prévention pour éviter plus tard les problèmes, le chiot y apprend la sociabilité aux chiens et aux gens de toutes catégories (bébé, enfant, personnes handicapées), la résistance au stress, les manipulations par diverses personnes, les sorties en ville, la hiérarchie aux maîtres, l’obéissance de base par la Méthode Naturelle en douceur et en le respectant. Elle permet, si le chiot vient dés 2 mois, de pallier en partie aux éventuelles carences d’élevage (socialisation, stimulations). Elle offre aux maîtres sans expérience le moyen d’apprendre à communiquer avec leurs chiens et à ne pas faire d’erreurs dans l’éducation et le mode de vie.

Ouvrir davantage les formations de chiens-visiteurs
On a bien voulu admettre mon projet de former des chiens-visiteurs conduits par les bénévoles des clubs pour les hôpitaux, les maisons de retraite, les écoles (pédagogie et prévention des morsures) car cela donne une belle image de marque, mais en réalité cela intéresse moins que des grands prix ou des championnats, d’autre part le fait d’exiger de prendre une licence CNEA empêche nombre de professionnels de la santé qui veulent s’impliquer dans cette voie (médecins, infirmières, psychologues, etc.) de participer à la formation. Si l’on veut contrebalancer l’aspect négatif actuel des chiens, c’est pourtant vers ce type d’initiative qu’il faut se tourner, et puis, voir sourire une personne en fin de vie qui caresse un chien, n’est-ce pas mieux que d’obtenir un titre de champion du monde d’Agility ou d’une autre discipline !

Je suis à la disposition de la SCC ou des personnes qui veulent faire bouger les choses pour apporter mon concours."

Hélas aucune nouvelle après tant d'années, et des problèmes de plus en plus importants!

J'ai pu heureusement lancer mes marques déposées "Ecole du Chiot" et "Chien Visiteur" afin d'éviter, que n'importe qui, fasse n'importe quoi!

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