<< Quelques-unes des réponses des mammifères sont des réflexes, mais le caractère fondamental des fonctions de la substance grise corticale est qu'une partie du comportement de l'animal n'est pas innée mais apprise au cours de la vie. Les actions des mammifères sont, dans une grande mesure, déterminées par l'expérience. L'intelligence, au sens large du mot, est un attribut des mammifères.>>
Alfred S. ROMER
Depuis la pensée aristotélicienne qui annonçait l'étude du comportement, nous avons vu que l'école objectiviste de LORENZ, TINBERGEN vers 1935 et les behavioristes ont permis l'écoute attentive de la manière d'être et d'agir des animaux et des hommes (qui sont aussi des animaux), des manifestations objectives de leur activité globale. Ces études sont parfois compliquées et leur compilation exige de jongler avec des termes assez complexes issus principalement des deux pays possédant le plus grand nombre de chercheurs dans ce domaine: les pays anglo-saxons et germaniques.
C'est ainsi que si on prend, par exemple, la théorie de VON VEXKULL, on parlera, pour l'espèce canine, du "merkwelt" ou monde sensible, sur lequel elle agit par l'intermédiaire de son "wirkwelt" (monde des motricités), l'ensemble formant le umwelt ou monde total caractéristique de l'espèce. De même que W. Köhler et sa gestaltthéorie ou psychologie de la forme dont le mot gestalt a été traduit par forme, structure, organisation, etc. sans arriver à en définir exactement le sens.
En France, nous avons des études du fondateur de l'éthologie dans notre pays: Pierre-Paul Grassé ou bien Rémy Chauvin. Pour ma part, j'ai préféré faire une synthèse de toutes recherches en l'adaptant à ma propre expérience sur les canidés en général et le loup et le chien en particulier, en choisissant des mots simples que tous les amateurs et les utilisateurs que je côtoie régulièrement (puisque j'en fait partie) comprennent; vulgarisation et abord de l'éthologie canine qui n'existaient pas il y a encore quelques années en France et qu'il a fallu créer dans les années 70.
- En visitant les clubs d'utilisation, on s'aperçoit maintenant que les moniteurs commencent à utiliser un langage issu de leur lecture d'études sur le comportement dans les revues de la presse canine. On voit le chien sous une optique différente en prenant garde à la personnalité de celui-ci et en construisant des méthodes rationnelles adaptées, au lieu d'éduquer tous les chiens de la même manière, dans un carcan d'exercices souvent brutal ne tenant pas compte du sujet, du sexe, des caractéristiques raciales.
Il faut se réjouir de cet état de chose et faire fi de toutes les glorioles au bénéfice du chien, car l'essentiel est qu'il soit mieux compris et mieux utilisé, même si, au passage, on doit déplaire à quelques grincheux réfractaires à tout ce qui ne vient pas de leur pauvre imagination sclérosée.
L'éducation intelligente demande des qualités de patience, de réflexion, de justice et surtout un sens de l'observation aigu afin de corriger rapidement la méthode sans corriger le chien.
En laissant de côté les procédés inhibiteurs provoquant des interférences et bloquant le travail biologique de la mémorisation, en rendant également le chien peureux, hésitant, avec ses qualités annihilées en présence du maître, on choisit la voie royale de l'accord, de la fusion entre deux espèces, deux individus, deux compagnons.
En gagnant l'empathie interspécifique, on obtient alors une participation volontaire très poussée où on voit même le chien devancer l'éducateur en cherchant à comprendre et, surtout, à faire plaisir, ne le quittant pas des yeux pour interpréter rapidement ses moindres désirs en analysant ses mimiques, ses gestes, en somme son langage non verbal.
De son côté, le maître devra investir sa volonté et sa sensibilité dans la connaissance parfaite de son animal en choisissant judicieusement tous les gestes, les mots, les récompenses qui vont le pousser à orienter son énergie vitale dans la meilleure obéissance possible.
Pour choisir une caractéristique typique, on peut citer le chien qui a de bons rapports avec son maître; c'est celui qui regarde son maître franchement sans ciller, les yeux grands ouverts, la tête tournée vers lui, quelle que soit sa position ou son éloignement.
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