La Méthode Naturelle ou ludopédagogie !
Joseph ORTEGA
L’éducation par le jeu de nos amis à quatre pattes, comme de celle de nos enfants est une des forces de la pédagogie moderne du 21ème siècle. C’est d’ailleurs la base de ma Méthode Naturelle où le chien croit qu’il joue, alors qu’il est en train d’apprendre…
En apprentissage le renforcement (ce qui permet de fixer un comportement), peut être de différents ordres :
1) Alimentaires (les plus forts)
2) Ludiques (la proie: jouet, boudin)
3) Sociales (attitude du maître, voix, caresses)
On doit commencer par les renforcements primaires dits de premier ordre, liés à l'instinct de survie (1 et 2), au bout d'un moment le maître va devenir lui-même un renforcement (3)…
Dans l'apprentissage, le maître doit montrer de l'approbation et du plaisir à chaque fois que son chien franchit une étape positive dans l'affirmation de soi ou la réussite d'un exercice (signaux de plaisir verbaux ou non verbaux).
Les renforcements secondaires dits de second ordre :
Par association avec les renforcements primaires. Le maître dispensateur de plaisir (proie) et de nourriture devient un renforcement secondaire (caresses, félicitations, attitude, etc.). Il devient quelqu’un de très important…
En situation de coopération "Maître-chien" pour la compétition, à l'entraînement, il doit y avoir renforcement permanent axé sur la facilitation sociale (s'occuper de lui c'est lui donner un statut plus valorisant).
Le but est de le convaincre qu'il est capable de franchir des difficultés. Chaque expérience qui se termine de façon satisfaisante est renforçant.
Le chien apprend à se conduire dans le milieu en fonction de ce qui en résulte pour lui (Essais et Erreurs). C'est la loi de l'effet.
Le comportement est récompensé d'une manière ou d'une autre, dès qu'il apparait, à l'initiative du sujet (intentionnel ou hasard).
La récompense fixe le comportement (renforcement) qui l'a déclenché. Il y a alors apprentissage
Travailler avec plaisir, en communion avec son maître, ne dispense pas le chien de le faire intelligemment et la méthode récompensante est la meilleure, puisqu'elle utilise le chien en son entier (aussi bien le cerveau que les pattes), mobilisant ses qualités musculaires, son courage, sa volonté, sa combativité, mais également son attention, sa mémoire, sa compréhension, son pouvoir de combinaison, son ingéniosité, son esprit d'observation, en un mot, toute son énergie.
Il doit comprendre la signification du message transmis, en éliminant sans hésitation les messages incorrects, ne correspondant pas au signal transmis et cela avec certitude, confiant qu'il est dans son maître.
Eberhard Trumler, éthologue, élève de Konrad Lorenz a vécu avec 80 chiens pour étudier leur comportement. Il avait différentes races, y compris un chien primitif comme le Dingo d'Australie. Il a étudié le processus de domestication quand retrouve dans la revue "Unser Rassenhund", avec les facteurs qui ont été modifiés par ce processus. Par exemple en accouplant un chacal avec le Dingo. Pour lui l'éducation canine doit commencer sous forme de jeu chez les chiots...
On ne peut nier que le chien adore jouer, tous les maîtres le savent, même si cette activité semble à priori dépourvue d’utilité. En fait elle a une fonction biologique à valeur de survie pour permettre de s’intégrer dans son environnement et apprendre quels en sont les limites.