La personnalité du maître, du chien et de l’éducateur sont en interconnexion !

C’est un ensemble de comportements qui est propre à une personne en particulier. Chaque individu est différent, aussi pour qu’il y ait échange, des messages doivent s’échanger, c’est la communication...
Il existe plusieurs théories de la personnalité et du classement des individus, on peut citer, par exemple, Jung qui parlera, en résumant : d’individus extravertis : Dont l’intérêt est tourné vers le monde extérieur, qui a de la facilité pour établir les contacts avec les autres et exprimer les sentiments.
D’individus introvertis : Pour eux l’expérience subjective est plus importante que le monde extérieur : sentiments, pensées, fantasmes, souvenirs des activités pratiques plutôt que les activités elles-mêmes.

Les individus :
Comme dans les classements des différents chiens, on pourrait s’amuser à classer les personnes selon leur tempérament : c’est à dire de tout ce qui est à la base de leurs actions physiques et mentales. Les éducateurs ayant de l’expérience savent bien que le plus difficile à saisir ce n’est pas le chien, qui fonctionne somme toute selon certaines lois d’apprentissage assez simples, alors que le maître est beaucoup plus difficile à cerner. Hors si celui-ci n’est pas capable de mettre en pratique les conseils donnés au Club, les résultats sont loin d’être acquis...
Nous ne pouvons pas donner ici une formation sur la psychologie humaine, mais il est bon que le moniteur ait des notions générales sur l’humain et sa personnalité pour pouvoir adapter la méthode d’éducation.
On trouvera par exemple, le maître trop timide faisant preuve d’hyperémotivité, incapable de mettre à exécution un geste précis ou de donner un ordre, surtout s’il se sent observé par d’autres personnes. Le pire étant l’individu frustré et angoissé qui, au lieu de s’en prendre au responsable de la frustration dirige son agressivité vers une cible à sa portée, le chien. Ce genre de maître compense ses craintes par un autoritarisme excessif, une brutalité aveugle qui lui fait du bien en calmant ses complexes.

Les relations entre individus :
Le moniteur et le maître vont échanger des messages, il y aura obligatoirement un émetteur et un récepteur.
Le moniteur joue en général le rôle d’émetteur :
Il va percevoir les obstacles à la communication.
Il va connaître le niveau, la personnalité, les capacités du récepteur.
Il va adapter le message, le réajuster aux capacités de compréhension du récepteur (expérience canine, mots techniques).
Il va être sensible, développer sa sensibilité aux signes verbaux et non verbaux (mimiques, gestes) du récepteur.

Le maître, celui de récepteur :
Pouvoir communiquer augmente sa sécurité et sa satisfaction, la confiance qu’il a pour le moniteur.
Cela augmente la motivation à communiquer et facilite les communications ultérieures.
Dans le cas où le moniteur se contente d’être un émetteur et refuse la communication ; par manque de temps ou pour tenir à distance les maîtres.
Les informations que le moniteur communique risquent d’être imprécises car il n’a pas la possibilité de s’assurer que le récepteur les a bien comprises.
Il y a insatisfaction du récepteur.
Les capacités opératoires sont diminuées.
Surtout il n’a pas le droit à l’erreur, cela demande une énorme expérience ou une préparation pointilleuse, sans s’assurer que cela peut marcher.
Un individu bien dans sa peau a des besoins, des aptitudes, des tendances qui sont déterminés génétiquement, soient communs à l’espèce, soient individuels.

Dans le sport canin, la compétition ou le jeu, il y a recherche de variétés et de tensions, chaque individu a son propre degré de satisfaction. Pour le jeu ou le concours, il y a augmentation du potentiel d’excitation, cela compense en fait le manque d’imprévisibilité, de risque, de surprise, de danger, dans la vie quotidienne. Certains cadres s’amusent ainsi à sauter dans le vide avec un élastique ou à faire mordre les chiens pour retrouver un équilibre, ce qui leur permet d’évacuer leur stress.
Le moniteur représente (s’il en a les capacités) une “ autorité ” qui est un facteur important dans la détermination des comportements. Il peut engendrer le trac et l’émotion ou bien la volonté de participation. Les réponses qu’il obtiendra de la part des maîtres vont varier en fonction de leur personnalité.
Le Béni oui-oui qui adhère à toutes les injonctions et qui est d’avance d’accord, toujours prêt a rendre service à celui qui dirige le groupe.
L’anxieux qui s’inquiète de tout et qui tente d’apaiser son angoisse en s’occupant avec exagération de son chien ; soit pour le caresser, le brosser de la main, retirer quelques poils morts, soit pour manifester une autorité débordante avec hurlements, coups de sonnette sur la laisse, pincer le chien, lui donner des coups de genou, etc.
Le narcissique qui se met en avant dès qu’il le peut, demandant à faire la démonstration de ce que vient de donner comme technique le moniteur.
Qui fait de l’autosatisfaction n’arrêtant pas de chercher l’appellation des autres personnes “ vous avez vu, il est vachement intelligent mon chien ! ” Ce qui signifie en clair “ je suis le plus intelligent ”.
Un personnage peu intéressant faisant preuve de vanité et d’infatuation de soi-même.
Le timide qui n’ose pas parler, qui n’ose pas brusquer son chien, qui a des gestes très doux, trop doux pour obtenir une autorité suffisante sur son chien (surtout travaillant avec des méthodes classiques).
Comme on le voit les personnalités du moniteur et du maître sont en permanence en relation. Un éducateur doit intégrer la personnalité du maître dans la méthode éducative qu’il désire appliquer au chien. Il ne doit pas répéter comme un perroquet, des mots ou une gestuelle de manière mécanique, selon la formule bien connu dans certains clubs “ peu importe le maître, une technique c’est une technique et nous on a toujours travaillé comme ça ! ”

Pour une bonne pédagogie il doit percevoir de la part du maître les réactions affectives et émotionnelles et se mettre à sa portée. Il est vrai qu’il est là pour transmettre une technique gestuelle simple, mais celle-ci ne passera pas si on ne tient pas compte des relations interpersonnelles avec le maître. Ensuite il faudra adapter au chien : son tempérament, son caractère, sa race, son sexe, son âge, le milieu où il vit, le type de maître qu’il a, le choix de cette technique, en n’oubliant jamais que le principe fondamental de tout apprentissage humain ou animal, c’est de répéter quelque chose qui a procuré une sensation agréable.

L’apprentissage peut être global ou fractionné, dans tous les cas il implique une modification du comportement, le processus d’acquisition s’obtenant par la répétition. Le maître qui a compris le geste et qui éprouve du plaisir à le faire aura obligatoirement un chien qui a compris le comportement qu’on voulait lui voir prendre et qui en retire du plaisir également.
Un éducateur canin doit être capable de s’identifier au conducteur d’une part, au chien de l’autre, il doit faire preuve de psychologie pour faire passer les bons messages et ne pas s’ériger en “ spécialiste ” dans sa tour d’ivoire.

Il se méfiera des recettes éducatives toutes faites qui sont coupées de la réalité personnelle et individuelle, qui ne sont pas au cœur du problème. Il n’y a pas de réactions pédagogiques sans connaissance de l’autre, faire preuve d’empathie c’est comprendre les choses du point de vue de l’autre et non pas imposer se propre vision.
Dans la Méthode Naturelle le maître et son chien travaillent en complicité, chaque exercice apporte du plaisir à chacun des deux protagonistes. Le moniteur reste à sa place de « faciliteur ».
Comme l’a si bien dit Claude Bernard : “ Quand le fait qu’on rencontre est en opposition avec une théorie régnante, il faut accepter le fait et abandonner la théorie, hors même que celle-ci, soutenue par de grands noms est généralement adoptée ”.

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