LES CANIDES SAUVAGES COUSINS DU CHIEN

Les canidés sauvages forment une famille comportant 16 genres et 30 espèces avec parmi eux l'ancêtre du chien "le loup". Ils se sont répandus sur toute la terre comme carnivores de taille moyenne.

On trouve essentiellement 3 sous-familles :

1)Les Caninés, (genre : Canis, genre Vulpes, genre Alopex, genre Fennecus).
2) Les Cuoninés ( 3 genres comme le chien des buissons ou le Lycaon).
3) Les Otocyoninés ( un seul genre Otocyon ou chien oreillard (46 à 50 dents).

Ils sont tous issus de mangeurs de chair originaires de l’hémisphère du Nord. Il y a 55 millions d’années les dents spécialisées ou carnassières apparurent, parmi ces prédateurs se trouvait l’ancêtre des canidés nommé Miacis. Il y eut comme descendants le Cynodictis, le Cynodesmus et le Tomarctus de proportions moyennes avec une queue plus courte.

Le genre canis allait se dessiner lentement. Dans les individus du genre canis on trouve quelques espèces qui ont des caractères communs comme : le nombre de chromosomes (78), le nombre de dents, les mœurs, la façon d’élever les petits, etc., et qui peuvent reproduirent entre eux

- Le chien ou Canis familiaris qui sera considéré comme une espèce en 1758 par Linné et dont on peut trouver environ 400 races reconnues et près de 150 Millions de bâtards et de corniauds dans le monde (D. Morris)
- Le loup commun ou loup gris (Canis lupus) dont il doit rester 32 sous-espèces.
- Le Coyote ou Canis latrans répartis en 19 sous-espèces en Amérique du Nord.
- Les chacals dont les principaux sont Canis auréus (chacal doré) – Canis adustus (chacal rayé) – Canis mesomelas (chacal à chabraque).
- Les chiens sauvages ou redevenus sauvages comme les chiens Pariah ou le Dingo.

1 – Le chien
On pense qu’il est le descendant du loup et c’est l’homme qui a utilisé le potentiel génétique de son ancêtre (différentes couleurs et différentes tailles), pour atteindre le polymorphisme le plus poussé qu’on connaisse en élevage d’animaux domestiques. Il faut dire qu’une race est quelque chose d’artificiel créé par l’homme. Si les chiens étaient livrés à eux-mêmes, ils s’uniraient entre eux selon le hasard ou l’attirance sexuelle et non selon leur forme, leur taille ou la couleur du pelage. Il existe pourtant des cas où un type déterminé peut se créer de manière naturelle, pour cela il faut qu’il y ait isolement géographique. Ce qui a été le cas pour le Dingo en Australie.

Les premiers classements des chiens dans l’antiquité se faisant selon leurs aptitudes (chasse, agrément, garde). Plus tard, au moyen-âge, Gaston Phoebus le fit selon leurs fonctions et leurs aptitudes (molosses, Lévriers, etc.). Buffon au XVIIIe siècle prit pour son classement les ressemblances entre les oreilles (droites, semi-tombantes, tombantes). En 1755 il écrira : “ Et les oreilles pendantes de la servitude domestique, ne se trouvent-elles pas dans presque tous les chiens ? Sur environ 30 races différentes dont l’espèce est aujourd’hui composée, il n’y en a que deux ou trois qui aient conservé leurs oreilles primitives : le chien de berger, le chien-loup et les chiens du Nord ont seuls les oreilles droites. ”

Le professeur Dechambre distinguera plus tard trois grands groupes de caractères :
a) Caractères squelettiques : crânes, corps. Rectilignes convexlignes, concavilignes.
b) Peau et poil
c) Fonction et caractères physiologiques

En 1900, c’est Pierre Megnin qui adoptera une classification plus moderne en faisant des groupes :
- lupoïde : museau allongé, oreilles généralement droites
- braccoïdes : tête prismatique, museau large à l’extrémité, oreilles tombantes.
- Molossoïdes : tête ronde ou cubique, oreilles petites et en principe tombantes, corps trapu, cage thoracique arrondie.
- Graioïdes : tête allongée et étroite, oreilles petites, droites ou couchées en arrière.

Pour évoquer les cousins des chiens on peut citer une classification intéressante faites par le naturaliste Stonehenge :
1- Chiens sauvages ou demi-sauvages chassant en troupes
2- Chiens domestiques chassant à vue et tuant le gibier pour l’homme.
3- Chien domestiques, trouvant et chassant au nez, et tuant le gibier.
4- Chiens domestiques, trouvant et chassant le gibier au nez, mais ne le tuant pas.
5- Chiens employés à la garde des troupeaux.
6- Chiens de garde, chiens de maisons, chiens d’appartement
7- Races métisses, croisées, etc.

L’équivalent du terme “ race ” sera pour les canidés sauvages celui de “ sous-espèces ”. C’est à dire une subdivision de l’espèce comprenant des animaux possédant en commun un certain type héréditaire englobant des caractères morphologiques, physiologiques et psychiques, ainsi que la nature et la coloration des poils ou des ongles.

La domestication, depuis quand ?
Il est difficile d’établir des dates de domestication que l’on puisse considérer comme définitives, de même qu’il est plus que probable qu’elle se soit réalisée dans des foyers indépendants. “ Et la femme préhistorique dit “ son nom n’est plus “ chien sauvage ” mais “ meilleur ami ”, parce qu’il sera notre ami pour toujours, jusqu’à la fin du temps ”. Rudyard Kipling. Les histoires comme ça.
Des restes fossilisés de chiens ressemblant au loup indien sont découverts dans une grotte en Iran près de restes humains, ils seront datés de 11.500 ans.
Dans une grotte du mont Carmel en Palestine on trouve un squelette humain en position fœtale, près de sa tête, le thorax recouvert par la main de l’homme, gît le squelette d’un chiot. On les date de 12.000 ans.
La thèse généralement admise est que la domestication eut lieu dans ce qu’on nomme “ le croissant fertile ” au Proche-Orient, dans un arc de cercle : Palestine, Iran et Turquie du Nord.
Il y a quelques années des fossiles sont découverts en Allemagne, reculant la domestication à 14.000 ans. Et puis en 1997, un biologiste de l’université de Californie de Los Angeles, Robert Wayne, fit une analyse comparée de l’ADN (Acide desoxyribonudénucléique = constituant essentiel des chromosomes du noyau cellulaire, qui porte les caractères héréditaires de l’individu) des loups, chiens, coyotes, chacals (tous les cousins du genre canis). Ce qui lui permet d’affirmer que les loups étaient les ancêtres des chiens. D’après lui, la domestication aurait eut lieu il y a cent mille à cent cinq mille ans...
Donc au Paléolithique supérieur, au côté de l’homme de cro-magnon qui prenait la place de l’homme de Neanderthal. L’homosapiens apparaît à la fin de la glaciation de Würm il y a environ 40.000 ans il a déjà dans son foyer le loup transformé en chien. D’autres animaux subiront le même sort, mais plus tard, c’est le cas du cheval de Prjevalski : domestiqué il y a 50 siècles, du chat sauvage (Felis sylvestis) transformé en chat, du sanglier (Sus scrofa) en cochon ou du bouquetin (Capra hircus) en chèvre.

Cousins-Cousines

Le loup – Canis lupus
Selon sa situation géographique et ses caractéristiques de taille ou de pelage, il sera classé en sous-espèces, par exemple : canis lupus pallipes est le loup indien de petite taille et de couleur claire. Canis lupus signatus est le loup d’Europe appelé ainsi pour les marques sombres qu’il a sur les pattes. Canis lupus tundrarum est le loup de toundra qu’on trouve en Alaska, etc.
Le loup est le membre le plus gros de la famille du chien (genre canis), il peut mesurer jusqu'à 80cm au garrot et peser 90 kg. Son pelage peut être jaunâtre, gris blanc, blanc, fauve selon les régions. Il sera plus ou moins fourni selon la saison, surtout lorsqu’il y a des écarts importants de températures entre elles, comme en Espagne. Le poitrail est étroit, les membres antérieurs ont les coudes serrés vers l’intérieur. Son allure est souvent l’amble (les membres du même côté se lèvent et se posent ensemble en restant parallèles) ce qui donne dans ses déplacements un bercement caractéristique. Cela lui permet de parcourir de grandes distances de manière ample, souple et rasante, sans trop se fatiguer. Ils peuvent courir à une vitesse de 60 km/h sur de faibles distances pendant une vingtaine de minutes. L’aspect triangulaire de la tête est du aux muscles masticateurs très développés qui permettent à la mâchoire de briser le fémur d’un élan adulte avec une puissance de 600 kg de pression. Il sait aussi se servir de ses dents avec délicatesse comme en témoigne la biologiste Lois Crisler en parlant de sa louve Lady “ Soudain je ressens de fines piqûres sur mes paupières, pareilles à une rangée d’aiguilles : Lady était en train de me mordiller la fine peau de mes paupières avec ses petites dents, me becquetant comme l’aurait fait un jeune homme ! ”. Ils ont une région de longs poils érectiles : la crinière, qui s’étend du centre du dos vers le cou et le bas des épaules. Les yeux sont jaunes et obliques.
La répartition du loup s’est considérablement clairsemée. On le trouve en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Asie Orientale et en Europe.
Il a une vie familiale exemplaire. En général le couple va s’unir pour la vie, seul le couple dominant pourra reproduire car ils sont ceux qui possèdent le meilleur potentiel génétique pour la survie. Il y aura un chef chez les mâles, un parmi les femelles et des tentatives de dominance pour établir la hiérarchie chez les jeunes d’une même portée. Le sens social est particulièrement développé : pour l’élevage des petits, pour les interactions dans la meute (qui vont rarement jusqu’au combat), pour les actions de chasse concertés. Les jeunes n’atteindrons l’âge de la puberté que vers 2 ans, auparavant ils sont en formation pour apprendre à survivre dans le biotope où ils vivent et pour savoir correspondre correctement avec les congénères. Le langage des loups est très riche, avec des signaux émis par les glandes, le regard, les oreilles, le corps ou la queue. Les hurlements demeurent un mode de communication essentiel pour entretenir la cohésion du groupe.
Le loup est un animal timide et craintif, contrairement à toutes les légendes qui courent, il ne s’attaque pas à l’homme. Ce qui a fait sa mauvaise réputation, c’est qu’au moment où sévissait la rage en Europe, un animal malade pouvait rentrer dans un village et attaquer hommes et bêtes domestiques qui allaient mourir dans d’affreuses souffrances. Comme disait le naturaliste Buffon en parlant de lui de manière injuste : “ Désagréable en tout, la mine basse, l’aspect sauvage, la voix effrayante, l’odeur insupportable, le naturel pervers, les mœurs féroces, il est odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort ! ”
Il a été longtemps pourchassé et massacré avec toute la panoplie des engins de mort : les pièges, le poison, tiré à la mitrailleuse d’un hélicoptère... Dans les endroits où ils étaient nombreux, on l’accusa de décimer le gibier, comme au Canada. Des études scientifiques furent menées et on s’aperçut qu’en fait, il n’était pas du tout un concurrent pour les chasseurs mais plutôt un régulateur de la faune, en supprimant les bêtes dégénérées ou malades qui appauvrissent le cheptel sauvage.
Avec une meilleure connaissance de sa biologie, les mentalités ont évoluées et on commence à le protéger (convention de Berne) ce qui lui permet de profiter de la désertification de certaines régions pour retourner dans ses anciens territoires.
On pense par exemple, que les loups Italiens des Abruzzes ont commencés à migrer, en suivant la chaîne de montagne des Apennins, et des observations récentes, feraient état de sa présence dans le massif du Mercantour en France. Si cela était le cas, il reste à convaincre les éleveurs de moutons de la différence entre les techniques de prédation du loup et des chiens errants, de plus en plus nombreux, afin que ne reprennent les carnages anti-loups. Il ne faut pas oublier que les remboursements concernant le bétail attaqué sont très larges et que les éleveurs ont tendance à en rajouter...

Le Coyote
Un des rares membres de la famille a pouvoir survivre et même à augmenter ses effectifs en Amérique du Nord, commençant à coloniser les territoires du loup au Canada. Son nom vient du mot aztèque “ coyotl ” qui veut dire chien aboyant, son nom latin étant canis latrans et son nom indien “ loup des prairies ”. Jules Vernes disait de lui “ le nom est bien justifié par ses aboiements sonores ”. Souvent confondu avec le loup, il est nettement plus petit, mesurant 50 à 55 cm au garrot pour un poids de 12 à 18 kg. Sa robe va du gris au fauve grisâtre, selon la sous-espèce à laquelle il appartient. La gorge est blanche, la poitrine et le ventre gris clair et le dos et le bout de la queue sont frangées de noir. Il vit en couple, accompagné des petits, mais en hiver il lui arrive de chasser en meute, on trouve beaucoup d'individus solitaires. En fait c’est un prédateur avisé qui s’adapte intelligemment à tous les milieux, selon la saison et les proies contenues dans le biotope. Son régime est composé surtout de lièvres et de lapins des prairies, mais il est capable de se nourrir de tout : rongeurs, insectes, écureuils, fruits et même le soja distribué au bétail. On le voit quelquefois partager les décharges publiques et se gaver des déchets alimentaires, c’est à cette occasion qu’il peut y avoir hybridation avec les chiens errants, leur produits seront appelés aux U.S.A. les “ coydogs ”.

Il existe 18 sous-espèces, nommées selon leurs particularités et les régions qu’elles occupent : Canis latrans latrans (plaines centrales nord-américaines), Canis latrans texensis (Texas), canis latrans incolatus (Alaska et Canada), etc.
On dit que c’est le plus agile du genre canis et que c’est lui qui possède les sens les plus développés.
Le coyote est audacieux et malin, il sait profiter de tout ce qui peut améliorer sa survie (avec une seule portée par an , on compte 100 millions d’individus aux Etats-Unis), mais il est par nature respectueux du bipède humain. Dans une étude sur l’écologie sociale des coyotes Mark Bekoff et Michael Wells notent dans leurs observations : “ Une fois capturés (les coyotes adultes et sauvages), se montraient extrêmement dociles ”.
Enfin, il faut mentionner les massacres dont il peut être l’objet par le poison (strychnine, cyanure de potassium) ou le tir à partir d’avion de tourisme, le piégeage, l’asphyxie des petits dans les tanières, etc. C’est ainsi que 100.000 coyotes “ déclarés ” sont abattus chaque année, ce qui a commencé à amoindrir la population américaine (d’autant plus que les responsables des attaques de troupeaux sont surtout des chiens errants). Dans l’Idaho, L’Association nationale des producteurs de laine a fait preuve d’un sens de l’humour qui peut payer, en diffusant un autocollant avec le libellé suivant : “ Mangez de l’agneau. Il n’est pas possible que 50.000 coyotes se trompent ”.

Le Chacal

C’est le plus petit du genre canis. On trouve le chacal doré (canis aureus) qui mesure au garrot 54 cm environ pour un poids de 10 kg. Son nom lui vient de la couleur de son pelage qui est gris rougeâtre avec des taches jaunes tirant sur le gris au niveau du dos. La queue est courte avec une base noire. On peut le trouver en de nombreux points du globe. En Europe on peut l’observer en Yougoslavie, Roumanie, Grèce, Bulgarie, Hongrie, Russie (Géorgie, Azerbaïdjan). Il fréquente aussi les plaines d’Afrique Orientale et dans le parc national de Tanzanie on peut le voir côtoyer ses frères, comme le chacal à dos noir et le chacal rayé. Contrairement à eux il préfère une vie en solitaire.

En général, il vit dans les lieux marécageux et les steppes mais on peut le trouver en montagne jusqu’à 2.000 m.
Le chacal à chabraque est nommé ainsi pour son dos de couleur sombre. De l’allemand Schabracke issu du Turc Schapark qui est une peau de mouton qui protège le dos des chevaux des blessures occasionnées par la selle. Il a donc un pelage plus foncé sur le dos avec des poils à terminaisons blanches. La face, le ventre, les surfaces antérieures des membres sont plus clairs. Les oreilles sont longues et pointues et ses yeux sont jaunes. Le chacal à chabraque tue ses proies en les saisissant, d’abord au corps, alors que le chacal doré, comme le loup, attaque la gorge de ses victimes. Il a une préférence pour les zones broussailleuses où il peut se nourrir de petites proies et abriter son terrier.
Enfin le chacal rayé (canis adustus) a les flancs ornés de bandes noires longitudinales, le reste du corps étant de couleur claire.
Les chacals chassent souvent en solitaire, ils ont un régime omnivore mais préfère la viande. Ils savent détecter de très loin les cadavres d’animaux sans doute en repérant le vol des vautours. Lorsqu’ils sont dérangés par les charognards ailés, ils ont une technique particulière de combat qui consiste à sauter et à frapper leur adversaire avec leur croupe.
Enfin, il faut dire un mot au sujet de leurs aboiements typiques qui consistent en hurlements rauques et plaintifs avec des accents déchirants qui font froid dans le dos, surtout lorsqu’ils “ chantent ” en cœur.
Comme tous les canidés du genre canis il est facilement apprivoisable, surtout s’il est pris jeune, il conservera pourtant des mœurs nocturnes, ce qui peut être gênant en captivité

Les chiens sauvages

Le Dingo ou chien sauvage d’Australie
C’est le plus grand des mammifères non marsupiaux de ce grand continent. Il mesure environ 55 cm au garrot mais peut être plus grand, pour un poids de 25 kg en moyenne. Il porte les oreilles droites et il a un poil court de couleur rouge clair, jaune-brun, ou brun. On pense qu’il a été amené par les humains arrivés dans l’île à pied, au moment où le niveau des océans était assez bas pour le permettre. Il serait donc un descendant du cuon d’Asie Tropicale. Les aborigènes l’ont souvent apprivoisé et utilisé pour la chasse. Comme tous les canidés, il s’est parfaitement adapté aux extrêmes climatiques et on le trouve, aussi bien dans le désert que dans les neiges des montagnes.
Il vit souvent en bande avec des mœurs sociaux très développés. Les femelles n’ont des chaleurs qu’une fois par an, elles savent élever leurs petits avec dévouement.
L’homme, comme d’habitude, est le véritable prédateur de ce chien redevenu sauvage et en plus du fusil, des pièges et du poison, il a mis en place une “ clôture à Dingos ” à l’échelle du pays (10.000 km de long). Race ou sous-espèce, le Dingo risque de se voir condamner à disparaître et le seul moyen de le sauver serait peut-être de faire reconnaître la race, en sélectionnant les sujets les plus homogènes. Quelquefois l’homme dit primitif (aborigènes) pourrait donner des leçons à l’homme civilisé, si on se rapporte à cette citation de Lumholtz au début de l’arrivée des blanc : “ Le Dingo, est un personnage important de la famille : il dort dans la hutte ; on lui donne abondamment à manger, non seulement de la viande, mais aussi des fruits. Son maître ne le frappe jamais, mais se contente de le menacer. Il le caresse comme un enfant, le débarrasse de ses puces et l’embrasse sur le nez... ”.

Les chiens Pariahs

On les trouve de L’Asie, au sud de l’Himalaya, en Inde, dans les îles de la soude, Bornéo, la péninsule Malaisie, la côte de Sumatra, l’Océanie, jusqu’à l’Amérique centrale ainsi qu’au pourtour du bassin méditerranéen.
Ils sont en général de taille moyenne, les oreilles sont droites et triangulaires, le stop accusé (cassure du nez), le poil ras et dense, du fauve au bingé en passant par le gris.
Selon Sihlwald “ tantôt roux, jaune grisâtre, parfois rayés ou entièrement noirs au museau, d’autres à l’abdomen blanc jaunâtre, souvent les ergots font défauts. Les oreilles sont dressées et latérales, plus mobiles que chez le Spitz, elles le sont pourtant moins que chez le chacal et le loup ”.
Un autre voyageur nous décrira les rues de Constantinople peuplées de ces chiens : “ Ils ressemblent assez à nos chiens de berger, mais ils ont la queue recourbée, les poils courts, d’un jaune sale. A le voir rôder ça et là, ou s’étendre au soleil, il faut avouer qu’aucun autre animal n’a l’air plus insolent, je dirai même plus canaille. Toutes les rues, toutes les places en sont couvertes. ”
Leur nom de Pariah ou Paria leur vient du Tamoul et signifie une injure : “ Exclus ou hors-caste ou impur ”. Ces chiens ont existés depuis toujours, vivant comme des marginaux à la périphérie des villes et des villages, faisant fonction d’éboueur en dévorant les ordures et les cadavres d’animaux ou d’humains. Kipling, qui a si bien décrit les mœurs du Dhole ou chien rouge ou Cyon alpinus (ne fait pas partie du genre canis) dans Mowgli, nous dira en parlant des chiens Pariahs qui côtoyaient le loup et le Dhole en Inde : “ Tous les Parias jaunes de l’endroit s’y donnaient rendez-vous. C’étaient de ces chiens faméliques, à demi-sauvages, qui bien qu’étant de fieffés poltrons, ne se font pas faute, lorsqu’ils sont rassemblés à neuf ou dix, de s’en prendre à un chien anglais, de le tuer et de le manger. J’avais toujours avec moi un fouet à longue mèche à leur intention ”.
Ces chiens peuvent très bien s’apprivoiser et même, avoir le comportement de n’importe quel chien, s’il vivent auprès des humains. Cette réserve de canidés qui ne coûtent pas cher a été exploitée par l’homme pour chasser les grands fauves comme le tigre ou dans certaines régions, comme réserve de nourriture...
Certaines personnes érudites ont soutenus la thèse que ce chien à demi-sauvage serait l’ancêtre de nos chiens domestiques.

“ Mais sur la plage aride, aux odeurs insalubres,
Parmi les ossements de bœufs et de chevaux,
De maigres chiens, épars, allongeant leurs museaux,
Se lamentaient, poussant des hurlements lugubres ”. Leconte de Lisle

Le Buansu ou Buansuah dit chien de l’Himalaya découvert par Hodgson dans le Népal en Inde. Son pelage est roux foncé à jaunâtre et il porte les oreilles droites. Brehm le décrit ainsi : “ il habite dans les cavités naturelles des rochers ; chasse aussi bien en meutes pour poursuivre sa proie, et donne continuellement de la voix. L’aboiement particulier qu’il fait entendre diffère de celui du chien domestique et du long hurlement du loup, du chacal, et du renard (...) Pris jeune, le Buansu s’apprivoise à merveille. Il s’attache à son maître, lui sert à la chasse : seulement il n’obéit qu’à lui... ”.

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