« Au XVIIème siècle, Pierre de Lancres écrit, « Le Diable se transforme en loup plus volontiers qu'en tout autre animal et partant fait plus de maux que tout autre». De surcroît, le loup est du côté de l'hérésie. En Rhénanie, au XIIème siècle, les hérétiques sont assimilés à des « chiens », des « hyènes » ou à des « loups ».
En 1522, Bernard de Luxembourg compare les hérétiques à des « animaux impurs et trompeurs » tels que les loups (...). Le folklore rural donne du loup une image moins terrifiante. Le loup Isengrin, dans le Roman de Renart, est un animal « lourdaud », « borné » et « impulsif ». Afin de se délivrer de ses hantises l'homme tourne le loup en dérision et le charge de ridicule. Ainsi représenté le loup est exorciste.
Le loup exorciste est confirmé par la tradition populaire. La dent de loup portée en amulette faisait fuir les sorcières et les démons; réduite en poudre elle évitait les frayeurs nocturnes; l'œil de loup protégeait des tentations d'ensorcellement.
Le loup est également thaumaturge. La pharmacopée populaire préconise l'utilisation de son foie, de son cœur ou de ses os pour guérir la syphilis, l'épilepsie, la pleurésie, la phtisie ou l'hydropisie c'est-à-dire la rage. Dans le Poitou, « la graisse du loup est un bon remède pour les maux d'yeux », « le foie de loup desséché mis en poudre et bu avec du vin tiède est excellent pour les toux invétérées et pour les maladies du foie ».
Muyard F., Les loups et la loi, du XIVème siècle à nos jours - Histoire d'une hantise populaire, Ed. TAC Motifs, 1998.
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