Le chien n’a pas que les aboiements pour s’exprimer. Il est capable d’employer tout un langage très affiné et très explicite. Le langage olfactif est très important car c’est son sens principal.
Enfin, il y a le langage des signes, cette expression du corps par le biais des mimiques, de la façon de bouger les oreilles ou la queue en s’adressant à un congénère. Un langage bien codé qu’il est important de connaître pour mieux le comprendre.
La communication implique un émetteur qui envoie un message et un récepteur qui le reçoit et réagit en conséquence.
Dès que deux individus sont en présence, quels qu’ils soient, même si on n’entend rien ou si on ne voit rien, y compris pour les humains, il y a échange de messages non-verbaux, souvent même de manière inconsciente.
Ce signal doit pourtant correspondre à certains critères pour être réceptionné par le vis-à-vis. Il doit d’abord être repérable, donc simple, clair, net et précis. Par exemple, la queue qui se relève est vue de très loin et informe celui qui le voit arriver. Il doit aussi être sélectif, ce qui veut dire qu’il s’adresse bien à tel individu et non pas à tel autre.
Si on observe un chien et un chat qui s’abordent pour la première fois, la méfiance est de mise et la confrontation des deux espèces se fera selon leur propre langage. Le chat va lever la patte, la tête penchée sur le côté, le corps ramassé, ce qui signifie : “ ne m’approche pas davantage, sinon tu vas le regretter ! ”. Alors que pour le chien qui n’est pas habitué au chat, cette attitude est tout à fait celle qui sert à l’invitation au jeu de part la d’un congénère plus timide (ou plus jeune), d’où le risque de conflit.
Enfin il est évident que le signal émis doit correspondre à un état de motivation du récepteur. Il faut que son état psychologique soit prêt pour le comportement de réponse.
En somme, à chaque signal, le récepteur doit posséder tout le système de signification possibles et c’est à lui d’éliminer les messages incorrects qui ne correspondent pas au signal transmis.
En éthologie (étude du comportement), un déclencheur est un stimulus spécifique qui provoque une réponse comportementale et une seule (le déclencheur peut aussi être appelé stimulus-clé). Il y a prédisposition dès la naissance du chiot, à toutes les stratégies de comportement mais il faudra attendre le processus de maturation, en jouant avec ses frères et sœurs, en étant confronté aux adultes, pour qu’il apprenne le langage de l’espèce.
Certains comportements vont se simplifier jusqu’à parvenir à la ritualisation, c’est-à-dire l’accentuation d’une partie seulement de leurs composantes pour avoir valeur de signal efficace.
Le récepteur sensoriel le plus adéquat est la vision avec un champ très élargi chez les canidés (autour de 270° pour le Greyhound) ce qui permet de percevoir la moindre esquisse de mouvement à la périphérie, même en ayant la tête tournée vers un autre côté.
Reçu cinq sur cinq !…
Lorsque le premier signal ne suffit pas pour faire passer le message, il peut y avoir des signaux supplémentaires, souvent même d’une autre nature.
On peut prendre l’exemple du message chimique olfactif que va émettre la femelle en œstrus pour appeler le mâle. Si celui-ci l’approche et a une parade sexuelle trop timide, ne sachant pas trop comment s’y prendre s’il est jeune, la femelle va alors envoyer d’autres messages comme les fesses tournées vers le soupirant et la queue déviée sur le côté pour l’inviter à la monte. Si cela ne suffit pas, elle ira jusqu’au contact.
Dans la défense du territoire, les signaux-suppléments peuvent également s’accumuler. A l’approche d’un chien, s’il n’y a pas de clôture, le chien propriétaire du terrain va aboyer (signal visuel) les oreilles droites, le poil hérissé, les pattes raides, la queue relevée, les dents découvertes pour tenter de se grandir et de s’élargir le plus possible. En approchant, il peut même émettre des odeurs (signal olfactif) et les diffuser par les battements de la queue.
L’apprentissage du langage de l’espèce a lieu surtout pendant l’enfance : en jouant, il va tester les réactions de ses congénères et il apprendra ainsi comment sont exprimés dans la gestuelle : l’invitation au jeu, la dominance et la soumission, la menace, etc…
Cette ritualisation aura une valeur de communication de plus en plus marquée avec l’âge, surtout pour les comportements sexuels et agonistiques (approche et évitement du congénère), tout ce qui servira dans les actes indispensables à la survie de l’espèce.
Au moment de l’imprégnation (autour de la septième semaine), il apprend à connaître et à interpréter le langage des espèces amies avec lesquelles il devra vivre comme : l’homme, le chat, le cheval, les brebis…
Les chiots ayant vécu en isolement, en ne voyant des humains que pour les repas, jusqu’à la treizième semaine environ, seront incapables d’avoir des relations normales avec eux ; c’est ce qu’on nommera les chiens timides ou “ chiens de chenil ” de manière péjorative.
Le chien est un animal grégaire, fait pour vivre dans un groupe, avec une foule d’interactions réciproques et c’est un champion du langage non-verbal.
Les humains sourds-muets ont un langage par les mains et des mimiques suppléant au verbe. L’homme n’ayant aucun trouble, va recevoir les informations à 83% de manière visuelle, à 11% par l’ouïe, à 3,5% par l’olfaction, à 1,5% par le toucher. Chez le chien, ces perceptions sont modifiées car elles sont d’abord olfactives, puis auditives et visuelles, néanmoins, il bat largement l’homme, même très entraîné comme les psychologues spécialistes de la gestique (langage non-verbal).
Ce langage est très riche et on pourrait décrire sur une centaine de pages le répertoire comportemental utilisé dans le langage pour chaque partie du corps, les oreilles, puis le regard, la tête, la queue, etc., tellement il est complexe et élaboré, contrairement à ce que la plupart des maîtres pensent.
Le sourire dans la queue :
Si l’on prend par exemple, de manière très schématique le regard ; il peut être droit ou détourné, par en haut ou par en bas, avec une pupille dilatée ou rétrécie, des paupières grandes ouvertes ou pincées, etc.
Ou bien, le langage de la queue, que l’homme va résumer en disant “ il bat de la queue, donc il est content ” ou comme l’écrivait Victor Hugo “ le chien a le sourire dans la queue ”.
Pourtant, ce langage par cet appendice est bien plus compliqué que cela et il ne faut pas trop se fier à une queue qui bat pour pénétrer dans le jardin, où un chien observe en silence. Par la manière de la placer, cela peut signifier : la confiance prudente, la confiance mitigée, la confiance totale, la dominance, etc…
Le maître utilise de manière consciente ou inconsciente, le langage non verbal pour appuyer un ordre ou le renforcer. C’est ainsi que pour le rappel au pied, la main vint frapper la cuisse ; pour la rapport d’objet elle se pose au niveau de la ceinture pour l’envoyer en avant, elle se tend.
Dans la vie de tous les jours, le chien apprend vite ce que signifie tel ou tel geste de la part du maître par rapport aux conséquences pour lui et il y aura conditionnement, qu’on le veuille ou non. C’est ce qui fera dire à l’homme “ tu as vu, il a compris que nous allons partir chez le vétérinaire ” lorsque le chien va se terrer au fond du jardin ou dans un placard, alors qu’il a simplement vu sa maîtresse déposer son carnet de vaccinations dans son sac. En compétition, certains maîtres ont ainsi appris à utiliser ces petits gestes discrets que le juge ne voit pas toujours mais qui sont en fait des doubles-commandements !…
Des muscles pour “ parler ” !…
Avec sa face, le chien communique avec ses congénères. Pour cela, il sollicite trois groupes de muscles.
Les muscles auriculaires, permettent le mouvement des oreilles.
Les muscles labiaux entraînent les mouvements des lèvres.
Les muscles des paupières modifient les dimensions des yeux.
Les mouvements de la face, en association avec les positions de son corps, indiquent au congénère, son état émotionnel et son rang social.
Le chien dominant porte ses oreilles dressées et présente une face calme pour traduire sa position élevée dans la hiérarchie.
Les chiens moins haut placés font bouger en permanence les coins de leurs yeux et leurs babines. Mais les dominants, quand ils sont agressés, perdent leur calme et présentent le même style de mouvements faciaux.
La pupille, et particulièrement son diamètre, reflète les émotions ressenties par le chien ; elle est grande ouverte si ses sensations sont agréables ; elle est quasiment fermée quand elles sont désagréables...
Mais le chien peut aussi, par mimétisme, adopter des mimiques semblables à celles des humains ; de la même façon l’homme adopte des attitudes très proche de celles de leur chien.
Il est étonnant de constater la similitude qui existe parfois entre maître et chien, par exemple dans l’agressivité. On constate un dé couvrement des canines, une remontée des angles externes des paupières, une projection de la tête vers l’avant avec un élargissement des épaules. Ces mimiques se rencontrent aussi bien chez les plus agressif des molosses que chez le plus hargneux des automobilistes dans un embouteillage!!!
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