Mécanismes secrets, sens mystérieux, les hypothèses vont bon train…
Essayons de voir les choses de manière objective en donnant des explications rationnelles… Et tout d’abord, rappelons des faits !
En 373 avant notre ère, Diodore décrit l’agitation des animaux avant les séismes en Sicile. 1783 en Italie, les chiens hurlent à la mort, annonçant le séisme. De même à Naples en 1805. San Francisco en 1903, Tokyo en 1923.
En décembre 1974, les animaux domestiques sont affolés dans la province de Liaoning en Chine. En février 1975, les chiens hurlent et s’agitent. Les autorités évacuent Haicheng, soit un million de personnes dans la matinée. Dans l’après-midi, un tremblement de terre de force 7,3, raye la ville de la carte.
En 1906, à Chicago, même scénario avec le fameux « sens » des chiens. Un tremblement de terre détruit complètement la ville.
1923 : séisme de Kantô au Japon, 145 morts
1960 : les chiens d’Agadir préviennent les habitants de l’éminence du danger avant le séisme.
1963 : même chose à Skoplje
Dans un autre type de catastrophe, retenons la fuite et l’agitation des animaux avant l’engloutissement de la cité grecque d’Hélice.
A Fréjus, en 1962, avant que le barrage de Malpasset ne s’effondrât, les chiens l’avaient signalé par leur comportement.
Par leur refus de sortir, certains chiens de montagne montrent qu’ils prévoient l’avalanche meurtrière, comme l’on fait par exemple, les chiens de l’Hospice du Grand Saint-bernard, en février 1939.
Le chien de montagne, surtout celui qui est spécialisé dans la détection des personnes ensevelies par des avalanches, fait parfois preuve d’un instinct comme me l’avait signalé M. Bouteloup, ancien responsable pour la formation des chiens d’avalanche à Annecy. Ils refusent de passer sur tel ou tel pont de neige qui paraît bien étayé, ou bien sous un surplomb neigeux situé au-dessus d’eux à une hauteur pourtant respectable.
LES MECANISMES DE PREVISION
Ces fonctions divinatoires n’ont en fait rien de merveilleux, ni d’extraordinaire, elles sont naturelles chez les êtres pourvus de sens bien plus aiguisés que les nôtres, comme nous allons essayer de le démontrer.
Tout phénomène géophysique brutal est toujours précédé par des signes précurseurs. Il n’est jamais spontané : c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’homme s’efforce d’inventer des appareils de détection sensible, tel le sismographe.
Le chien est fort bien équipé grâce à son ouïe, son odorat, et son toucher reliés à un système nerveux délicat qui réagit rapidement aux stimulations extérieures. En outre, il est toujours guidé par le sacro-saint instinct de conservation de l’espèce. Le chien a une ouïe sensible aux sons selon une gamme étendue qui va de 20 à plus de 35000 hertz, et même selon certains auteurs jusqu’à 100000 hertz, alors que l’homme entend jusqu’à 16000 cycles. Son seuil d’audibilité est donc de beaucoup supérieur à celui de l’homme. Il percevra donc les infrasons qui seront émis.
Ses deux oreilles qui sont de vrais capteurs, des radars en formes de conque, dressées et mobiles, lui permettent sans bouger la tête, de localiser un son avec une oreille avant de diriger les deux oreilles et de calculer la distance par triangulation (expérience de Englemann et Kertz), avec, et c’est ce qui nous intéresse ici, une sensibilité plus grande pour les sons situés entre le sol et la tête.
La progression des ondes sismiques par micro-fractures du sol rocheux, dans les couches profondes, fait parvenir en surface des ultra et des infra-sons que le chien est capable de détecter. Il y a des pulsations électromagnétiques et des changements des champs électriques terrestres.
L’ébranlement profond des couches géologiques se traduit à la sortie, au niveau du sol, par des secousses de très faible amplitude que le chien est parfaitement apte à analyser en fonction de ce qu’il ressent d’ordinaire dans son milieu vital.
Ses pattes sont pourvues de détecteurs très sensibles : ce sont les corpuscules de Pacini qui réagissent à la moindre vibration, à l’approche des pas d’un étranger venant à contrevent ou, a fortiori, aux secousses préliminaires d’un séisme.
Il possède également ces longs poils, qu’on nomme vibrisses, sur le museau, les sourcils et les joues et qui ont pour fonction d’indiquer la largeur d’un passage pour la chasse de nuit, ou la direction du vent, de capter les vibrations émises par les objets ou par les arbres, par une sorte d’écholocation, qui l’aide à se diriger.
Enfin, s’il est couché sur le sol, il reçoit des informations par une série de récepteurs périphériques répartis sur le corps.
De 100 à 100 000 de fois plus sensible aux odeurs que l’homme, le chien est aussi capable de déceler des modifications infimes dans les molécules odorantes (gaz) qui émanent du sol. D’autre part, l’olfaction étant un phénomène électrique qui se passe dans la muqueuse, les cellules et les cils olfactifs, il capte immédiatement les variations du champ électrique (odeurs modifiées par charge électrostatique).
Le chien étant sans doute pourvu d’un sens magnétique subtil, une sorte de boussole interne, comme nous le verrons en évoquant ses facultés de retour au gîte, il peut certainement ressentir les variations du champ magnétique terrestre qui précèdent toujours les séismes.
Les sismologues ont-ils étudier de plus près le comportement du chien afin de prévoir les séismes ?
C’est ce que font les Chinois et les Japonais qui, dans leur grande sagesse, ne se fient pas uniquement aux appareillages compliqués de détection de la technologie moderne.
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