La nature des sols en pistage

Herbes : s’il s’agit de prairie naturelle rase ou de petit blé, non traité, les conditions sont excellentes pour une fixation régulière et basse des odeurs. Les plantes échangent des gaz (gaz carbonique, oxygène, vapeur d’eau) avec l’atmosphère environnante. Des réactions chimiques sont accomplies pour permettre leur croissance. Dans la journée la photosynthèse est essentielle, mais la nuit elle n’a pas lieu, car il n’y a pas de lumière ; c’est le moment pour elles de rejeter le gaz carbonique et d’absorber l’oxygène. Par temps chaud l’évaporation est augmentée brouillant le message olfactif. Les meilleures pistes se font le matin lors des premiers rayons de soleil, au moment où les bactéries répandues par le traceur sont activées.

Les herbes hautes permettent aux molécules odorantes de s’accrocher en hauteur, cela n’aide pas à la tenue de piste en concours où le nez du chien doit rester au sol, mais favorise grandement le chien de piste utilitaire qui a les odeurs à hauteur de nez et peut accélérer sa poursuite.

Les terrains traités aux engrais modifient les odeurs et le chien a tendance à battre le terrain. De nos jours hélas les engrais comme le fumier ou le lisier, et les traitements chimiques des sols pour la culture sont nombreux : azote, phosphore, potassium, etc. si on prend l’exemple du phosphate d’ammoniac, la réaction chimique provoquée sur l’appareil olfactif va multiplier la production de mucus.

Maïs : lorsqu’il est vert et non coupé, la seule difficulté sera sa hauteur qui constitue une gêne pour une bonne qualité de pistage et par le fait que la longe s’accroche. S’il est coupé et sec, en décomposition, il perturbe fortement la recherche des molécules odorantes.

Garrigue : la gêne peut être constituée par les herbes très odoriférantes et les arbustes épineux où la longe se prend.
Sol sec (cailloux, roche, route) : il retient mal les molécules, en cas de léger vent le balayage les disperse, en fonction de sa direction elles vont se retrouver sur l’un des côtés de la route ou du chemin (même si la personne a marché au milieu de la route).

Sol humide et meuble (sable, humus, lande) l’odeur est captée dans chaque pas ce qui facilite le travail du chien et donne une excellente tenue de piste, d’autre part le maître est aidé par la trace visuelle. Si le sable est sec, sur des pistes anciennes (plus de 6 heures), le chien qui approche son nez du sol pour capter les molécules qui restent, peut être incommodé. J’ai remarqué pour avoir pendant des années pratiqué les entrainements sur le sable, que le chien apprend par expérience quelle est la bonne distance pour recevoir l’information sans aspirer de sable.

Labours : l’idéal, des petits sillons avec une terre grasse, ce qui peut gêner c’est les labours profonds avec une piste qui coupe les sillons perpendiculairement et un vent latéral car les molécules odorantes sont entraînées de manière inégale, forçant le chien à suivre le tracé selon une sinusoïde.

Passage de tracteurs avec des roues à gros profil sur terrain humide ou meuble.

Les forêts et sous-bois : tout dépend des essences d’arbres (bois à feuilles caduques, résineux…), en général les conditions sont bonnes avec l’humidité et l’absence de vent, la tenue de piste risque par contre d’être perturbée avec écarts du tracé et relecture.

Les marécages : la décomposition des matières organiques va émettre des gaz qui gênent la recherche du tracé.

Le bitume, le béton. Sur des surfaces lisses les molécules odorantes ont peu de chance de persister car elles n’ont pas de support. Si le traceur marche au milieu de la route le chien pistera sur les molécules qui vont glisser et se retrouver sur les bordures (surtout s’il y a du vent ou des passages de voitures), là où il y a de l’herbe. Pour visualiser la dispersion de l’odeur on peut répandre des confettis au centre de la route sur une ligne d’une centaine de mètres, au bout de quelques heures tous les confettis se sont répandus sur les bords.

Les accidents de terrain ont une incidence sur la répartition des molécules odorantes, surtout avec un vent latéral plus ou moins fort, notion que l’on oublie souvent. Dés qu’il y a un obstacle qui se trouve à proximité du tracé, par exemple une meule de foin, un pylône, un arbre, un amas de pierre, si le vent souffle en direction de celui-ci et que le tracé passe derrière, les molécules odorantes vont être déviées de la trajectoire normale et se répandre plus ou moins largement dans cette zone.

Lors des changements de nature de sol le chien peut également être perturbé, par exemple si l’on passe d’une prairie à un labour hersé où il n’y a plus que de la terre. Le pire pour lui c’est lorsqu’on fait un angle dans un changement de terrain, surtout s’il s’agit d’un angle aigüe, il risque d’être surpris et de faire une boucle.

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