C’est ce que l’on nomme « la quête croisée » que ce soit pour le RCI dans les épreuves mordantes, le chien sanitaire en Suisse, le chien de chasse de quête. Cela consiste à envoyer le chien d’un côté à l’autre du maître, sur une certaine distance, pendant que celui-ci progresse sur la ligne médiane.
Cette méthode permet de retrouver rapidement une personne dans une zone délimitée, souvent isolée (forêt, cultures hautes comme le maïs) même si on ne dispose pas d’identité olfactive de celle-ci à fournir au chien.
Quête vient du latin « quaerere » qui signifie chercher, devenu au moyen-âge « quester » : chercher ou rechercher. L’éducation à la quête est très simple, elle demande seulement d’avoir un chien obéissant et motivé par le jeu.
Méthode d’apprentissage
- Apprendre au chien à se diriger dans la direction indiquée par le maître.
On place le chien au « pas bouger » ou on le fait tenir par quelqu’un s’il s’agit d’un chiot. On lui montre ostensiblement que l’on a un jouet à la main que l’on va placer à une vingtaine de mètres, sur un piquet surmonté d’une coupelle afin qu’il puisse le voir de loin sans mettre le nez au sol pour le chercher. On retourne au chien et on lui indique la direction du bras, en disant « quête », le signal qu’il doit mémoriser (et non « apporte »). Il part rapidement et rapporte, il est largement félicité et récompensé. Dans tout l’apprentissage on choisira le travail avec le vent de face pour aider le chien.
- Envoyer dans l’autre direction
On recommence selon le même principe, mais cette fois, dès qu’il a rapporté l’objet à droite, on lui demande de rester sans bouger et on part replacer celui-ci sur la coupelle à 20 m à gauche. On l’envoie alors à la recherche avec un geste du bras gauche en disant « quête ».
- Envoyer dans les deux directions
On place un objet sur coupelle à droite et un autre à gauche. On l’envoie en quête à droite, dés qu’il rapporte en l’envoie à gauche.
- Avancer en quêtant
On peut maintenant placer 3 jouets sur des coupelles, lorsqu’il a rapporté le second on lui demande de rester au pied, on avance de quelques mètres et on le dirige vers le troisième objet à droite. Il ne reste plus maintenant qu’à rajouter des objets, un quatrième à gauche, puis un cinquième à droite, toujours aux mêmes distances. On doit pouvoir obtenir une recherche sur 10 objets.
- Augmenter la largeur de quête (distance entre le maître et l’extrémité de la quête)
On va disposer les objets de plus en plus loin, jusqu’à obtenir des lacets d’environ 50 m.
- On commence à supprimer les jouets
On laisse les piquets surmontés d’une coupelle mais on commence à supprimer les jouets que l’on pose sur elle, ceci de manière aléatoire. Par contre il est normal au début, que le chien se mette à chercher au sol pour voir s’il trouve son objet, à se moment là on rappelle et on envoie sur le prochain. Eventuellement, pour certains chiens, le maître peut jeter un jouet lorsqu’il revient avant de l’envoyer sur le prochain.
- Il n’y a plus de jouet
On ne met plus de jouets sur les coupelles, on le récompense de manière aléatoire, lorsqu’il revient pour repartir dans l’autre direction.
- On commence à supprimer les piquets
Normalement le conditionnement doit être en place, on commence donc progressivement par supprimer les piquets.
Le chien doit avoir compris qu’il doit partir rapidement dans la direction indiquée et revenir à l’ordre (il vaut mieux utiliser le sifflet qui s’entendra mieux en forêt) pour aller dans l’autre direction. La récompense et le jouet ne devraient maintenant être utilisés qu’après le dernier lacet.
- On change les conditions de milieu
Si l’apprentissage peut se faire sur un terrain de football ou dans un pré, la préparation demande une adaptation aux différentes sortes de milieu : labours, buissons, terrain humide, forêt, etc.
- Désignation de la personne
On travaille cet exercice en parallèle de la quête, ainsi lorsque les deux apprentissages seront acquis, on pourra les assembler. L’objectif c’est d’apprendre au chien que s’il trouve une personne lors de sa quête, il doit manifester clairement sa découverte.
Le plus simple c’est l’aboiement, mais on peut lui apprendre également à revenir vers son maître et l’inciter à le suivre par un comportement particulier (aboiement, assis en fixant, saisir le témoin qui pend sous son collier comme en sanitaire, etc.). Le maître met alors la laisse à son chien sur la chabraque de recherche et celui-ci le conduit à la personne.
Application pratique de la quête
On indique au maître une zone à faire explorer à son chien, il se place au bord de la partie médiane, son chien au pied.
Il l’envoie battre le terrain à gauche et à droite sur une largeur de quête qui peut aller de 50 à plus de 200 mètres (en forêt ou dans les hautes herbes il ne verra plus son chien, dans ce cas il existe un moyen de faire une exploration régulière de la zone, il suffit de compter en fonction de la rapidité de son chien, par exemple au bout de 70 à droite il donne le coup de sifflet, dés que le chien passe devant lui il compte 70 à gauche, etc.).
Il est important de signaler que la profondeur de quête (distance à la quel le chien va passer devant le maître lorsqu’il change de sens) ne doit pas excéder 5 à 10 m, le plus près est le mieux, sinon en zone de taillis ou par épais brouillard il ne le verra pas.
Il est évident que l’on peut utiliser des moyens modernes de repérage, pour éviter de perdre son chien que ce soit en recherche en surface ou en pistage utilitaire lorsqu’on est obligé d’enlever la longe, c’est le collier de positionnement.
Il peut s’agir d’un récepteur télémétrique/GPS efficace jusqu’à 25 km en GPS, et jusqu’à 55 km en télémétrie (c’est ce que nous utilisons pour suivre les loups sauvages). Il est utilisable de -30°C à +50°C, et jusqu’à 1 m sous terre. Certains appareils peuvent envoyer un sms, un mail, un fax, un message sur serveur vocal.
Pour en savoir plus, le livre "le flair du chien - Pistage et détection", en vente dans le site
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