LES SENS MYSTERIEUX DU CHIEN

« Félix qui potuit rerum cognoscere causas » (Heureux celui qui a pu pénétrer la cause secrète des choses : Virgile, les Géorgiques).
« Les chiens hurlent à la lune depuis plus de 5000 ans. La lune n’a pas bougé, les chiens sont toujours les chiens. Tout cela signifie quelque chose… mais je ne sais quoi » (Snoopy).
Le chien est il doué d’un sixième sens divinatoire ? Les civilisations antiques n’en doutaient pas. Aujourd’hui encore certaines de ses facultés nous stupéfient ! Il semble que les mystérieuses antennes du chien ne sont, en fait que l’expression de sens exceptionnels.
C’est ainsi, du moins, que le chien arrive à prévoir les séismes et autres catastrophes, car il capte des sons, des vibrations, des odeurs et des champs magnétiques qui nous échappent complètement…

MAGIE, SUPERSTITION…
Depuis le chien de l’âge de pierre, « présent en tout temps et en tout lieux, partagent le repas auquel il assistait » comme le dit le professeur Streestrup, l’homme a attribué au chien des pouvoirs magiques et il lui a souvent fait rejoindre les divinités.
Une des premières fonctions qu’on lui attribua fut d’être le guide symbolique dans le monde invisible de la mort. Xoloti, le dieu précolombien accompagnait les âmes dans leur dernier voyage.
L’Anubis égyptien gardait le cadavre d’Osiris. Cerbère, né des amours de Typhon, génie des cataclysmes, et d’Echidna, était un monstre mi-femme mi-serpent, gardien des portes d’Hadès. Et on, peut encore citer Sothis (Sirius), le chien céleste, âme d’Isis… le diable Méphisto que Goethe montre dans « Faust ».
En bref, le chien est le gardien de l’au-delà. Par ailleurs, il est conquérant du feu, se montre expert dans les prévisions, et il a, dans la chasse, au sein des forêts profondes, le pouvoir de « défaire la nuit » d’un animal sauvage.
Quant à la superstition, elle s’est également emparée du chien
- Le chien qui hurle à un carrefour, appelle à la prudence car un ennemi vous veut du mal
- Une chienne aboie-t-elle sans raison à la porte ? C’est l’annonce d’une maladie
- Le chien qui passe entre les jambes d’une femme, indique que celle-ci trompe son mari
- Celui qui voit un chien se rouler dans l’herbe, sur le dos, est assuré de connaître sept ans de bonheur et de devenir invulnérable durant ce temps
- Quand on achète un couteau, il faut couper quelques morceaux de pain à son chien afin de ne jamais le perdre et d’être protégé contre les voleurs.

… ET REALITES
Chez les Grecs, on accordait au chien la vertu de guérir les plaies et les tumeurs en les léchant.
En fait, la langue du chien agit comme un astringent qui décape les chairs nécrosées et active la circulation dans les vaisseaux sanguins sous-jacents, permettant ainsi une cicatrisation rapide, sans risque d’infection par rétention.
Au moyen âge, le chien passait pour avoir le pouvoir de guérir certaines maladies et de délivrer les « possédés » de leurs démons. Ceux qui souffraient de la poitrine n’avaient qu’à poser un chien vivant dessus pour être soulagés.
De nos jours, les Akhas, entre la Birmanie et la Thaïlande, dans le pays de la drogue (pavot) mangent de gros chiens, mais à museau court et à oreilles pointus, nourriture qui a, paraît-il, des vertus aphrodisiaques et antipaludéennes.
Dans la Grèce antique, il existait des chiens dressés à détecter la vie avant que ne soit accordé le permis d’inhumer. Le chien est en effet capable de distinguer l’état de mort apparente, de la véritable mort.
C’est un phénomène qui a pu être observé, avec les chiens de catastrophe, par exemple à El Asnam, en Algérie : les chiens signalaient rapidement les cadavres, mais ils avaient un comportement beaucoup plus riche (grattages, aboiements, couinements) lorsqu’il s’agissait de personnes encore vivantes.

LES SEISMES ET LES CATASTROPHES
Le chien qui hurle à la mort annonce un décès, du moins est-ce le pouvoir qu’on lui prête depuis toujours (pouvoir déjà cité dans les tablettes babyloniennes), ce qui n’est pas forcément vrai, heureusement !
Ce hurlement peut-être une survivance de l’instinct de meute du chien qui se trouve isolé, abandonné par ses maîtres, bref, angoissé par insécurité, et qui cherche à prendre contact avec ses congénères.
Comment le chien est-il capable de détecter les catastrophes ?
Mécanismes secrets, sens mystérieux, les hypothèses vont bon train…
Essayons de voir les choses de manière objective en donnant des explications rationnelles… Et tout d’abord, rappelons des faits !
En 373 avant notre ère, Diodore décrit l’agitation des animaux avant les séismes en Sicile. 1783 en Italie, les chiens hurlent à la mort, annonçant le séisme. De même à Naples en 1805. San Francisco en 1903, Tokyo en 1923.
En décembre 1974, les animaux domestiques sont affolés dans la province de Liaoning en Chine. En février 1975, les chiens hurlent et s’agitent. Les autorités évacuent Haicheng, soit un million de personnes dans la matinée. Dans l’après-midi, un tremblement de terre de force 7,3, raye la ville de la carte.
En 1906, à Chicago, même scénario avec le fameux « sens » des chiens. Un tremblement de terre détruit complètement la ville.
1923 : séisme de Kantô au Japon, 145 morts
1960 : les chiens d’Agadir préviennent les habitants de l’éminence du danger avant le séisme.
1963 : même chose à Skoplje
Dans un autre type de catastrophe, retenons la fuite et l’agitation des animaux avant l’engloutissement de la cité grecque d’Hélice.
A Fréjus, en 1962, avant que le barrage de Malpasset ne s’effondrât, les chiens l’avaient signalé par leur comportement.
Par leur refus de sortir, certains chiens de montagne montrent qu’ils prévoient l’avalanche meurtrière, comme l’on fait par exemple, les chiens de l’Hospice du Grand Saint-bernard, en février 1939.
Le chien de montagne, surtout celui qui est spécialisé dans la détection des personnes ensevelies par des avalanches, fait parfois preuve d’un instinct comme me l’avait signalé M. Bouteloup, ancien responsable pour la formation des chiens d’avalanche à Annecy.
Ils refusent de passer sur tel ou tel pont de neige qui paraît bien étayé, ou bien sous un surplomb neigeux situé au-dessus d’eux à une hauteur pourtant respectable.

LES MECANISMES DE PREVISION
Ces fonctions divinatoires n’ont en fait rien de merveilleux, ni d’extraordinaire, elles sont naturelles chez les êtres pourvus de sens bien plus aiguisés que les nôtres, comme nous allons essayer de le démontrer.
Tout phénomène géophysique brutal est toujours précédé par des signes précurseurs. Il n’est jamais spontané : c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’homme s’efforce d’inventer des appareils de détection sensible, tel le sismographe.
Le chien est fort bien équipé grâce à son ouïe, son odorat, et son toucher reliés à un système nerveux délicat qui réagit rapidement aux stimulations extérieures.
En outre, il est toujours guidé par le sacro-saint instinct de conservation de l’espèce. Le chien a une ouïe sensible aux sons selon une gamme étendue qui va de 20 à plus de 35000 hertz, et même selon certains auteurs jusqu’à 100000 hertz, alors que l’homme entend jusqu’à 16000 cycles.
Son seuil d’audibilité est donc de beaucoup supérieur à celui de l’homme. Il percevra donc les infrasons qui seront émis.
Ses deux oreilles qui sont de vrais capteurs, des radars en formes de conque, dressées et mobiles, lui permettent sans bouger la tête, de localiser un son avec une oreille avant de diriger les deux oreilles et de calculer la distance par triangulation (expérience de Englemann et Kertz), avec, et c’est ce qui nous intéresse ici, une sensibilité plus grande pour les sons situés entre le sol et la tête.
La progression des ondes sismiques par micro-fractures du sol rocheux, dans les couches profondes, fait parvenir en surface des ultra et des infra-sons que le chien est capable de détecter.
Il y a des pulsations électromagnétiques et des changements des champs électriques terrestres.
L’ébranlement profond des couches géologiques se traduit à la sortie, au niveau du sol, par des secousses de très faible amplitude que le chien est parfaitement apte à analyser en fonction de ce qu’il ressent d’ordinaire dans son milieu vital.
Ses pattes sont pourvues de détecteurs très sensibles : ce sont les corpuscules de Pacini qui réagissent à la moindre vibration, à l’approche des pas d’un étranger venant à contrevent ou, a fortiori, aux secousses préliminaires d’un séisme.
Il possède également ces longs poils, qu’on nomme vibrisses, sur le museau, les sourcils et les joues et qui ont pour fonction d’indiquer la largeur d’un passage pour la chasse de nuit, ou la direction du vent, de capter les vibrations émises par les objets ou par les arbres, par une sorte d’écholocation, qui l’aide à se diriger.
Enfin, s’il est couché sur le sol, il reçoit des informations par une série de récepteurs périphériques répartis sur le corps.
De 100 à 100 000 de fois plus sensible aux odeurs que l’homme, le chien est aussi capable de déceler des modifications infimes dans les molécules odorantes (gaz) qui émanent du sol.
D’autre part, l’olfaction étant un phénomène électrique qui se passe dans la muqueuse, les cellules et les cils olfactifs, il capte immédiatement les variations du champ électrique (odeurs modifiées par charge électrostatique).
Le chien étant sans doute pourvu d’un sens magnétique subtil, une sorte de boussole interne, comme nous le verrons en évoquant ses facultés de retour au gîte, il peut certainement ressentir les variations du champ magnétique terrestre qui précèdent toujours les séismes.
Les sismologues vont-ils étudier de plus près le comportement du chien afin de prévoir les séismes ? C’est ce que font les Chinois et les Japonais qui, dans leur grande sagesse, ne se fient pas uniquement aux appareillages compliqués de détection de la technologie moderne.

LE RETOUR AU GITE
Dans notre monde rationalisé, comment expliquer qu’un chien anesthésié, transporté en avion à plus de 5000 kilomètres de chez lui, va entreprendre un voyage long, harassant, dangereux, jusqu’à ce qu’il arrive près de celui qui représente le centre de l’univers pour lui ?
Encore plus surprenant, certains chiens partent d’un endroit connu pour rejoindre leur maître en territoire inconnu, parfois à des centaines de kilomètres de distance…
D’autres chiens encore, par une sorte de divination, se mettent à pleurer la mort de leur maître, mort, dont ils ne sont pourtant pas les témoins directs… Faut-il parler de facultés spéciales ? Ou d’un sixième sens ?
Je dois conclure, après avoir essayé tous les systèmes explicatifs possibles, que la science est pour le moment incapable de l’expliquer.
Victor Hugo offre son caniche Baron au marquis de Faletans qui part à Moscou. Mme de Faletans écrit de Russie au poète pour lui signaler la disparition du chien. Deux mois plus tard, Victor Hugo trouve Baron sur le pas de sa porte.
Bobbie perdu dans l’Indiana, aux Etats-Unis, est retourné chez lui en Oregon (3000 kilomètres), au bout de six mois.
Un chasseur d’Audierne étant mort, la famille offre un des deux chiens du disparu à un habitant de Brest où on l’expédie par bateau. Quelques jours plus tard il est de retour dans son foyer.
Rex, berger allemand n’ayant jamais quitté la Bretagne, retrouve sa maîtresse à Toulon.
Nous pouvons également citer les exploits des chats qui semblent aussi doués que les chiens, Mylord, perdu pendant les vacances sur la Côte d’Azur, revient trois mois plus tard à son domicile dans la Saône-et-Loire (700 kilomètres).
Un vétérinaire new-yorkais abandonne son chat volontairement pour prendre un poste en Californie cinq mois plus tard, le matou qui avait parcouru près de 3500 kilomètres retrouve son maître.
En 1954, le Pr Precht et le Dr Lindenlant enferment un chat dans un sac opaque puis ils le mènent, par divers détours, dans un laboratoire au milieu d’un labyrinthe comportant vingt-quatre sorties : le chat prend immédiatement la bonne direction. Avec les cent quarante-deux chats suivants, les résultats furent statistiquement probants.
Herrick fait la même expérience avec des chats anesthésiés et transportés par des chemins variés à une distance de 2 à 5 kilomètres de leur domicile.
Les retours s’échelonnèrent entre huit heures et dix-huit heures après la mise en liberté.
D’autres expériences ont été réalisées à l’aide du radio-tracking, système qui consiste à munir le chien d’un collier émetteur pour le suivre par radiogoniomètre.
Le Pr. Rhine, les Dr. Forster et Osis du laboratoire de parapsychologie de la Duke University étudient depuis plus de 20 ans le phénomène. Ces observations se content de décrire le comportement du chien qui semble attiré par un système de fil invisible psychique qui le conduit jusqu’à son foyer.
Il faut rappeler cependant que tous les chiens ne sont pas également doués pour effectuer ce retour au foyer, et ce don semble davantage dépendre du degré de motivation que d’un manque de faculté d’orientation.
Dans certains cas, le seul pôle d’attraction est le maître : l’animal part de son foyer pour aller dans une région inconnue où il tente de le retrouver.
Comment parvient-il a savoir qu’il est sur la bonne route puisqu’il n’est jamais venu là auparavant ? Là, nous touchons au domaine de la parapsychologie et nos hypothèses demeurent de pures conjectures, sans rien de palpable pour les étayer.

UN SHEMA EN ETOILE
Dès la naissance, le chiot apprend à connaître le chemin de retour à la mamelle nourricière par le seul sens qu’il possède : l’olfaction (puisqu’il est aveugle et sourd).
Déposé en un lieu inconnu, il se déplace en rampant selon un schéma en étoile qui consiste à avancer le nez dans une direction, puis à revenir au centre, à avancer de nouveau, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il capte une odeur connue qu’il peut suivre pour se diriger.
On peut admettre que, dès la première semaine, il a un bon sens de l’orientation. A trois semaines, son champ olfactif s’est considérablement élargi et il est capable de discrimination perceptive pour suivre par la vue, les oreilles et surtout le nez, des objets mobiles.
Imprégné à l’homme et aux autres chiens, il a deux pôles d’attraction : sa mère et l’homme qui va prendre de plus en plus d’importance pour lui, surtout au moment du sevrage.
Dès qu’il a trouvé son maître définitif, il établit son territoire avec ses habitudes de promenade, de repas et de jeux. Il se sent en communion avec le lieu où il vit, il en connaît tous les éléments comme les canidés sauvages qui possèdent un territoire de nidation et de repos où ils se trouvent en sécurité…
Si un prédateur survenait, ils parviendraient à lui échapper car ce terrain, avec ses ressources, ses trajets de fuite et ses caches, qui leur sont parfaitement familiers.
Si vous observez votre chien en territoire inconnu, vous verrez qu’il n’avance qu’avec circonspection, tous ses sens en alerte ; il s’empresse de marquer le territoire afin de se rassurer en sentant son odeur.

ATTIRES PAR UN PUISSANT AIMANT
Qu’est ce qui pousse le chien à retourner au gîte ?
Tout d’abord, le manque profond, la carence viscérale du maître, de cette enveloppe d’amour liée au dominant, à celui qui donne les soins et prend les décisions.
La faim le stimule également car il n’a même pas « idée » qu’il pourrait subvenir seul à ses besoins alimentaires, en chassant par exemple, puisque depuis sa naissance, il est habitué à se voir octroyer de la nourriture à heures régulières. L’inquiétude et l’isolement lui font multiplier ses essais pour retrouver le foyer, comme lorsqu’il était chiot et qu’il tentait et réussissait le retour auprès de la mamelle de sa mère.
En général, les chiens qui retournent vers leurs foyers mobilisent toute leur énergie dans ce but. Ils semblent indifférents aux lieux qu’ils traversent ; ils marchent comme des automates, l’esprit fermé, attiré par cet aimant puissant que représente le maître.
Ils ne songent ni à la chienne qui passe et qui peut être en chaleurs, ni au mâle étranger soucieux de ses prérogatives territoriales, ni aux êtres humains dans les champs ou à l’intérieur de leurs voitures rapides et dangereuses, ni à la volaille qui picore bêtement dans un pré et qui ferait un bon repas.
Tous les animaux ont des réflexes d’orientation car tous sont migrateurs, y compris l’homme. Certains ne se déplacent que lorsque les conditions de vie sont trop sévères, ils partent à la recherche de la nourriture et de l’eau, dans un autre lieu et au bon moment.
D’autres vont retrouver le lieu de leur naissance (saumons, anguilles), seul endroit où leur progéniture trouvera des conditions optimales de sécurité et de biotope.
A l’origine, les loups étaient dépendants de leur nourriture (rennes, bisons, caribous…), par la suite, ils suivirent les troupeaux de brebis des hommes pour survivre.

LES MECANISMES D’ORIENTATION
L’activité exploratoire dépend de l’individu ; les réflexes d’orientation évoluent ave l’âge, l’expérience, le degré de motivation.
Le chien a une vision binoculaire d’une grande acuité pour apprécier les distances et la profondeur.
Il est capable d’une mémorisation remarquable à long terme, surtout si les informations retenues sont chargées d’affectivité (les mécanismes mémoriels, dans le cerveau des mammifères, se situent dans le système limbique, siège de l’affectivité).
Plusieurs années après, une odeur, un geste, un objet, déclenchent encore chez lui le comportement lié à l’événement primordial. Par exemple, le chien est immédiatement pris de peur panique en entendant un coup de feu, si lorsqu’il était chiot, sa queue fut pincée au moment d’un coup de feu.
Le sens de la direction : au fur et mesure que le chien avance, il peut recevoir des informations, des indications précises dont il se souvient, même si, au début, elles sont fragmentaires.
En approchant du but, celles-ci deviennent plus riches, elles envahissent tous les sens et le poussent à accélérer.
C’est le cas du chien perdu à proximité de sa maison, ou du chien de pistage qui travaille en liberté, captivé par le tracé odorant : lorsqu’il retrouve l’objet, il prend immédiatement la direction de son maître qu’il ne voit pas : au cours de l’approche, il fait intervenir ses facultés d’analyse des lieux.
Il lui faut en effet, une faculté psychique particulière ou un mécanisme interne, pour retrouver son chemin. Surtout s’il a été transporté sans connaissance dans un lieu inconnu comme cela s’est fait dans diverses expériences.
En 1880, le Dr Vignier explique le mécanisme de l’orientation par le fait que les canaux semi-circulaires de l’oreille, qui servent à l’équilibre, peuvent faire usage de boussole. En 1979 ; James Goult et Charles Walcott mettent en évidence, dans les fibres nerveuses à la base du cerveau, chez les pigeons, de minuscules cristaux de magnétite, véritables micro-aimants.
Si l’on fixe des aimants sur la tête du pigeon, il est désorienté par temps couvert. Ce qui signifie que, par temps clair, il se dirige par rapport au soleil, et qu’il possède un mécanisme d’horloge interne.
Cette boussole incorporée lui permet de garder son cap et de connaître sa situation, ainsi que la distance qui le sépare de sa destination.
Chez les poissons et les batraciens, sous la peau du crâne, entre les deux yeux, il existe un photorécepteur pinéal relié à l’hypophyse. Des neurologistes allemands sont parvenus à découvrir un système similaire, quoique simplifié, chez les mammifères.
Il est situé au niveau de la glande pinéale, dans le cerveau, et se trouve être une boussole biologique, un « organe d’orientation ». Ce système servirait à repérer les champs magnétiques terrestres et participerait à l’orientation.

L’HORLOGE BIOLOGIQUE
Il existe une horloge interne qui règle l’activité métabolique sur un rythme circadien (du grec circadiem, soit vingt-quatre heures), basés sur le cycle jour-nuit.
Cette horloge permet de régler le sommeil, la veille, la température du corps, la sécrétion d’urine, le rythme cardiaque, la pression sanguine, mais également de mesurer le temps et de transmettre des informations temporelles grâce à des hormones.
Elle aide donc à l’orientation réflexe par la perception de la polarisation de la lumière, la direction du soleil, etc.
L’homme possède également des dispositions pour s’orienter en fonction du champ magnétique terrestre, les expériences de Dr Semm et du Pr Baker l’ont mis en évidence.
En transportant dans diverses directions des groupes d’étudiants ayant les yeux bandés et étant casqués avec des chapeaux fait de faux aimants pouvaient s’orienter, tandis que ceux qui avaient de vrais aimants en étaient incapables.
Ce qui implique qu’il existe dans notre cerveau une substance contenant de la magnétite comme chez le pigeon.
Pour retrouver son domicile, le chien utilise la mémoire des lieux connus et la mémoire du corps qui enregistre les mouvements (pendant un trajet ou un transport). On sait qu’il peut se servir également du mouvement du soleil sur son arc pour « faire le point », en quelque sorte.
On peut aussi expliquer ses remarquables facultés d’orientation en faisant intervenir certaines notions complexes comme le sens magnétique et électromagnétique, l’horloge interne…
Mais à quand une expérimentation sérieuse sur les capacités du chien qui déroutent la science, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver un maître parti dans un lieu inconnu ?
On peut parler d’un « sens de l’orientation » à propos d’un chien qui part d’un lieu inconnu pour revenir chez lui, l’inverse est presque impossible. Le phénomène télépathique est de plus en plus admis par les scientifiques, comme Sheldrake, et certains laboratoires l’étudient…
Pourquoi le chien qui est un véritable récepteur psychique à l’écoute permanente de « l’émetteur » qu’est son maître, ne serait-il pas capable d’établir un contact télépathique avec lui, par delà les distances ?
En réalité cette symbiose psychique entre deux espèces différentes est un véritable « effet psy » dont on retrouve chaque jour des exemples dans les rapports entre le chien et l’homme.
En prenant un chien, l’homme s’oriente consciemment ou inconsciemment vers un être qui complétera sa propre personnalité, qui sera un prolongement de lui-même, un reflet de son moi profond.
Le chien a de son côté un don de l’observation pour la communication non verbale, ce qui va établir un code personnel entre les deux, et il sera capable de deviner les états d’âme de son maître, de comprendre et de réagir à ses pensées, quelquefois même à distance.
En éducation canine, on a appelé l’influence du maître sur l’élève « l’effet pygmalion », à savoir qu’en sous-estimant ou en surestimant les qualités d’un animal, on obtient des résultats en conséquence (R.A. Rosenthal et L. Jacobson).
Beaucoup plus que de l’amour!
Betcherev, psychologue russe, a réussi à faire des expériences avec des chiens dressés, mettant en évidence qu’ils étaient capables d’obéir à des ordres donnés par la pensée.
Le Dr Mery raconte que Paul Bourget lui signala l’attitude agitée d’un chien au moment même où son maître se tuait en voiture à plusieurs kilomètres de là.
Cette communication émotionnelle avec le maître a été bien souvent observée en cas d’accident ou de mort brutale; à la minute même où cela a lieu le chien devient agité, hurle à la mort, tente d’ouvrir la porte, etc.
Certains, brusquement coupés du monde, se laissent dépérir. Le carlin du duc de Winsor mourut six mois après la disparition du roi d’Angleterre, il était demeuré tout ce temps sous sa chaise préférée (dans quelques cas cela est imputable à un trouble du comportement nommé « hyperattachement ».
Solin parle d’un chien qui, sous le consulat d’Appius Junius et de Publius Silus, refusa de quitter son maître condamné à mort et se laissa mourir sur sa tombe.
En quelques jours de séparation, son maître ayant été hospitalisé d’urgence, le poil de Paulo, un caniche noir, devint gris, signe d’un stress profond.
Nous pourrions ainsi donner cent exemples qui montrent que le chien a pour son maître beaucoup plus que de l’amour, ce à quoi devrait songer ceux qui abandonnent leur compagnon, sans remords, dès que celui-ci les gêne, comme un meuble encombrant…

Pour en savoir plus, le livre de Joseph ORTEGA "Le flair du chien - Pistage et détection", en vente dans le site

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