Les Clubs sans but lucratif pratiquent leurs activités sous forme d’association, le sport canin est un jeu avec son chien qui est fait, parait-il, pour détendre le maître et lui faire oublier ses soucis familiaux ou professionnels. Est-ce toujours le cas ?
Les concours sont faits pour s’amuser et apprendre à se connaître soi-même, à se contrôler, à parvenir à un état de calme et de repos, sans se laisser submerger par les stimulations provoquées par l’environnement.
En fait si les animaux sont essentiellement au service de l’avenir de leur espèce, l’homme recherche la domination au dépend du reste et comme dirait Nietzsche “ le but de toute civilisation est de faire de l’homme bête de proie un animal dompté et civilisé ”.
Le jeu compétitif, c’est mettre en place une hiérarchie par des affrontements qui servent à tester les autres mais également à se mettre à l’épreuve soi-même afin de connaître ses limites, son endurance, ses réactions émotionnelles.
La première “ Association ” dans le but d’un jeu fut créée en Angleterre en 1863 il s’agissait de jouer au ballon mais sans le toucher de la main et sans saisir l’adversaire. Le football devient très vite professionnel, dès 1885.
Le premier match de Polo aura lieu sur une pelouse anglaise en 1869 par des officiers de l’armée des Indes d’où ils avaient rapporté ce jeu d’origine asiatique. Un jeu avec des animaux où les joueurs ont conservés jusqu’à nos jours la Tenue coloniale. Les premiers jeux olympiques restitués en Grèce ont lieu en 1896. Le 8 Avril le roi Georges proclame ouverts les jeux olympiques modernes en présence de Pierre de Coubertin.
La loi de 1901 définit l’Association comme la : “ convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.
Si l’on reprend la formule de l’Athletic Club de Londres sur la définition de l’ “ Amateur ” en 1886.
“ Est amateur tout gentleman qui n’a jamais pris part à un concours public ouvert à tous venants, ou avec des professionnels ou pour de l’argent provenant des admissions sur le terrain ou autrement ; ou qui n’a jamais été, à aucune période de sa vie, professeur ou moniteur d’exercices de ce genre comme moyen d’existence ; qui n’est ni ouvrier, ni artisan, ni journalier ”.
On peut dire que la situation a évoluée depuis et dans certains Clubs l’homme assistant (celui qui sert à entraîner les chiens au mordant sportif) qui exerce demande quelques subsides. A tel point que l’on assiste à une surenchère entre Clubs pour pouvoir bénéficier des prestations, en théorie gratuites, de l’homme assistant….
Dans certains pays comme l’Espagne, les Clubs véritablement “ sans but lucratif ” peuvent se compter sur les doigts d’une main. Toute personne qui a un minimum d’expérience canine s’installe comme professionnel.
Le juge cet expert :
Le juge est considéré à juste titre comme expert dans le domaine qui est le sien, il n’a pas qu’un rôle de censeur, il est là également pour faire la promotion du sport canin, pour encourager.
Son jugement doit se faire de manière intelligente avec sérénité et impartialité, sans esprit de discrimination. Il doit garder son calme et être patient en toutes circonstances, avec un sens aigu de ses responsabilités sans se laisser influencer par le public ou par la notoriété de tel ou tel conducteur. En fait, il juge ce qu’il voit et non ce que le chien est capable de faire à l’entraînement ou ce qu’il a fait dans des concours précédents.
Le règlement des juges de la S.C.C. qui énumère les devoirs du juge, stipule, qu’il doit :
° Remplir ses fonctions avec simplicité, courtoisie, équité ;
° Eviter tous actes, ou propos, qui risqueraient d’être mal interprétés par les exposants et spectateurs tant dans son ring qu’au dehors.
° Eviter de participer dans son ring, avant et pendant le jugement, à des conciliabules ou conversations avec des exposants, juges ou spectateurs.
Ceci est valable en Exposition de conformité au standard comme en compétition. Cette attitude comprend également les commentaires concernant les jugements où il devra éviter les discours prétentieux ou ostentatoires ainsi que tout ce qui peut être méprisant, dévalorisant ou culpabilisant pour les maîtres ou pour leurs chiens.
C’est un homme de synthèse apte à traiter les informations en les sélectionnant avec pertinence, sans humour ironique, avec des remarques agréables sur ce qui est bon.
Le jugement est souvent taxé de combine, de favoritisme, etc. On croit qu’il favorise telle ou telle personne, telle race plutôt que telle autre, il a en fait tous les défauts. Et comme il ne présente pas de chiens, il est facile de le critiquer, ce qui est incorrect car on peut être bon juge et mauvais conducteur, l’inverse également.
De leur côté les conducteurs doivent faire preuve de “ Fair-play ” cette locution anglaise qui signifie : jeu loyal, franc jeu, loyauté, respect de soi, des autres concurrents, des juges…
Les chiens ne sont pas des machines et en dépit d’une éducation souvent très pointilleuse à un haut niveau de la compétition, de temps en temps, d’anciens schémas de comportement font surface pour s’opposer à l’exécution de l’acte appris. Sans compter l’influence du maître qui subit souvent l’effet du stress, de la tension qu’il ressent en pénétrant sur le terrain de concours, ne serait-ce que par la présence d’une “ autorité ” qui est là pour sanctionner.
La compétition canine est un sport de grand air, un loisir actif au contact avec la nature, elle est à la fois complexe et simple avec ses rituels et son langage spécifique souvent inaccessible aux profanes.
Elle suit une évolution flexueuse en rapport avec notre monde avec la pénétration publicitaire, le sponsoring et le mécénat, les moyens modernes pour améliorer la technicité comme la vidéo, les acquis scientifiques qui permettent de mieux appréhender les comportements canins et les apprentissages complexes, la presse spécialisée qui met en valeur rapidement et souvent au niveau international les résultats.
Les acteurs du sport canin sont constitués d’un ensemble de personnes qui poursuivent un but en commun, qui ont un code de communication qui leur est propre, qui ont des affinités qui peuvent s’apparenter à celles qui existent dans un groupe naturel comme une famille. La famille des sports canins…
Voir tous les messages de: Joseph Ortega
Ajouter un commentaire
Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.