BERGER ALLEMAND, CHIEN DE TRAVAIL OU DE SHOW?

le Capitaine Max frederic Emile Von Stephanitz, un véritable passionné qui dès son départ en retraite de l’armée en 1897 (il a 33 ans), va acquérir une ferme en Bavière pour s’adonner à l’élevage sélectif, ce sera l’élevage de Grafath. Son objectif c’est la création d’un chien allemand d’utilité réunissant le maximum de qualités pour le travail et chez qui, le côté esthétique doit être secondaire.

Anticipant sur l’avenir, il comprend que le rôle de chien de berger touche à sa fin, d’autant plus qu’en Allemagne la conduite des troupeaux par la route devient interdite, pour lui le B.A. peut s’adapter à n’importe quel emploi et il va le prouver : chien sanitaire, chien guide d’aveugle, chien d’armée ou de police...
En 1901 il va pousser aux démonstrations dans des concours de chiens de police et parallèlement s’occuper de structurer le Club. Le 13 septembre 1902, le nombre d’adhérents est déjà de 275 membres lors de la réunion de Munich où va se décider la création de délégations.
Le 21 juin 1903, Stephanitz remet au siège du Club le livre des origines qu’il tenait jusque là, cette même année le S.V. va publier ses « règlements pour l’utilisation et le dressage du chien de police » qui va se perpétuer jusqu’à nos jours sous la forme d’épreuves sportives de « Schutzhund ». Un programme de travail fait pour la sélection et l’entretien des aptitudes de la race.
En septembre 1904, le S.V. compte 600 membres et il y a nécessité de créer, en dehors des délégations locales (ortsgruppe), des délégations régionales (landesgruppe).
En 1906 le titre de Champion fédéral en concours en campagne (field-trial) sera attribué pour la première fois. Dès 1908 le S.V. compte 1600 membres, la quantité de chiens produits commence à nuire à la qualité, la direction de l’élevage prend mauvaise tournure. Stephanitz est vigilant et inflexible : « Le chien de Berger Allemand est un chien qui travaille ou ce n’est pas un Berger Allemand... », au point qu’il est prêt à admettre les chiens faisant preuve de dons exceptionnels, même s’ils s’éloignent du standard. Lors du premier conflit Mondial, Karl Lutz, chef de l’école des chiens de guerre, ira dans le même sens : « Lorsqu’un chien fait ses preuves comme chien d’utilité, il a le droit d’exister et de se reproduire, plus peut-être que certains beaux chiens recevant des diplômes et des médailles en expositions, mais étant souvent complètement inaptes à un travail concret ».

En 1912 le Capitaine Van der Leyen écrit « Instructions pour le traitement, le dressage et l’emploi du chien de Guerre. En 1914 il organise une démonstration « dans les conditions les plus proches de la Guerre ». Parmi les 28.000 chiens utilisés lors de la Première Guerre Mondiale, l’un d’eux Romeo, un chien sanitaire, permet de sauver 37 blessés. Après la Guerre de tels exploits n’allaient pas laisser insensibles les autres nations qui comprennent l’utilité de la race.
Le 8 avril 1921, une assemblée se tient à Görlitz, pour la mise en place des groupements de pays, les juges de la race sont nombreux et le premier conseil des juges est fondé. Le B.A. a la faveur de tous les pays, la production se dirige vers des sujets ayant beaucoup de prestance pour trotter sur une pelouse, mais trop grands pour être opérationnels dans les actions rapides.

Qualités physiques et le psychisme ?

Il est évident que de nos jours la question se pose de plus en plus souvent et que les éleveurs, forment une force d’inertie qui freine considérablement. La principale argumentation contre un chien ayant du tempérament, c’est pour eux, les difficultés à caser un tel sujet dans une famille vivant en ville et en appartement.
Il est évident que la réponse est simple, produire moins mais de meilleure qualité et cibler les acheteurs pour que le chien vive dans un milieu adapté à ses besoins. Toutes les études en éthologie et l’expérience sur le terrain démontrent qu’il suffit d’un espace de détente minimal (20m2) et d’une sortie d’au moins 1 heure par jour pour que le BA ne présente aucun problème.
La seconde argumentation qui permet d’éviter de travailler un chien, c’est que cela prend du temps et nécessite des déplacements, en fait, ceux qui font de la compétition le savent bien, il ne faut pas plus d’une demi-heure par jour et par chien, pour obtenir un apprentissage correct avec un BA, sans risquer de saturation.
Si on arrive à consacrer chaque jour du temps pour faire tourner en rond les chiens, jusqu’à obtenir le conditionnement pour les expositions, on doit pouvoir le faire dans le but plus louable de la conservation des aptitudes...

En conclusion :

Comme disait le Corbusier : « un objet est beau dans la mesure où il correspond exactement à l’usage que l’on veut en faire ». La polémique et les discussions stériles n’ont jamais fait avancer les choses, bien au contraire, les mesures drastiques non plus. Si l’on adapte un plan de ce type on pourrait, au bout de quelques années, en arriver tout naturellement à obtenir les exigences indiquées dans les mesures draconiennes, mais en souplesse et avec l’adhésion de tous, n’est-ce pas le but recherché lorsque l’on aime la race ?
J.O

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Photo avec mon chien Orion en championnat RCI

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