LE BERGER AUSTRALIEN AUJOURDHUI ET DEMAIN

le Berger Australien est sans conteste une race devenue à la mode. Si on observe ce qu’il est advenu des races qui sont devenues à un moment ou à un autre un phénomène de mode, surtout en ce qui concerne l’équilibre caractériel et les attitudes à l’utilisation, il y a un danger évident pour la race !

Cet américain qui porte le nom d’australien s’est d’abord développé dans l’ouest des Etats-Unis où il était surtout un chien de travail sur troupeau et l’on comprend mieux aujourd’hui les réticences du Club d’alors « L’ASCA » qui ne voulait pas qu’il soit reconnu comme race, la principale, étant qu’il se transforme en chien de « show » et perde son identité à l’utilisation.

Chez un chien d’exposition c’est le « paraître » qui compte seulement, d’où ces séances interminables de toilettage et de bains spéciaux pour raviver les couleurs, sa vie se déroule entre le chenil (souvent à l’abri de la lumière du jour et du soleil de crainte que ses coloris de pelage en pâtisse) et le ring d’exposition où on lui demandera de poser ou de tourner en rond au bout d’une laisse. Certains n’ont pas le droit de courir dans l’herbe car cela « casse le poil ».

Chez un chien de travail c’est « être » qui compte même s’il ne sait pas se présenter en exposition dans les règles de l’art handler, au moins son œil brille et il montre sa joie de vivre et son goût de l’action.

Pourquoi plait-il tellement au public ?

Sans doute à cause de ses couleurs variées, de son œil ou de ses yeux bleus…

Devant cet engouement, beaucoup d’éleveurs se sont mis à produire des chiots pour répondre à la demande, de très beaux chiots, mais avec quel caractère ?

On trouve de plus en plus de chiens avec des problèmes comportementaux, il existe même sur internet des sites pour tenter de placer ceux-ci chez de nouveaux maîtres et il n’est pas rare d’en découvrir dans les refuges animaliers, abandonnés.

Ayant été élu dans le comité du Club de Race, j’ai tenté en vain de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y avait à se préoccuper un peu plus de son caractère.

Pour pallier à cet état de chose j’ai fondé l’Association Internationale du berger Australien de sport et d’utilité (AIBASU) afin que les propriétaires d’australiens fassent du sport ou de la compétition car travailler est sain, c’est la meilleure façon de conserver des aptitudes et un parfait équilibre caractériel.
Aujourd’hui l’AIBASU n’a plus besoin de moi pour mobiliser les bonnes volontés et continue lors de séminaires et de stages à encourager ces bons principes.

Dernièrement, après une dernière tentative auprès du Club de race j’ai démissionné du comité car nous ne parlons pas le même langage.

L’idéal serait bien sûr d’avoir un chien bon et beau, mais le bon devrait toujours l’emporter sur le beau à qualités extérieures égales.

Nous avons vu l’année dernière un exemple frappant à l’exposition mondiale de la Crufts d’un Berger Australien qui remporta le Best in Show (22.000 chiens) tout en étant un chien de travail (Agility, troupeau, Obéissance).

En France être un chien de travail n’est absolument pas considéré, c’est souvent même pris comme tare.

Pour l’instant, il n’y a pas vraiment de lignées de travail (ce qui n’est pas souhaitable si on voit à quoi cela a mené dans d’autres races), les chiens que l’on trouve en utilisation sont aptes à faire un excellent en conformité au standard, par contre il y a très peu d’éleveurs qui font travailler leurs chiens, je pense qu’ils se comptent sur les doigts d’une main…

Les aptitudes à l’utilisation

Chien de Berger

C’est son utilisation de départ, malheureusement cette fonction n’a plus lieu d’être et rares sont les australiens qui peuvent prétendre aller au Championnat sur troupeau ou à être employé en élevage ovin ou bovin. Il faut citer M. et Mme Rougetet qui continuent à élever et à former des chiens dans ce but.

Agility

C’est le jeu sportif où on trouve le plus de représentant de la race avec souvent des prestations plus qu’honorables. Le Berger Australien est rapide tout en étant aux ordres, il est agile et souple sans surcharge de poids. Il mémorise facilement.

Obérythmée

Danser avec son chien aux jolis coloris, gai et facétieux est particulièrement amusant. Le Berger Australien qui fonctionne sur le plaisir et la participation se plait beaucoup dans ce jeu rythmé. Nos chiens participent avec mon épouse comme Up To Date De La Ferme de Biesse et Back De La Villa Loubet.

Cavage

La recherche des truffes en compétition est plus difficile qu’il n’y paraît car cela demande un travail de détection très sérieux dans un temps limité.

Plusieurs de nos chiens participent à ces épreuves et cette année Shawnee De La Villa Loubet, ainsi que Tao Des Compagnons du berger étaient finalistes du Championnat de France.

Chien de Décombres

Le Berger Australien est agile, léger, précis, il peut se déplacer sur les gravats avec aisance et comprend facilement que le but c’est de retrouver des personnes et de les désigner. On peut citer celui de Claude Iche responsable de l’Association Internationale des chiens de recherche et de secours.

Pistage

Il est plus long à former qu’un Berger Allemand mais est doué d’une grande opiniâtreté sur les tracés, il peut être d’une grande précision et arrive à calmer son ardeur naturelle avec sérieux.

On peut le voir évoluer aussi bien en Pistage utilitaire, en Pistage Français ou en Pistage FCI. Le plus difficile est le Pistage FCI où on va exiger une qualité de travail très poussée sur des tracés particulièrement ardus avec de grandes longueurs, des fausses pistes, des pénalisations lourdes à chaque fois qu’il lève la tête ou s’écarte du tracé, ce n’est pas pour rien que les meilleurs chiens de piste s’affrontent au Championnat du Monde sur la Piste FCI 3.

Nous avons un de nos chiens qui a atteint le plus haut niveau Shawnee de La Villa Loubet.

Obéissance

Le Berger Australien a le regard sur le maître que l’on retrouve chez le Border Collie, sans en avoir la nervosité ou la timidité, c’est une discipline qui permet de mettre en valeur toutes les qualités requises la vitesse d’exécution, la précision et la joie au travail.

Nous travaillons avec nos chiens sur le programme anglais avec plusieurs participations au Championnat du Monde d’Obedience à la Crufts en Angleterre. Orane de L’Ayer’s Rock, 2 participations. Shawnee De La Villa Loubet, 3 participations, V’Max De La Villa Loubet 1 participation.

Nous pratiquons également le programme Obéissance de la FCI avec des chiens dans les classes de compétitions : Vichita De La Villa Loubet, Varappe De La Villa Loubet, V’ Max De La Villa Loubet.

La meilleure manière de travailler un Berger Australien
Ce n’est pas une race qui supporte la contrainte, cela ne ferait que casser son caractère enjoué. Ces méthode classiques peuvent permettre d’obtenir des exécutions mais elles seront tristes et sans le dynamisme recherché.

Avec ma Méthode Naturelle basée sur la complicité avec le maître et sur le renforcement positif on peut tout obtenir dans la joie, même si de temps à autre survient un excès de zèle imputable à la forte volonté de bien faire.

Cette méthode peut s’appliquer à toutes les disciplines sans problème, de l’Agility à l’Obéissance.

C’est d’ailleurs celle-ci qui a été choisie pour la formation des moniteurs de Clubs en France.

Conclusion
Le Berger Australien est une race qu’il faut surveiller particulièrement en raison de sa notoriété, sur l’ensemble du cheptel qui devient considérable on a de plus en plus de problème de sociopathies. Ces problèmes comportementaux sont imputables en premier lieu à la sélection sur le caractère qui est quasi inexistant pour les étalons et les lices, ensuite sur la méconnaissance de beaucoup d’éleveurs du milieu d’éveil favorable et de la sociabilisation nécessaire des chiots, enfin sur le fait que la race soit choisie sur son apparence et que les chiens ne sont pas sollicités dans le sport ou la compétition, ce qui entraîne un excès d’énergie qui n’est pas canalisé.

Il est tout à fait important de produire des chiens conformes au standard mais ce qui est le plus important c’est qu’ils soient bien dans leurs têtes et agréables avec les gens et les autres animaux.

En tant qu’éleveur, nous avons optés par passion de ne faire en moyenne qu’environ 3 portées par an, ce qui élimine le côté mercantile trop souvent choisi par les éleveurs, par contre lorsque nous vendons un chiot nous garantissons qu’à 8 semaines il est socialisé parfaitement et qu’il a les bases de l’obéissance : rappel, assis, couché, debout, rapport d’objet, etc. Ceci grâce à la Méthode Naturelle qui peut débuter avec le début du sevrage à partir de 3 à 4 semaines.

Photo avec V'MAX de la  Villaloubet, mon chien avec qui j'ai fait le Championnat du monde d'Obéissance en Angleterre!

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