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Personne ne peut contester que son ancêtre est le Berger Allemand dont le Comte de Bylandt, le célèbre cynologue, disait en 1857 qu’il est avec le Berger Belge et le Berger Hollandais une seule race qu’on devrait appeler « Le berger continental ».
Depuis les types ont bien évolués et se distinguent nettement de la silhouette générale que Pierre Megnin classait en 1877 également, dans le type loup ( lupoïde) des médio lignes, à différencier du type braque (braccoïdes),du type molosse (molossoïde) ou du type lévrier ( graioide).
Dans tous les pays des bergers blancs ont existé, au moyen âge ils étaient même particulièrement recherchés car on ne pouvait les confondre avec les loups.
En 1879, le premier berger allemand blanc "Greif" est présenté à l’exposition de Hanovre en Allemagne en 1882 par Adolf Von Knigge, il était issu de l'élevage Francfort Friedrich Sparwasser. On le retrouvera en exposition avec Greifa et Russin, deux de ses filles de couleur blanche en 1887. Le mâle Greif II est présenté à l'exposition de Hambourg en 1888, toujours par le baron von Knigge. Dans cette cynophilie naissante de l’époque la couleur n’a guère d’importance chez un chien de berger.
Dès 1890 la Capitaine Von Stephanitz se préoccupe avec quelques éleveurs de créer le chien idéal en accouplant ceux qui avaient les meilleurs qualités pour le troupeau, sans distinction de couleur, écrivant : « Est Berger allemand tout chien de berger qui vit en Allemagne et qui, grâce à un exercice constant de ses qualités de chien de berger, atteint la perfection de son corps et de son psychisme, perfection appréciée uniquement sous l’angle de l’utilité »
Pourtant c’est son chien gris, Hektor Linksrhein, rebaptisé Horand Von Grafath, qui servira de modèle à la race et sera le premier inscrit au livre des origines. Son frère Luchs également gris transmet le gène blanc. Le premier BA blanc inscrit au livre du SZ (Schäferhund Zuchtbuch) est "Berno von der Seewiese" (Tyranin von Maingau X Gisa von Kaeltal), né en 1913 à l'élevage de G. Uebe en 1913, est un descendant de Hektor.
Lors de la création de la race Berger Allemand, on trouve quatre catégories de robe :
- Fauve charbonné
- Noir marqué de fauve
- Noir
- Blanc ou sable très pale
En fait le déterminisme génétique de la robe est assez complexe avec l’intervention de gènes importants et des gènes modificateurs. Rappelons que, par rapport à d’autres races, chez le B.A. le noir apparaît souvent récessif par rapport au fauve charbonné.
C’est au moment de l’ouverture du livre des origines (1899) que le premier Berger Allemand Blanc aurait été enregistré. Il avait pour nom « Greif » et son grand-père était Horand Von Grafath le chien de Stephanitz.
Début 1900, le Berger Allemand est élevé aux Etats-Unis, il sera inscrit à l'AKC (American Kennel Club) en 1908. L'éleveuse Ann Tracy, affixe "Stonihurst", importe en 1912 des sujets qui vont donner 4 chiots blancs. En1913, S. Halstead Yates exporte le premier berger allemand blanc et sélectionne pour conserver cette particularité.
L’American Kennel Club (AKC) inscrit les premiers sujets dans ses registres en 1917 produits par Anne Tracy qui fondera le Club de race. D'autres BA blancs seront importés d'Allemagne en 1920 par H.N. Hanchett, et en 1923 par Géraldine Rockefeller Dodge. Pourtant en 1959 le club du BA américain, le German Shepherd Dog Club of America, n'accepte plus que 50% de blanc chez les sujets. L'AKC (Société canine), va interdire en 1968 les BA blancs.
On trouve des poils courts et des poils longs et ce sont des chiens normaux, car bien-entendu on va leur reprocher d’être Albinos, ce n’est pas le cas et, en dépit de leur couleur, ils ne souffrent d’aucune dégénérescence avec truffe, yeux et ongles bien pigmentés et une robe fournie en sous-poil.
Dès 1933 le SV (club de race Berger Allemand) interdit le blanc chez le BA, mais ces indésirables vont trouver refuge chez les amateurs d’outre atlantique qui ont eux la possibilité d’inscrire sur les registres officiels (en 1936 le Berger Allemand a aux USA, 25000 inscriptions à l’AKC. Il deviendra la seconde race, après le caniche, en 1970 avec 100000 inscriptions). Le premier véritable Club du BA blanc va se créer à Sacramento (Californie).
Dès lors il ne restait qu’un pas à franchir pour qu’un Club similaire se fonde au Canada. En 1968, l’American Kennel Club suivant les directives du Club de race allemand va exclure de ses expositions le berger blanc, tout en acceptant leur enregistrement. (Il faut reconnaître que si lors des premières exportations le BA d’Allemagne est d’un gris très clair, comme Tell Von Kriminalpolizei Champion 1910, en 1968 avec Dido Von Der Werther – Konigsallee c’est plutôt le noir et feu qui prédomine).
En 1964 les amateurs de bergers blanc d’Amérique se rassemblent dans deux Clubs, le White Shepherd Club et le White German Shepherd Club, ainsi qu’au Canada en 1970 où des BA blancs étaient enregistrés depuis 1919, dans le Club Canadien du Berger blanc, malgré les protestations du Club du Berger Allemand du Canada qui veut faire appliquer le standard du SV.
En 1971 c’est « la cellule Ontario du Club américain du Berger Blanc » qui se bat pour présenter la race en exposition, devenant en 1973 : « Le Club Canadien du Berger Blanc ».
En 1982, le Berger Blanc est admis à l’U.C.I., l’Union Cynologique Internationale, non reconnu par la FCI mais qui a des Clubs dans douze pays avec son siège en Allemagne et être reconnu comme race à part entière, les dirigeants décident de l’appeler « Berger Américain Canadien »
En 1984 ils vont quitter l’U.C.I. pour créer le W.S.U., l’Union du Berger Blanc, en Allemagne, ou Weiben Schaferhund Union, une association internationale.
Beaucoup de pays boudent la race mais elle est enregistrée sur livre d’attente par les Pays-Bas, le Danemark, la Tchéquie, la Suisse. La Suisse va élaborer un standard provisoire avec la Société des chiens de bergers Blancs, la GWS, en 1991 et l’enregistrer à la Société Cynologique Suisse le 1er Mars 1992, avec admission dans les expositions.
Arrivée et accueil en Suisse...
Il faut dire que le contrat avec cette race ne date pas d’hier en Suisse.
Puisque le Club du Berger Allemand a été créé en 1902 par Otto Rahm De Wohlen mais c’est en 1967 que Madame Agatha Burch (élevage Shangrila) importe des Etats-Unis pour la Suisse, le premier Berger Blanc nommé « Lobo of White Burch ». Ce chien né en 1966 a pu être enregistré à l’AKC ainsi qu’au livre des Origines Suisse (L.O.S.) sous l’appellation de « Berger Allemand Blanc », accouplé avec une femelle anglaise « White Lilac of Blinkbonny » les produits figurent dans l’appendice L.O.S. Malgré la demande de la FCI pour la fermeture des livres à la race, en 1989 un Club se forme en Suisse : « La Société des chiens de Bergers Blanc » qui va faire l’impossible et parvenir à faire reconnaître la race, d'abord en Suisse en 1991, puis à la FCI.
En France on doit à Daniel Jumentier, l'arrivée du berger blanc avec le mâle allemand "Corado von den Wessengard". Il va créer en 1989 l'Amicale du Chien de Berger Blanc, des problèmes interne va voir apparaître une autre association en 1994, le Club Français du Berger Blanc, qui sera présidé par Philippe Bontemps. N'oublions pas de citer des pionniers de la race en France comme Yannick Lavoine ou Mme Coppin qui fait la première portée française en 1990, entre Duke et Electra von Wolfgehege...
Elle sera la 347e race reconnue par la FCI le 1er janvier 2003, avec depuis 2011 l'accession au CACIB.
Le Berger Blanc Suisse est désormais son nom officiel, il n’est plus qu’un lointain cousin du berger Allemand dont il se distingue par plusieurs points, la couleur bien sûr mais également il est beaucoup plus doux et souple.
Beaucoup de sujets sont utilisés comme chiens Guide d’Aveugle du fait de la couleur très voyante et surtout de leur caractère très calme avec très peu d’instinct de garde. L’Ecole de Chiens Guide d’Aveugle de Paris par exemple en a plusieurs en formation qui répondent mieux que le Berger Allemand aux critères exigés.
Les Bergers Blancs célèbres
Le plus connu est sans doute celui qui sera utilisé dans le film de Samuel Muller : « Dressé pour tuer », tiré du livre de Romain Gary « Chien Blanc ». Il avait pour nom Hans mais s’appelait en réalité « Baron Von Christon »
En 1978 c’est un chien de police nommé également « Hans » qui fut élu « meilleur chien de l’armée » par l’association canine de la police.
L’utilisation du berger Blanc Suisse
C’est un chien polyvalent qui peut s’adapter à différentes formes d’utilisation, son physique est celui du berger allemand dont il possède les aptitudes, et son mental, beaucoup plus souple, pourrait se comparer à celui du Labrador de travail ou du Berger Australien.
En utilisation on peut le trouver en Agility où il fait preuve d’une grande souplesse et d’une bonne mémorisation des obstacles.
Dans les épreuves d’obéissance, il y a de plus en plus de sujets compétitifs avec les qualités nécessaires ; la vitesse d’exécution, la joie au travail et la précision.
En Pistage ses possibilités olfactives, sa rigueur et sa concentration pour suivre les tracés odorantes ne sont pas encore exploités comme ils le devraient et on ne peut qu’inciter les propriétaires à se tourner vers cette discipline remarquable qui exige des maîtres beaucoup de patience et d’humilité.
En ce qui concerne le mordant, la race est reconnue comme chien d’utilité et peut être mise au programme français comme le ring ou le campagne ou dans les programmes internationaux comme le RCI ou le Mondioring, néanmoins pour être compétitive à haut niveau il lui manque un peu de fond, c’est-à-dire de la dureté et de la combativité.
Ses qualités athlétiques peuvent également être mises en valeur dans le canicross, l’attelage, le Fly-ball, l’Obérythmée…