Berger des Pyrénées

Paul Mégnin, sous-officier: « Les bergers des Pyrénées étaient des chiens fort intelligents qui comprirent très vite ce que l'on exigeait d'eux, et devinrent d'excellents, réguliers et sûrs chiens de liaison. ». Mais si le conflit mondial a contribué à révéler la race auprès du public, elle verse en contrepartie un lourd tribut : « on a pu dire justement que nulle autre race française n'a payé plus largement la rançon du sang

L’armée française a mobilisé au total 15000 chiens durant la guerre 1914-18. près de 5300 furent portés disparus ou tués

"C'est un chien exceptionnel, fidèle, attachant, affectueux, attentif et aimable pour qui sait le prendre et tenir compte de ses exigences. En des mains moins expertes, il n'est plus que l'ombre de lui-même, un déraciné susceptible, nerveux, craintif, souvent agressif… Un futur candidat à l'adoption" Guy Mansencal

"Pour pénétrer l'âme de notre petit berger, il faut l'avoir vu à l'œuvre dans ses montagnes" Guy Mansencal

Un chien au poil!

Berger des Pyrénées, un pelage rustique, une texture entre poil de chèvre et laine de brebis, une protection contre les intempéries ou le soleil. A ne pas confondre avec les races avec qui il y a des heures de toilettage: brossage en évitant de trop ôter la bourre (ne pas défaire les cadenettes pour ceux qui en ont), éviter trop de shampoings ou alors sec, jamais de tonte. Normalement en place vers 2 à 3 ans. Un problème, c'est qu'il est construit pour les pâturages des Pyrénées avec de l'herbe et non pour les garrigues avec épineux…

Berger des Pyrénées*

La première exposition de race aura lieu à Paris en 1910. Lors du premier conflit Mondial les Bergers des Pyrénées partent pour la guerre et J. Dhers écrira : “ en ma qualité d’ancien officier dresseur du Service des chiens de guerre, il est de mon devoir de proclamer hautement que c’est la race du petit Berger des Pyrénées qui a fourni à l’armée les chiens de liaison les plus intelligents ”.

Berger des Pyrénées, chien de salon?

Le problème et il est de taille, c’est qu’on a tendance à assimiler le Berger des Pyrénées à un chien de salon pour sa jolie frimousse et son pelage en coup de vent, ce qui engendre bien des drames.

Ceux qui ont le coup de foudre pour la race devraient savoir que la vraie vie d’un Berger des Pyrénées c’est une cinquantaine de kilomètres par jour, des affrontements avec le bélier ou la brebis récalcitrante, la tension permanente pour tout observer du troupeau, tout en ayant l’œil sur le maître, l’action toujours....

Pour le faire vivre dans les villes il faut, d’une part libérer cette énergie naturelle dans le sport ou la pratique de discipline de travail comme l’obéissance, le pistage, le RCI, l’Agility, d’autre part en mettant en place de manière claire et précise la hiérarchie aux maîtres et la sociabilité aux gens et aux animaux. Beaucoup de chiens citadins souffrent d’anxiété permanente, d’hyper agitation et d’agressivité par crainte Il est exact qu’en 1927 Sénac-Lagrange écrivait “ son caractère est basé sur fond de méfiance. Il est inabordable avec les étrangers et même avec les familiers de la maison ”. Il faut se situer par rapport au contexte de ces chiens à l’époque, nourris de quelques restes ou d’un bout de pain, chassés de la maison à coups de pieds, rarement caressés, ne vivant qu’avec et pour les bêtes qu’ils devaient conduire. Mais cette méfiance avec les humains qui était le résultat de l’isolement social et des mauvais traitements n’en faisait pas pour autant un craintif, comme certains veulent nous le faire accroire. A l’époque (et même encore maintenant pour certains bergers), la sélection était draconienne, à l’étape chiot tout sujet qui craignait l’orage ou les coups de feu était éliminé immédiatement, quant au courage, l’adulte qui fuyait devant un bélier ou une brebis vindicative était également abattu (pourquoi nourrir un tel chien !). Voilà dans quel esprit était vu le chien de berger qu’on considérait comme un outil, mais un outil opérationnel parfaitement adapté à la fonction avec de l'obéissance, de l'intelligence, de l'initiative, le contrôle de soi, le courage pour faire face en cas de besoin....

Les méthodes et l'état d'esprit on changés, néanmoins on doit respecter ses qualités tout en le respectant lui-même. On ne dira jamais assez que ce qui compte (surtout à l’heure actuelle où nos chiens sont mal vus), pour la pérennité de la race, c’est l’équilibre du caractère

Il ne faut quand même pas confondre caractère et caractériel, si on veut que notre petit berger français reste un chien de compagnie d’utilité.

Nous sommes possesseurs de Berger des Pyrénées qui concourent en CANT, Obéissance, cavage et pistage FCI (championnat du monde), ce qui ne les empêchent pas de participer avec mon association Chien Visiteur® dans les écoles à la promotion du chien bien éduqué dans la cité, sans aucun coup de dent intempestif même avec les gamins les plus turbulents.

LES COUSINS DU BERGER DES PYRENEES*
Certaines de ces variétés ont disparues ou n’ont pas été reconnues par la FCI.
- Le Gos d’Atura ou Berger Catalan, un peu plus grand. Il existait une variété à poil court qui a disparu, le Gos d’Atura Cerda ou chien de Berger de Cerdagne (1er standard en 1929)

- Le Berger du Val d’Aran, à poil frisé
- Le Berger du Haut Aragon, noir ou noir et feu
- Le Berger de Galice (province d’Orense)
- Le Berger de Castille, noir et feu
- Le Berger de Léon, noir et feu ou arlequin
- Le Berger Basque ou Euskal Artzu
- Le Labrit
- Le Cao da serra des Aires, berger Portugais des régions Alentejo et Ribatejo
- Le Schapendoes, berger hollandais
- Le Nizinny, berger de Pologne

- Le berger Basque, El pastor vasco ou en basque Euskal artzain txakurra, une race espagnole originaire du pays basque ayant des ancêtres communs avec le berger des Pyrénées et le Gos d'Atura.
Rappelons que le Pays Basque "Euskal Herria" est situé entre France et Espagne, sur 20 500 km2 avec 3 millions d'habitants.
Il existe deux variétés: "Gorbeiakoa" et "Iletsua".
La race est reconnue depuis le 1er Juin 1995 par la société canine espagnole. La FCI ne la pas encore reconnue.
Mâle: taille de 47 à 61 cm au garrot, pour 18 à 36 kg
Femelle: taille de 46 à 59 cm au garrot, pour 17 à 19 kg

Voir mon livre " ÉLEVAGE ET COMPORTEMENT ", préface du Professeur Denis. Dans mon site!

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