Le BOERBOEL ou molosse d’Afrique du Sud

Die Boerboele van Suid-Afrika, on pourrait traduire par: “Le chien des Boers d’Afrique du Sud”, « Boel » signifiant : chien. Si l’on se réfère à la thèse du professeur Epstein, Vasco de Gama en accostant dans la baie de Sainte-Hélène en Afrique du Sud, aurait déjà trouvé des chiens auprès des indigènes.

A l’époque, les tribus, qui descendent des premiers habitants Sans ou Bochimans, s’étaient déjà mélangées au Xoixhois du Botswana et de Namibie. Il est probable que le chien a été amené par les premiers peuples migrateurs issus du Moyen-Orient, d’où les similitudes que l’on retrouve entre le Thai Ridgeback de Thaïlande et de l’île de Phu Quock et le Rhodésian Ridgeback, en particulier la crête dorsale.

Selon le Dr Ina Plug : « des restes de chiens se trouvent sur des couches datées de 570 de notre ère, et même plus tard à l’âge du fer ». Le chien des Hottentots, nom attribué par les hollandais au 17ème siècle à la population indigène du cap de Bonne Esperance (tribu San) était un chien de garde et de chasse au poil hérissé avec une crête dorsale.

Le chien des Bochimans est surtout un chasseur, une aide précieuse pour la poursuite du gibier, il est très proche du précédent.

Le chien des Zoulous, d’apparence plus molossoïde est décrit comme très féroce. Le chien paria des Bantous, un chien de poursuite rapide et très endurant.

Le chien des colons.

Le premier colon hollandais, Jan van Riebeek, s’installe au Cap afin de ravitailler les bateaux de la compagnie des Indes avec ses chiens de garde, nous sommes en 1652. On va voir arriver les huguenots français à la révocation de l’édit de Nantes, les portugais, les anglais, les hollandais.

Ces européens ont avec eux leurs chiens destinés à la chasse ou à la garde, c’est ainsi que les molossoïdes sont introduits sur le sol africain : Bulldog anglais, Mastiff et Bullmastiff, Montagne des Pyrénées, Mâtin espagnol, Bullenbeisser allemand (mordeur de taureau) et son homologue le Brabanter Bullenbitjer hollandais…

On dit que le dernier roi des Matébélés désirant s’offrir un Dogue Allemand, race particulièrement impressionnante vers 1885, donna en échange deux chariots remplis de défense d’éléphant.

Ces chiens mélangés aux chiens des indigènes dans le but d’obtenir un animal plus fort et surtout plus résistant, permit de créer le fameux Boerhond ou chien des Boers (les colons Boers d’origine hollandaise qui refuse de vivre avec les anglais et s’installent sur la Groot Trek).

Le Boerhond n’est pas très grand, son emploi c’est surtout la chasse aux grands fauves qu’il attaque en meute et tient au ferme jusqu’à l’arrivée des maîtres. Il garde également les exploitations agricoles ou celles des mines de diamants ou d’or, avec à ses côtés les races habituelles pour cet emploi : les allemands (Rottweiler, Doberman, Berger Allemand, Boxer), les anglais (Airedale, Mastiff) et bien d’autres.

La police va monter sa propre école de formation en 1911 à Doornklooof, l’année suivante c’est la création de l’Union Sud Africaine. Depuis le début de la Groot trek en 1938, les colons Boers vivent en isolement et il y a des types très différents de chiens avec une certaine consanguinité. Ce chien de ferme pour la garde et la chasse se trouvent également dans les pays voisins : le Botswana, Namibie, Zimbabwe (ancienne Rhodésie), Tanzanie.

Il faut attendre 1967 pour voir apparaître le produit de sélection du Dr Daan Marais qui va bousculer les principes d’élevage connus dans le pays, il présente en effet un chien énorme nommé Pony qui serait doué de toutes les qualités réunies dans les races canines pour la chasse ou la garde (air connu dans l’imaginaire des clubs de race !).

Ce n’est qu’en 1980 que des éleveurs se réunissent et tentent de créer l’authentique chien de ferme qui n’a rien à voir avec le sensationnel et qui est avant tout un chien d’utilité avec un caractère équilibré et des aptitudes physiques qui ne sont pas un handicap, comme la taille ou le poids.

Une association va se créer à Senekal, un village du grand Trek dans l’état libre d’Orange, la SABBA ou South African Boerboel Breeders Association pour préserver cet héritage Afrikaaner.

Les cinq membres fondateurs seront : Johan de Jager, le Dr André du Toit, Lucas van der Merwe, Johan du Preez, Hester Read. En Août 1990 une sélection sera faites et parmi les 250 chiens présentés, 72 seulement seront enregistrés sur le Stamboek (livre des origines) comme répondant aux critères du standard de race déposé auprès du Kennel club Sud-Africain.

En Août 1997 l’association comptait déjà plus de mille membres et la race connaissait ses premières exportations en particulier vers les USA et la Hollande ou une association internationale sera crée, l’IBA ou International Boerboel Association.

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