Le bouvier de l'archipel des Açores.
Partons à la découverte de ce chien original, encore peu connu chez nous. Le résultat d’un brassage de races diverses introduites par les colons ou les navigateurs dans l’archipel des Açores, dont il a prit le nom de l’île principale « Saint Miguel ». Son emploi principal, depuis une centaine d’années environ, a été celui de bouvier, rôle qui l’a rendu très rustique avec un caractère bien trempé…
L’île de Sao Miguel dont il porte le nom a été découvert par Gonçaleo Velho Cabral en 1432, les Açores est un archipel de neuf îles. Une surface de 749 m2 pour une hauteur maximale de 1080 m (Pico da Vara). On peut la situer entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, ce qui a contribué à son expansion économique.
En 1582, les espagnols occupent l’île conduits par Denis Fernandez, ensuite différents émigrants de tous les horizons venant du Portugal, du Sud de l’Espagne, d’Afrique, quelques français, surtout des Bretons. Les animaux importés et laissés libres car il ne pouvaient pas s’échapper et pouvaient se reproduire librement constituant une réserve de viande sur pied.
Elle devient un comptoir commercial avec le Brésil et sa richesse va lui faire subir les attaques des corsaires français et anglais.
Une terre fertile pour la culture, avec des étendues inemployées où va se développer l’élevage des bovins et des ovins, avec pour les conduire des bergers des régions les plus pauvres d’Espagne ou du Portugal avec leurs chiens.
La tradition de la céramique dans l’art populaire de l’île, nous a laissé comme témoignage, quelques figurines représentant la vie pastorale.
Parmi les chiens représentés on retrouve les molosses ibériques de montagne comme le Pero de Presa Mallorquin à la couleur bringée très sombre (nommé également « Cans Bou » : chien de taureaux). Également, le Perro de Pelea Canario, le Cao da serra da Estrela portugais. Il est même possible que des lévriers comme le Podenco Canario ou le Podenco Portugais, aient servis pour donner vitesse et endurance, comme l’atteste l’ouvrage de Francisco Borges da Silva, qui déclare qu’en 1813 on trouvait sur l’île des Podengos, des Rafeiros (race portugaise), des croisés de Fila et de Podengos. Plus tard d’autres chiens se mêlèrent à eux, comme ceux des colons Anglais.
Au début ce chien de troupeau fut appelé « chien de fila da Terceira », du nom de l’île de Terceira qui fait partie de l’archipel, avec une taille modeste, mais qui servit lors de la colonisation à laisser les troupeaux en totale liberté. Pour récupérer cette viande sur pied, il fallait des chiens. Ces spécialistes à quatre pattes portaient le nom de « Fila », qui vient du verbe portugais « Filhar » (attaquer, agripper). Comme ils étaient plus nombreux sur l’île de saint Miguel, on leur donna son nom.
Des chiens peu commodes, sélectionnés sur leur combativité face à des animaux puissants qui se défendent. On les tenait d’ailleurs comme dangereux pour l’homme, et à la suite de plusieurs plaintes pour morsures, des arrêtés municipaux furent pris à leur encontre.
Rappelons que cela se passait au XVIème siècle, et qu’aujourd’hui, en raison de l’affluence des touristes, ces chiens doivent être très sociables…
C’est avant tout un bouvier, un chien de vaches fait pour conduire et diriger des bovins ayant une grande capacité de défense, avec les cornes ou les sabots !
Il doit être courageux, avoir de la puissance tout en étant pas trop lourd pour esquiver les mauvais coups, avec de l’influx nerveux et de bons réflexes. Sa taille assez modeste est prévue pour pouvoir saisir le jarret des vaches ou des taureaux.
En général, il avance derrière le troupeau qu’il maintient groupé par des allées et venues, n’intervenant que lorsqu’une bête s’écarte ou traîne.
Il est également capable, pour immobiliser le groupe dont il est chargé, de se placer en tête et d’aboyer avec fureur, portant ses attaques aux naseaux en cas de besoin.
Il a une grande intelligence de travail et utilise ses instincts de prédateur pour s’imposer aux plus récalcitrants, tout en restant soumis aux ordres de son maître qui le dirige. Son regard vif est capable d’enregistrer simultanément, le mouvement d’ensemble des bêtes et les signaux du maître. La première exposition canine a lieu à Ponta Delgada, dans l’île de Sao Miguel, le 7 Juin 1981, avec pour juges le Dr Cabral et l’ingénieur Pinto Texeira. Un standard commença à être élaboré en Juin 1983, lors de l’exposition canine de Vila Franca do Campo, il est accepté par le Clube Portugues de Canicultura en février 1984. Un club est formé en 1991 pour promouvoir la race par Edouardo Couto Teves, Luis Mexia de Almeida, Mme Mendes Cabral. En Novembre 1992 une spéciale Fila sur deux jours, le 21 à Ponta Delgada et le 22 à Lisbonne permit de faire apprécier la race par un juge international de la FCI, le Dr Mario Perricone.
La race est reconnue par la Fédération Cynologique Internationale depuis Mars 1995. Il est classé dans le 1er groupe, section II (chiens de bouviers). Le premier standard a été publié en 1984.
La taille est de 50 cm à 60 cm au garrot, pour un poids de 25 à 30 kg pour le mâle.
Pour les femelles, elle est de 48 à 58 cm pour un poids de 20 à 30 kg.
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